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Chapitre XV

Magnus Clemens Maximus Augustus

( compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)

(utiliser les liens)

  

            1. Maxime, proclamé empereur en Bretagne. 383.

            Clemens Maximus ne nous est pas inconnu. Nous en avons déjà fait mention à l'époque du rétablissement de l'ordre romain en Bretagne par le comte Théodose, père de l'actuel empereur d'Orient. Maxime et Théodose, tous deux de nationalité espagnole, qui ont oeuvré dans la même armée et sous le même commandement, se connaissent donc. Maxime, lui aussi, est du parti chrétien.

            Sa fonction d'officier supérieur de l'Armée en Bretagne lui a permis de connaître les familles nobles du pays, et en particulier celle d'Eudaf (Octavius ?), le comte de Seguntium / Caernarvon. Eudaf a une fille, Elen (Helena ?) qui devient ainsi l'épouse du jeune officier. Cela se passe vers 380. Eudaf a aussi des garçons, parmi lesquels, selon les textes, Kynan et Adeon, qui vont ainsi devenir les fidèles soutiens de Maxime.

            Clemens Maxime est proclamé empereur par ses troupes en Bretagne au printemps 383. La légion qui le soutient est la Legio XX Valeria Victrix, celle dont le quartier général se trouve à Deva / Chester et qui a le contrôle du secteur sud-ouest de l'Ile, à savoir tout l'actuel Pays de Galles et toute la péninsule Domnonéenne (actuels Cornwall, Devon, Somerset, Dorset, Avon ...), jusqu'à l'île de Wight, côté ouest.

            Le but de l'expédition est de prendre pied en Gaule et de s'y maintenir, en prenant comme objectif de s'emparer rapidement des villes de contrôle pour pouvoir obtenir l'adhésion des légions de Germanies et le quartier général qui se trouve à Augusta Treverorum / Trèves.

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A ce stade, l' HISTOIRE NATIONALE DES BRETONS rejoint  désormais un autre chapitre important qui fait l'objet d'une page spéciale déjà amorcée sur le site Marikavel

Il s'agit de la GENESE DE LA BRETAGNE ARMORICAINE, travail spécifique de recherche sur l'expédition si énigmatique et tant controversée de l'expédition de Maxime en gaule, au printemps 383, et de l'identification des personnages comme CONAN Mériadec, et HIMBALDUS, etc., et des lieux comme PORTUS CALUOSUS, TOLENTE, etc.

Cette page constitue probablement l'une des plus grandes découvertes concernant l'histoire des Bretons.

Pour accéder d'ici à la page GENESE, activer le lien ci-dessous : 

Genèse de la Bretagne armoricaine 

 

            2. Débarquement de Maxime en gaule, au printemps 383.

            Embarquée de Portus Adurni / Portsmouth ou Anderita / Pevensey, la flotte du corps expéditionnaire britto-romain touche terre à l'embouchure de la Somme, c'est à dire entre (Portus) Leuconaus / Saint-Valéry-sur-Somme et Calvosus Portus / Caubert (rive sud d'Abbeville).

            Or ce territoire a été attribué à des fédérés Francs qui se sont engagés à défendre l'Empire contre les attaques maritimes. C'est ce qu'ils font, commandés par leur chef Himbaldus.

            Une bataille d'une rare violence s'engage entre les troupes britanniques (Britto-romains et autres) qui tentent de s'implanter et les fédérés Francs qui tentent de les en empêcher. Les Francs sont écrasés, leur chef Himbaldus lui-même est tué dans la bataille. 

            Sans perdre de temps, Maxime regroupe ses troupes et donne l'ordre de s'emparer immédiatement des points stratégiques du secteur, dont Caubert et Talentia / Talence > Tolente, situés de part et d'autre du gué d'Abbeville, et fonce lui-même s'emparer de la villa palais d'Himbaldus sur la rivière Bresle, au Vieux Rouen sur Bresle. Cette bataille aurait fait environ, selon les sources, entre dix et quinze mille tués.

            Une fois les fédérés Francs réduits, Maxime donne l'ordre de s'emparer des villes, au besoin en détruisant toutes celles qui tenteraient de résister et d'y massacrer les populations. La terreur est ainsi portée à son paroxysme dans l'actuelle Picardie. 

