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Avant-propos

 

 

            La Bataille de Carohaise, entre l'histoire et la légende

" Il faudrait étudier de près le rapport de ces légendes et de l'Histoire."

Léon Fleuriot

Origines de la Bretagne, p 176.

            Le Roman de Merlin l'Enchanteur, dans la traduction de Jacques Boulenger, qui sert de base à la présente étude, se décompose en six parties distinctes :

            - les chapitres I à III évoquent la naissance de Merlin et les accusations faites à sa mère d'avoir entretenu des relations avec le Diable, son procès, et sa relaxe;

            - les chapitres IV à VI évoquent les qualités surprenantes de Merlin enfant et les démêlés de Vortigern avec Uther Pendragon;

            - les chapitres VII à X évoquent la naissance et l'enfance d'Artus, puis sa nomination à la tête de la (G)Bretagne, suivie d'un conflit interne dû aux contestations d'une partie des barons de (G)Bretagne;

            - les chapitres XI à XXII évoquent une guerre en Carmélide, des prémices jusqu'à la conclusion finale, dont le point culminant est constitué par la Bataille de Carohaise, et qui induit à la fois les fiançailles et le mariage d'Arthur, ainsi que le thème de Brocéliande, par la rencontre de Merlin et Viviane.

            - les chapitres XXIV à XXXIV évoquent le thème du Saint-Graal et de Joseph d'Arimathie.

            - les chapitres XXXV à LI présentent enfin, de façon intercalée, à la fois les premières actions importantes du Roi Arthur en son royaume de (G)Bretagne, et les amours de Merlin et de Viviane.

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            Le sujet qui est analysé dans la présente étude concerne les tenants et les aboutissants de cette Guerre de Carmélide. Après avoir replacé cet évènement dans son contexte géopolitique, nous pouvons affirmer que la Bataille de Carohaise a bel et bien été un fait historique et que les divers éléments qui ont inspiré les thèmes de Brocéliande et du Graal existaient bien réellement antérieurement à la rédaction des Romans.

            Je sais désormais, par le résultat de mes propres recherches, par l'observation attentive des travaux des archéologues et par les confidences qui m'ont été faites sur place par des personnes sensibilisées par ce sujet, que le pays de Carhaix, spécialement en son secteur sud-est, jusqu'à Glomel, répond parfaitement aux critères exigés par les Romans pour affirmer que ce pays est bien celui de Brocéliande et du Graal, et que son sous-sol recèle des trésors archéologiques non encore portés à la connaissance du public.

            

            Philosophie et démarche d'une recherche.

            Il m'a été plusieurs fois demandé, avec une inquiétude à peine dissimulée vis-à-vis de ma santé psychique, comment à partir des indications aussi nébuleuses et énigmatiques que celles de la Légende je pouvais sérieusement aboutir à des conclusions aussi précises que celles que j'ai déjà données dans la plaquette CARHAIX et PAULE, partant du principe établi que tout le monde sait très bien qu'il ne s'agit là que de légendes (SIC).

            Ma réponse est fort simple car la raison l'est également : je n'ai pas lu les Romans comme des textes purement imaginaires ou intemporels, mais comme de véritables textes historiques tout en sachant parfaitement que, coupés de leurs sources et de leurs racines, ceux-ci ont été déformés au fil du temps au gré des poètes et des traducteurs. Je n'ai pas considéré que les noms qui figurent dans les Romans étaient de simples noms d'opérette (SIC), comme il me l'a été dit également. Je suis parti de l'idée que ces noms désignaient bien des lieux et des personnages réels de l'histoire. Je me suis dit qu'il devait bien y avoir une façon de les pénétrer et de les comprendre et que, même si je n'y arrivais pas moi-même, de toute façon quelqu'un y arriverait bien un jour.

            En fait, j'ai suivi la démarche des chercheurs britanniques qui ont bel et bien fini par trouver les sources historiques de Nennius, quand les têtes pensantes en matière d'histoire bretonne claironnaient que ce n'était là que galimatias ou que de pareille bouteille d'encre on ne pourrait jamais sortir une solution limpide.

            Le moins que l'on puisse dire est que l'étude de l'origine de l'histoire de la Bretagne armoricaine n'a guère été facilitée par les querelles des commentateurs, pures querelles de chapelles, elles-mêmes sous-tendues par des divergences politiques souvent dures et virulentes.

            Les deux auteurs bretons qui ont eu le plus à subir les railleries des Modernes sont, sans conteste, Nennius et Geoffroy de Monmouth.

