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Breizh Bretagne |
Bro-Wened Pays de Vannes |
Karnag Carnac |
pajenn bet digoret e 2003 | page ouverte en 2003 | * forum du site Marikavel : Academia Celtica | dernière mise à jour 08/08/2021 14:22:41 |
Définition : commune
de la Bretagne historique, en Bro-Wened, évêché
de Vannes. Aujourd'hui dans la région administrative non historique dite 'de Bretagne', département du Morbihan, arrondissement de Vannes; canton de Quiberon. Superficie : 3272 ha. Population : 2300 ''communiants" vers 1780; 2831 hab. en 1888; 3655 hab. en 1968; 3735 hab. en 1979; 4322 hab. en 1996. |
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Armoiries, blason : * Éditions Flohic : "Vers la mer, sous le soleil, à travers les pierres". * Froger et Pressensé : 'd'azur à la bande cousue de gueules chargée de six menhirs d'or, accompagnée en chef d'une ombre de soleil d'or et en pointe de gueules équipé et flammé d'argent'. Décision du Conseil municipal : 1974. Concepteur Loïc Ermoy. * JC Even : "en glazur e sourin en gwad karget gant c'hwec'h peulvan en aour, heuliet ouzh kab gant ur skeudenn-heol en aour, hag ouzh beg gant ul lestr en gwad greet en arc'hant" |
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Paroisse
: - Marteville et Varin : " ... sous l'invocation de saint Corneille, que les pèlerins nomment saint Cornély". |
Histoire : * Ogée (1780) : Carnac; sur la côte, à 5 lieues 1/2 à l' O.-S.-O. de Vannes, son évêché; à 25 lieues 1/2 de Rennes, à et 2 lieues 1/2 d'Auray, sa subdélégation et son ressort. On y compte 2300 communiants. La cure est à l'ordinaire. Sur la côte, au sud du Morbihan, tout auprès du bourg de Carnac, sont ces pierres étonnante dont les antiquaires ont tant parlé. Elles occupent le terrain le plus élevé en face de la mer, depuis ce bourg jusqu'au bras de mer de la Trinité, dans une longueur de 670 toises. Elles sont plantées en quinconce comme des allées d'arbres, et forment des espèces de rues tirées au cordeau. La première de ces rues, en les prenant du côté de Carnac, a six toises de largeur; la seconde, cinq toises trois pieds; la troisième, six toises; la quatrième, six toises deux pieds; la cinquième et la sixième, cinq toises chacune; la septième, trois toises trois pieds; la huitième, trois toises quatre pieds; la neuvième, quatre toises, et la dixième, deux toises. Ces pierres sont de grosseur différente, et plantées à dix huit, vingt, vingt-cinq pieds les unes des autres. Il y en a qui ne sont pas plus grosses que les bornes ordinaires; mais en revanche, il s'en voit, surtout à l'extrémité des rangs, qu'on ne peut voir sans étonnement : elles sont hautes de seize, dix-huit et même vingt pieds; et quelques unes sont d'une masse si prodigieuse, qu'elles doivent peser plus de quatre-vingt milliers. On ne peut concevoir de quelles machines on a pu se servir pour les mettre debout; et ce qui est encore plus étonnant, c'est que la plus grande grosseur est en haut et la moindre en bas; de sorte qu'il y en a plusieurs qui sont portées comme sur un pivot. Elles sont brutes, telles qu'on les a tirées du rocher; en en remarque seulement quelques-unes qui ont un côté aplati, et l'on a affecté de tourner de côté de manière qu'i fait face aux rues. on en voit quelques unes de renversée, soit qu'elles sont tombées naturellement, soit qu'on ait eu le dessin d'en faire usage. Les paysans de l'endroit ont vénéré, pendant plusieurs siècles, ces pierres, au point de n'oser y toucher; mais aujourd'hui on est parvenu à détruire cette superstition ridicule. Parmi celles qui sont couchées, on en remarque une, à l'extrémité des alignements à l'ouest, qui est creusée en demi-sphéroïde allongé. Son grand diamètre a dix pieds, le petit six. Cette forme est si régulière, que l'on serait tenté de croire que c'est à dessein que cette concavité a été pratiquée, et que cette pierre servait d'autel pour les sacrifices. Les traces de ces pierres alignée s'étendent beaucoup plus loin que les 760 toises; mais cette longueur est la plus continuée; elle est interrompue par des moulins, des cabanes, des villages, etc. On en reconnaît encore les traces jusqu'à u quart de lieue du bras de mer de la trinité; de sorte qu'en comptant la longueur totale du terrain, elle est de 1490 toises. Le sol de ce pays, qui est tout de rochers, fait croire que ces pierres ont été tirées sur le lieu même. Elle sont au nombre de plus de quatre mille, tant grosses que petites : ce qui surprend, lorsqu'on les aperçoit de loin. Dans les environs, on voit encore beaucoup d'autres grosses pierres, plantées seules çà et là, dans les campagnes; quelquefois même en en rencontre plusieurs près les unes des autres. Il y a, dans ces mêmes cantons, beaucoup de hautes et petites buttes, qui ne sont que différents façons dont on se servait dans la haute antiquité pour désigner les tombeaux des personnes de marque. Quant à ces pierres, il paraît qu'elles étaient destinées à former un camp : car, outre