            Toutes les villes tombent aux mains des troupes britto-romaines de Maxime. Nemetacum / Arras, qui tente de résister, est rasée jusqu'au sol. 

            Les autres villes préfèrent apparemment se rendre sans combat afin d'éviter le même sort : Tervanna / Thérouanne, Samarobriva / Amiens, Caesaromagus / Beauvais, etc. Maxime est désormais maître des lieux sur les cités de la Gaule Belgique du côté de la Manche.

            Pour l'instant, il se contente de maîtriser ce secteur, en attendant de recevoir les renforts en provenance de l'Ile de Bretagne et de rallier à lui suffisamment de responsables gallo-romains et germano-romains.

            Mais la situation n'est pas assurée car les Gaulois Armoricains (province de Rotomagus / Rouen sur seine), soutenus par des Aquitains (province d'Avaricum / Bourges) bloquent son avancée vers l'ouest. C'est à Kynan, son beau-frère, que Maxime ordonne de tenir sur ce front pendant que lui et Adeon achèvent de soumettre les reste du secteur.

 

Le théâtre des opérations du débarquement de MAXIME

Schéma extrait de GENESE de la Bretagne armoricaine

            3. Maxime contre Gratien

            Gratien, l'empereur, quitte le front de Rhétie en toute hâte pour se porter à la rencontre de Maxime et l'anéantir rapidement, ce qui pour lui et le reste de la famille impériale ne fait aucun doute.

            La confrontation se fait tout près de Lutetia / Paris. Selon les divisions territoriales du moment, on peut penser à un lieu près de Pontoise, ou peut-être de Pont Sainte Maxence.

          Dans les faits, et contrairement à ce qu'on aurait pu attendre, il n'y a pas de grande bataille rangée entre les deux armées. Celles-ci ne s'affrontent que par escarmouches pendant trois jours, sans vouloir s'engager plus avant.

            Que se passe t-il alors en sous-main ? on ne le sait.

            Toujours est-il qu'au bout de trois jours, une partie de l'armée de Gratien, en particulier des cavaliers Maures, change de camp et se range du côté de Maxime.

            La configuration de la confrontation en est donc totalement modifiée et Gratien, qui sent que la partie n'est pas bonne, abandonne le terrain et s'enfuit en direction de Lugdunum / Lyon avait les trois cent cavaliers qui lui restent fidèles.

            Maxime donne l'ordre à Andragathios, son magister equitum / commandant de cavalerie, de le prendre en chasse.

            Gratien est rattrapé à Lyon, reconnu, et exécuté sur le champ, le vendredi 25 août 383. Il est âgé de 24 ans.

            L'un de ses fidèles lieutenants, son propre magister equitum, un Franc du nom de Balio, ou Valio, est capturé et brûlé vif à Chalon.

            Débarrassé de l'empereur et de ses officiers principaux, Maxime fonce sur Augusta Treverorum / Trèves, quartier général de la Garde du Rhin, qui se rend sans résistance, et où il reçoit la soumission des légions d'Occident : Bretagne, Gaule, Espagne, Germanie romaine, et l'Afrique romaine de l'ouest.

            Proclamé auguste / empereur en Occident, Maxime s'empresse d'élever son tout jeune fils Flavius Victor à la dignité de césar, un bébé de deux ans à peine.

            Nous sommes à la fin de l'été 383.

            4. Maxime et Théodose : complot espagnol ? 

            Fort de sa victoire militaire et du ralliement des armées d'Occident, Maxime installe sa capitale à Augusta Treverorum / Trèves, capitale de la Belgique Ière, et quartier général de la Garde du Rhin. Cette ville est qualifiée depuis un moment déjà la Rome du Nord

            Quoiqu'il en soit, la situation n'est pas définitive car, il ne faut pas l'oublier, l'Empire de cette époque est tricéphale : Théodose à Constantinople, Valentinien II en Italie, et désormais Maxime pour le reste de l'Occident. Il se crée donc de facto une question de Droit : Maxime ne peut être reconnu empereur que s'il est confirmé par l'un des deux autres empereurs, s'il s'est emparé de Rome, ou s'il a été reconnu par le Sénat. Pour l'instant, Maxime ne rentre dans aucun de ces cas de figure : il n'est donc officiellement qu'un usurpateur, comme l'avait été jadis Carausius.