            Que n'a-t-on pas dit en effet sur le compte de ce malheureux Nennius, auteur de la très controversée Historia Brittonum. Par courtoisie, je ne citerai pas ici les noms des auteurs qui se sont moqués de cet ouvrage, ils sont connus : il suffit de lire des études du XIXè ou de la première moitié du XXè siècle. Pourtant, comme je l'ai dit, grâce à leur perspicacité, les chercheurs britanniques ont réussi, par comparaisons, par recoupements, par analyses, à retrouver et à identifier toutes les sources dont Nennius s'est servi pour élaborer son Historia. On y trouve des passages parfaitement vérifiés de la Vie de Saint Germain, de la Chronique du Kent, des Faits d'Emrys (Ambroise Aurèle), de la Vie de Saint Patrick et des Généalogies anglo-saxonnes . (1)

            Le résultat est sans appel en faveur des chercheurs qui n'ont pas fait preuve d'a priori négatifs vis-à-vis de Nennius et, on peut dire, sans exagérer, que ce sont ses pires détracteurs qui sont à plaindre : non seulement ils se sont trompés eux-mêmes mais, pire encore, à cause de ce qu'il convient de qualifier d'obscurantisme et d'ignorance, ils ont conduit beaucoup d'autres sur des voies erronées. Les erreurs ayant été écrites, professées et largement publiées, le mal est donc fait et sévira encore longtemps.

            Pour ma part, c'est en reprenant l'analyse des propos de Nennius dans le sens positif que j'avais réussi à identifier le fameux et énigmatique Mons Jovis avec la Cime de Kerchouan, près de Quintin. Il m'est particulièrement agréable de voir que, près de dix ans après sa publication, cette étude permette à nouveau de recouper des avancées en matière historiques et archéologiques et de résoudre l'une des énigmes les plus tenaces de l'histoire bretonne. (2)

            De la même façon, que n'a-t-on pas dit aussi sur le compte de Geoffroy de Monmouth, auteur d'une 'Histoire des Rois de Bretagne' et son très ancien livre ! Pour de nombreux critiques, il ne s'agit là que d'un roman historique (et encore !), c'est-à-dire une aimable oeuvre littéraire qui essaie, sans qu'on en soit bien convaincu, de faire coïncider des données historico-légendaires à des textes romancés. Et certes, il est incontestable que Geoffroy a arrangé l'Histoire pour faire plaisir à son protecteur, Robert, comte de Gloucester. Il l'a du reste pratiquement affirmé lui-même ! Et alors ? Est-ce pour autant que tout ce qui se trouve dans son travail est forcément faux ?

            La première vérité de l'œuvre de Geoffroy de Monmouth se trouve dans sa trame elle-même qui est absolument conforme au schéma historique général : Antiquité, Arrivée des Romains, Empire romain, Chute de l'Empire, Arrivée des Anglo-Saxons, Guerre Civile bretonne, etc.

            Je sais par exemple, parce que je me suis déplacé sur les lieux mêmes de l'évènement et parce que j'ai étudié toutes les données relatives aux marées, aux courants de marées et aux régimes des vents, que Geoffroy a parfaitement décrit le débarquement de Jules César en Ile de Bretagne, le 25 août 55 avant Jésus-Christ (3). De la même façon, je sais qu'il a parfaitement décrit le débarquement de Maxime sur un endroit précis des côtes du nord de la Gaule, au printemps 383 (4). Le problème, pour les Modernes, est que Geoffroy a utilisé dans certains cas un langage poétique dont les clefs n'ont pas toujours été retrouvées, à supposer encore qu'on se soit donné la peine de les chercher ! Les Modernes ont là simplement fait preuve d'ignorance ou de préjugés, ou même pour certains de mépris.

            Il s'est produit alors vis à vis de Geoffroy un peu ce qui s'est passé vis à vis d'Homère et de son ILIADE : des esprits prétendument illustres ont soutenu qu'il ne s'agissait là que d'un poème dont on ne pourrait jamais ni trouver ni prouver les bases historiques. La suite leur a donné tort.

            Mais l'incompréhension des Modernes s'est surtout cristallisée sur les Romans arthuriens ou Romans de la Table Ronde. On peut dire qu'en ce domaine on a depuis longtemps transgressé les limites du raisonnable pour sombrer dans le plus pur délire surréaliste et métaphysique, que certains habillent du doux nom d'Imaginaire celtique ou d'Imaginaire arthurien.

            Cette incompréhension a commencé par le mépris et la négation de l'historicité de la Matière de Bretagne. Paul Sérant, relatant l'attitude de l'enseignement officiel français vis à vis de l'histoire bretonne avait écrit, en 1965 :           

          " Vers la fin de la troisième République, un inspecteur primaire adressa un rapport indigné à ses supérieurs. Il ne pouvait comprendre que des enfants bretons aient parlé, dans leurs compositions du certificat d'études, de personnages légendaires, tel le roi Nominoë, en les prenant pour des personnages historiques, et qu'ils aient évoqué sérieusement un imaginaire royaume breton. C'étaient pourtant les enfants qui, en l'occurrence, connaissaient mieux l'histoire que leur censeur. Et ce petit fait en dit assez long sur le malentendu qui a régné, pendant longtemps, entre l'autorité centrale française et la Bretagne." (5)

            Même les publications les plus anodines pour enfants n'échappent pas à cette règle générale qui consiste en une liberté totale d'interprétation de la vérité historique la plus élémentaire. L'une des plus belles perles revient sans conteste à Jacqueline Mirande qui ne trouve pas mieux de dire, à partir de l'emblème de la cavalerie romaine du Bas-Empire, à savoir " un dragon à la queue longue et tortue", ce qui est du Vieux-français correct, que Merlin avait une bannière brodée d'une tortue et d'un dragon qui semblait cracher des flammes (SIC) (6). On ne devrait tout de même pas avoir le droit de dire n'importe quoi, même sous l'excuse facile qu'il s'agit de légendes celtiques ou de livres pour enfants !

            Je ne m'étendrai pas dans cet avant-propos sur les interprétations erronées qui ont pu être données de la Bretagne Bleue. Nous y reviendrons dans le cours de l'étude. (7)

            L'attitude générale des commentateurs vis-à-vis des Romans de la Table Ronde peut être résumée par les propos de Frantz-André Burget qui dit, dans son introduction de l'ouvrage de Jacques Boulenger, intitulée ' Le bonheur d'être triste' :            

" Mais encore une fois, le temps pas plus que l'espace ne vaut; on voit bien la fille du duc d'Allemagne, déguisée en damoiseau, se faire armer chevalier par Julius César, empereur de Rome, et devenir son sénéchal. Subterfuge que Merlin, qui se trouvait là, lui révéla, écrivant avant de partir, sur le haut de la porte, en caractères hébreux, que l'homme sauvage qui expliqua à l'empereur son rêve, ce fut Merlin, le premier conseiller du roi Artus de Bretagne. Quelque temps plus tard vint un messager de l'empereur Adrian de Constantinople. Comme il se retirait, il jeta les yeux sur les lettres qu'avait tracées Merlin et les lut à l'empereur. Mais aussitôt que Julius César les connut, elles disparurent et l'on n'a jamais su ce qu'elles étaient devenues. Et c'est depuis ce temps que l'empereur de Rome fut jaloux du roi Artus. Ainsi, grâce à Constantinople, Rome sut la puissance du roi Artus de Bretagne et de Merlin, son enchanteur." (8)

            Manifestement, F.A Burget n'a même pas imaginé qu'il ait pu exister un autre Jules César que le seul dont l'Histoire a martelé en lui le souvenir, à savoir le conquérant des Gaules, né à Rome en 101 avant Jésus-Christ et mort assassiné à Rome le 15 mars 44 avant Jésus-Christ. Il ne s'en est même pas posé la question ! Il n'en a même pas fait l'analyse ! D'office, parce que dans son esprit il ne pouvait y avoir lieu à discussion, il a identifié le Jules César des Romans avec le conquérant des Gaules. Manifestement aussi, il ne s'est pas posé la question de l'empereur de Constantinople ni celle du duc d'Allemagne. Alors, tout naturellement, il met ce qui n'est en réalité que la révélation de sa propre ignorance personnelle au compte d'un soi-disant imaginaire celtique, dans lequel le temps et l'espace n'existeraient plus. Et pour compléter le tableau, afin de parfaire son idée et induire celle du lecteur, il nous brosse l'image d'une Bretagne wagnérienne :            

" On retrouve, en parcourant la Bretagne, la sensation de malaise, de peur latente, d'angoisse inavouée, que l'on éprouve à lire les Romans de la Table ronde. Le ciel instantanément bleu puis couvert de nuages, les rafales soudaines, le tourbillon du vent et de la pluie sous un ciel clair, la rareté des rencontres au long des promenades, tout cela forme le parfait décor d'incertitude où se meuvent, menacés d'éléments dont leur courage peut vaincre, ces chevaliers souvent errants...". (9)

            Il faut tout de même avoir le courage de reconnaître que, quand on en est arrivé à ce stade d'interprétations et de traductions fantaisistes de la part de la majorité des traducteurs ou des commentateurs, la situation devient gravissime car nous sommes en présence d'auteurs largement publiés. Qui plus est, en écrivant de telles énormités et inepties (y compris à l'attention des enfants) qui s'inscrivent dans un environnement littéraire et médiatique exacerbant la Quête du Graal, sous-tendue elle-même par les notions de pureté d'esprit, pureté de sang, pureté de race, on crée, dès le départ, un handicap évident pour une approche de la culture positive. On fait aussi des lecteurs des proies faciles et sans défenses pour les sectes de toutes sortes qui fleurissent en cette fin de XXè siècle, marquée par la résurgence et le triomphe de la superstition, du charlatanisme et de l'intolérance sous toutes leurs formes.