            Des doutes s'installent aussi au plus haut niveau politique de l'État. On sait en effet que Maxime est de nationalité espagnole. Or il se trouve que Théodose lui-même est d'origine espagnole, et que Maxime faisait partie de l'armée du comte Théodose, contre les Pictes, entre 367 et 370. C'était donc un collègue.

            Aussi grave est, on n'en parle pas très souvent, que Gratien, l'empereur d'Occident, jaloux du prestige du comte Théodose, vainqueur des Pictes en Bretagne puis des rebelles Maures en Afrique, avait tout simplement fait éliminer le vaillant général. Peut-être avait-il voulu se racheter ensuite auprès du fils de celui-ci en le proclamant empereur. Mais est-on sûr que Théodose le Jeune, l'empereur d'Orient, avait pardonné à l'assassin de son père et qu'il n'avait pas nourri une vengeance à son égard ? Une alliance avec Maxime, officier supérieur en Bretagne, pouvait peut-être lui permettre d'assouvir cette vengeance. Même les historiens modernes n'ont pas conclu sur cette question.

            De plus, et pour couronner le tout, le pape Damase qui siège à Rome est lui-aussi d'origine espagnole ... et Théodose et Maxime sont du parti chrétien que l'on qualifierait aujourd'hui "ultra".

            Voilà pourquoi Théodose tergiverse une année avant de reconnaître officiellement Maxime en tant qu' auguste = empereur, le samedi 31 août 384, à Beroae, en Thrace. Le Sénat suit la décision de Théodose et à son tour reconnaît Maxime.

            Toutefois, il est précisé dans l'accord que Maxime, sous son nouveau nom Magnus Clemens Maximus Augustus, ne dispose que de la Bretagne, des Gaules, de la Germanie romaine, de l'Espagne, et de l'Afrique de l'ouest, et qu'il entend respecter l'apanage de Valentinien II sur l'Italie, berceau de l'Empire, et l'Illyrie.

            A partir du samedi 31 août 384, les dispositions et décisions de Magnus Clemens Maximus Augustus deviennent légales et légitimes et opposables à tous les citoyens et sujets de l'Empire.

 

Magnus Clemens Maximus Augustus

            5. Les faits et décisions de l'empereur Magnus Clemens Maximus Augustus :            

            Ceux-ci sont narrés et décrits dans Genèse de la Bretagne armoricaine :  

            A. Sur le plan politique et administratif : 

            * subdivision de la province Lyonnaise Ière en deux nouvelles provinces : Lugdunensis Prima, capitale : Lyon; Lugdunensis Quarta , capitale Sens.

            * subdivision de la province Lyonnaise IIè en deux nouvelles provinces : Lugdunensis Secunda, capitale Rouen; Lugdunensis Tertia, capitale : Tours.

            * création d'un principat en faveur de son beau-frère Kynan / Conan à l'extrémité ouest de la Gaule armoricaine, sur la moitié nord de la cité des Ossismii.

            B. Sur le plan militaire : 

            * mise en place du Tractus Armoricani et Nervicani; commandement à Kynan / Conan.

            * utilisation d'unités britto-romaines et d'unités maures dans ce Tractus.

            C. Sur le plan religieux : 

            * le procès de Priscillien et de ses amis.

 

 

Le principat octroyé par MAXIME à CONAN

Extrait de : Kavell ar Vro. Le Berceau de la Bretagne armoricaine.  JC Even. 1987

Le principat est installé dans la moitié nord de la cité des Ossismes : (Léon, Trégor, Goëlo bretonnant, pays de Sizun jusqu'à l'Aulne)

 

            6. Guerre entre Maxime et Théodose

            L'entente entre Maxime et Théodose ne dure pas bien longtemps.

            Maxime tente de jouer d'influence sur le tout jeune empereur Valentinien II. Celui-ci délègue alors auprès de Maxime, à Trèves, un plénipotentiaire du nom de Domninus. Celui-ci, rempli de promesses rassurantes de la part de Maxime, rentre en Italie.

            Mais la tentation est trop grande et la faiblesse de Valentinien II tellement évidente que, passant outre la mise en garde de Théodose, Maxime pénètre en Italie à la fin de l'année 387, après avoir proclamé auguste / empereur son fils Flavius Victor qu'il laisse à Trèves sous la garde des généraux Quintinus et Nannienus.

            Les textes dont nous disposons disent que ce sont Conan et Adeon, avec leurs Bretons Segusientes, qui obtiennent la reddition de Rome pour le compte de Maxime.

            Le jeune Valentinien II, sa sœur Galla, et leur mère l'impératrice Justine ont tout juste le temps de s'enfuir par la mer à Brindisi et de se réfugier à Thessalonique, capitale de la Macédoine

            L'impératrice mère, Justine ne perd pas le nord pour autant, c'est le moins que l'on puisse dire.

            En effet, Théodose a perdu sa femme, Aelia Flacilla, à l'automne 386, avant d'avoir perdu peu de temps auparavant aussi sa fille Pulchérie. Il lui reste son fils Arcadius, qu'il a fait auguste / empereur le jeudi 19 janvier 383.

            L'impératrice mère Justine propose alors en mariage à l'empereur veuf sa propre fille Galla. Marché conclut, si l'on peut dire ! A l'automne 387, l'empereur d'Orient, Théodose Ier, épouse Galla, la sœur de Valentinien II, empereur d'Italie, berceau sacré et cœur de l'Empire, et d'Illyrie. Il devient par le fait le beau-frère de Valentinien II, le gendre de Justine, ... et leur obligé. Bien joué, Justine !

            La guerre est donc devenue inévitable entre les deux empereurs. L'une des premières victimes du conflit est le Franc Méraubode, maître de la milice et allié de Théodose. Il est étranglé chez lui par des exécuteurs bretons.

            Théodose, réitérant les méthodes de Constance, s'assure la neutralité des pays frontaliers de l'Orient, soudoie des Francs barbares qui se font un plaisir d'attaquer Quintinus et Nannienus sur le Rhin, et groupe lui-même une armée dans laquelle il enrôle un grand nombre de Barbares de l'est, tels des Huns, des Goths, et des Alains. Il confie deux corps d'armées aux généraux de race franque Richomer et Arbogast et se réserve pour lui-même le troisième corps. Partant de Thessalonique au printemps 388, après un parcours long et éprouvant, son armée pénètre en Pannonie par la vallée du Vardar.

              Maxime le devance en Pannonie et parvient à Siscia / Osijek, sur la rivière Sava et les deux armées s'affrontent aussitôt. Là, malgré la défection d'une partie de l'armée ennemie, Maxime est écrasé par Théodose.

            Ce dernier se porte alors à la rencontre du deuxième corps d'armée de Maxime, en réserve, et commandée par Marcellinus, le frère de Maxime. Là aussi, et malgré une résistance des plus héroïques, Marcellin est écrasé à son tour à Poetovio / Ptju, sur la rivière Drava, en Pannonie supérieure. Marcellin ayant péri dans les combats, les survivants de son armée baissent leurs étendards et se rendent à Théodose qui les incorpore aussitôt dans sa propre armée comme condition de pardon et de la vie sauve

            Devant ce double désastre, Maxime s'enfuit vers l'Italie avec sa garde Maure, et s'enferme dans Aquilea / Aquilée, ville située au fond de l'Adriatique. Théodose part à sa poursuite, et après s'être arrêté à Hemona / Ljubljana pour en recevoir la reddition il arrive à son tour devant Aquilée, dont il établit aussitôt le siège.

            Maxime, qui ne dispose plus d'armée et qui se rend bien compte qu'il ne peut attendre des renforts de Gaule, est contraint lui aussi à la reddition.

            Il sort de la ville et va demander la clémence de son vainqueur, arguant que c'est contre son gré et poussé par de mauvais conseillers qu'il avait entrepris cette guerre. Mais Théodose, après un moment d'hésitation, puis cédant aux exigences de ses officiers, ordonne l'exécution immédiate des prisonniers. Maxime est alors immédiatement dépouillé de ses insignes impériaux, et décapité en même temps que toute sa garde maure. Nous sommes le lundi 28 août 388.