            Avec de tels exemples, il est facile de démontrer que le problème, si problème il y a, ne se trouve pas en vérité dans le caractère historique des Romans arthuriens mais dans l'ignorance, voire la malhonnêteté intellectuelle, de ceux qui ont tenté de les interpréter. Je préfère, pour ce qui me concerne, me démarquer de toutes ces interprétations ésotériques et revenir à des bases strictement historiques et archéologiques.

            Bien sûr, certains de mes interlocuteurs, parfaitement conscients de l'objectivité et de l'impact de l'étude, ont visiblement été troublés dans leur confort intellectuel. "C'est dommage de ne plus pouvoir y croire" a dit l'un d'eux. On peut effectivement regretter la part de rêve qui s'évanouit à l'occasion d'une découverte. Mais on n'a jamais à regretter de connaître toujours plus sur notre culture et notre histoire, même si cela ne va pas toujours dans le sens où nous l'aurions souhaité ou rêvé. On peut aussi considérer que le fait de posséder désormais deux lectures d'une même tradition, l'une historique et l'autre légendaire, est plutôt pour nous une richesse. Après tout, la légende de l'ILIADE n'est pas moins belle parce qu'on a retrouvé la ville de Troie, et on n'a pas pour autant cessé d'en parler ni de l'étudier dans les écoles. Jusqu'à preuve du contraire, la découverte des hiéroglyphes nous a permis de redécouvrir des trésors d'histoire et d'archéologie dont, sans elle, nous n'aurions peut-être jamais eu connaissance. Et que font donc ceux qui cherchent à décrypter l'écriture runique si ce n'est la même chose. Pourquoi ce qui est valable pour les Grecs, les Égyptiens et les Germains, ne le serait-il pas pour les Bretons ? Pourquoi ce qui est tolérable pour les mythes des autres civilisations ne le serait-il pas pour la Matière de Bretagne (10) ? En vérité, l'Histoire et la Légende ne sont pas incompatibles, elles sont complémentaires car elles nous permettent de comprendre, à partir de faits réels, le processus d'évolution de nos pensées et, en ce domaine, il reste encore bien du chemin à parcourir.

            Rendez à César ...

            J'ai déjà eu l'occasion ailleurs de rendre hommage à Léon Fleuriot pour nous avoir permis une nouvelle approche historique des origines de la Bretagne armoricaine.

            Mais je ne saurais terminer cet avant-propos sans rendre hommage cette fois à la mémoire d'Émile Guyomard, sans le travail duquel je n'aurais probablement pas pu découvrir l'argument essentiel sur lequel repose mon étude, à savoir le lien matériel et rationnel entre Carhaix et Brécilien.

            Émile Guyomard est né à Rostrenen le 02 novembre 1915 et décédé en la même ville le 24 mai 1987, à l'âge de 72 ans. Je n'ai jamais eu l'occasion ni de le rencontrer ni de lui parler. C'est un peu par hasard que j'ai acheté au Syndicat d'Initiative de Carhaix, en 1992, la plaquette intitulée l'Aqueduc gallo-romain de Vorgium qu'il avait éditée à compte d'auteur. C'est pourtant grâce à cela que, recoupant et comparant le travail de l'ingénieur des Ponts et Chaussées qu'il était avec celui des chercheurs tels que Frotier de la Messelière, Le Diuzet ou Couffon, et en tenant compte de ma propre approche de l'histoire des Bretons et de la géopolitique du Bas-Empire romain, j'ai pu mettre en rapport les thèmes du Roman de Merlin avec la géographie et la toponymie du Pays de Carhaix. Émile Guyomard était ingénieur, et s'il maîtrisait parfaitement le principe de l'hydrologie antique, il n'avait cependant, de toute évidence, pas de connaissances suffisamment approfondies en matière de toponymie, d'histoire bretonne de l'Antiquité ou du Moyen-age, et de ce fait n'a pas eu le réflexe de rapprocher les noms qu'il évoquait de ceux des Romans. Et pourtant sa conclusion est révélatrice:

            " Il faudra attendre le XXè siècle pour que Carhaix retrouve une distribution d'eau et que la commune de Paule redécouvre les sources de St-Symphorien et les vertus de l'écoulement gravitaire.

            " Seule une fleur qui tombe est une fleur totale" dit un proverbe japonais et Cioran le philosophe ajoute "on est tenté d'en dire autant d'une civilisation".

            A ce compte la civilisation qui a brillé à Vorgium pendant trois siècles est bien une civilisation totale. Il nous reste à en rechercher le parfum". (11)

            Sans le savoir, Émile Guyomard avait retrouvé le chemin de la source qui a fait l'histoire de notre pays.

Jean-Claude EVEN

Lannuon,

Miz Meurzh 1995 - Miz Gwengolo 1996

notes de l'introduction