            Pour parfaire sa victoire, Théodose ordonne l'abolition de tous les privilèges décernés précédemment par Maxime, et donne l'ordre de rechercher et de mettre à mort le jeune Victor, le fils de Maxime. La sentence est exécutée par le chef Franc Arbogast qui, après avoir capturé Victor, le fait étrangler. C'était encore un enfant, il n'avait pas plus de sept ans. Mais c'était la règle romaine !

            Dix mois plus tard, le mercredi 13 juin 389, Théodose fait une entrée triomphale à Rome, en compagnie de son fils Honorius et du jeune Valentinien II auquel il rend son empire

            Le 14 juin, tous les biens de Maxime et de ses amis sont confisqués à Trèves.

            Ainsi se clôt l'épopée de Magnus Clemens Maximus Augustus, que les textes épiques gallois appelleront plus tard Maxen Wledig.

            7. Les Britto-romains d'Armorique

           Que se passe-t-il alors pour les Britto-romains proches de Maxime et installés en Gaule ?

            Nous venons de voir que l'empereur encore enfant, Flavius Victor, fils de Maxime, a été exécuté.

            Nous n'avons aucune information concernant Elen / Helena, la seule impératrice romaine d'origine britto-romaine de l'Histoire, et épouse de Maxime. Nous ne pouvons donc rien affirmer à son sujet, mais nous n'avons pas non plus de preuves qu'elle aurait assassinée en même temps que son fils.

            De Conan, par contre, les indices nous laissent à penser qu'il a bénéficié lui aussi de l'amnistie décrétée par Théodose. Il a donc eu la vie sauve, à condition de reconnaître désormais Théodose et par la suite le fils de celui-ci Honorius.

            On peut en effet rappeler les propos du panégyriste Pacatus à propos de l'amnistie de Théodose :

            " Nul homme ne fut noté d'infamie, nul ne fut frappé d'un blâme ou enfin d'une réprimande; nul ne paya même d'une admonestation désagréable à entendre une faute qui méritait la mort. Tous furent rendus à leurs maisons, tous à leur femme et à leurs enfants, tous enfin, ce qui est plus doux, rendus à l'innocence. Vois, empereur, ce que tu as obtenu par cette clémence ...".

            Peut-on penser que Théodose aurait confirmé Conan dans ses fonctions établies par Maxime ? On peut douter que Conan serait resté impassible devant l'assassinat de son neveu Victor, et peut-être celui de sa sœur Hélène, par le Franc Arbogast.

            Il est parfaitement clair que le jeu d'Arbogast, fidèle de Théodose et visiblement avide de pouvoir, est de faire en sorte d'éliminer Conan, et si ce n'est possible physiquement, au moins d'en atténuer et réduire au maximum l'autorité. Il semble bien en tout état de cause que du côté de Théodose la négociation a prévalu sur la coercition, afin d'éviter une nouvelle tentative de sécession de l'Ile de Bretagne, qui pourrait provoquer une nouvelle guerre civile, ce dont l'Empire de l'époque n'a vraiment pas besoin.

            La suite des évènements, jusqu'à la fin du IVè siècle et durant tout le Vè siècle est trop confuse pour pouvoir conclure définitivement sur l'étendue du territoire sous contrôle des Britto-Romains en Gaule armoricaine. L'histoire est quasiment muette sur des activités bretonnes en Armorique et en Belgique jusqu'à Clovis. On nous dit qu'il y aurait eu un soulèvement contre l'autorité impériale au début du Vè siècle. On en parle un peu à propos de la défense de l'Occident contre Attila, en 451, où ils sont qualifiés de Letavii. On sait que des Bretons sont installés au nord de la Loire à l'époque de la Guerre des Wisigoths, entre 466 et 475. On sait désormais qu'ils ont participé à cette guerre du côté des Gaulois du Nord et des Burgondes. Mais il semble bien que leur autorité territoriale en Gaule, si elle a existé, est désormais réduite et ne peut couvrir une zone correspondant à l'ensemble de l'Armorique et de la Belgique réunies.(!!! mettre en notes !!!)

            Quoiqu'il en soit, l'amnistie politique et militaire promulguée par Théodose a pour effet de confirmer a priori la légitimité des décisions prises par Maxime et de les entériner, même si ces dispositions ont pu évoluer par la suite, sous d'autres pressions et dans d'autres conditions géopolitiques et militaires.

Notes non actives, en cours de montage

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