que l'inspection des lieux fait naître cette idée, elle paraît appuyée sur une tradition qui a conservé au terrain occupé par ces pierres le nom de camp de César. Il paraît effectivement par les Commentaires de ce grand capitaine, que le lieu où se trouve ces pierres convient parfaitement à tout ce qu'il raconte de la guerre qu'il fit en personne aux Vénète. (Voy. Vannes, pour tout ce qui regarde cette guerre). Les levées de terre que l'on remarque entre le Morbihan et l'anse de Saint-Philbert, sur les bords de la mer, dont quelques parties sont labourées, ont fait croire aux écrivains que ce fut là peut-être que César se campa d'abord, et qu'après avoir reconnu le camp de Carnac, il s'y posta. Quoi qu'il en soit, il est certain que ce sont des restes d'anciens retranchements, conformes à ceux qui se voient au dessus du port d'Ick, près de Saint-Brieuc, dans cette province, et qu'on appelle camp de César. Le camp de Carnac était d'autant plus avantageux pour César, qu'il pouvait découvrir toutes les manuvres des Vénètes sur la mer et celles de sa flotte, et recevoir les vivres que lui apportaient ses vaisseaux, d'autant plus aisément que la côte de Carnac offre aux navigateurs une grande quantité de ports très commodes. Il est à croire que les Romains plantèrent ainsi ces pierres debout, pour mettre leurs tentes ou baraques à l'abri, et les garantir, par le moyen de cette muraille continuée, des coups de vent violents qui règnent fréquemment sur ces côtes, et dont nos troupes, campées à l'île de Belle-Île, sous le règne précédent, ont fait de si rudes épreuves, puisqu'elles ont vu plusieurs fois leur camp emporté et rasé par la tempête. Ces exemples favorisent notre opinion sur ces grosses pierres et sur le temps où elles ont dû être plantées. Il est vrai qu'on ne peut envisager l'entreprise de ce travail qu'avec étonnement; mais on sait que l'esprit qui régnait parmi les soldats romains les a portés à laisser partout où ils ont séjourné des monuments aussi extraordinaires. Il ne fallait pas moins que leur industrie pour l'imaginer, et que leur ardeur infatigable pour l'exécuter. Cette opinion de ce camp de César a été combattue par un des plus savants antiquaires qu'ait jamais eus la France. C'est M. le comte de Caylus, qui s'exprime ainsi, au sixième volume de ses Antiquité, page 380 : " M. de la Sauvagère, ingénieur en chef, a donné une dissertation sur quelques monuments de ce genre que l'on voit sur la côte de Bretagne. ...L'auteur est savant dans son art, et l'ouvrage, fait en homme du métier, présente le caractère de l'intelligence et celui de la vérité. ... Malgré l'éloge qu'il mérite, je craindrais qu'il fût capable d'induire en erreur sur quelques points. Mais comme il ne suffit pas de dire : Je suis d'un tel avis, et qu'il faut en donner les raisons, surtout quand il s'agit de contredire un auteur que l'on considère, je commencerai par adopter servilement sa description, persuadé qu'on ne pourrait en faire une plus exacte et plus claire, et je ne m'écarterai de son sentiment qu'à propos de l'usage qu'il attribue à ces monuments, et de l'origine qu'il leur suppose. La justice que je rends à M. de la Sauvagère est encore fondée sur la justesse de ses vues, par rapport à la position de César avait prise dans la guerre qu'il fit au peuple Veneti, pour juger des manuvres de sa flotte, commandée par Brutus, et qui sortait de la Loire : cette position le mettait en état de concerter les mouvements de ses troupes de terre avec ses vaisseaux." Et à la page 384 : "Voici ma réponse aux opinion de M. de la Sauvagère : Ces pierres, ou ce rochers de Carnac, peuvent porter le nom de camp de César, par une tradition qui a pu se conserver, d'autant que César a véritablement campé dans ce terrain, dans le temps qu'il attaquait les Veneti. D'un autre côté, cette dénomination ne prouve absolument rien; les peuples de nos provinces ont contracté depuis long-temps l'habitude de donner ce nom à tout ce qui se rapporte à la guerre, et ce qui leur paraît ancien. L'arrangement de ces pierres ne présente point la disposition, je ne dis pas d'un camp romain, mais de quelque camp que ce soit, puisque les lignes d'enceinte ont plus de vide que de plein, et que les intervalles, à peu près égaux, sont disposés en quinconce. Quelque sentiment que l'on veuille adopter, on ne peut accuser cet assemblage de monuments de peu de conversation; de plus, on n'a jamais fait des efforts semblables pour abriter des tentes contre la force du vent, comme l'auteur le prétend. Quelques travaux que les soldats romains fussent dans l'habitude d'exécuter pour camper et se retrancher, ils n'ont rien laissé de pareil : je soutiens même, sans crainte d'être contredit, qu'il leur aurait été impossible de faire un tel ouvrage, qui d'ailleurs ne représente ni la forme, ni la disposition qu'ils mettaient constamment à leur camp, lorsque la nature n'y mettait point d'obstacle. Ils ont pu employer ces rochers à l'usage sue leur donne M. de la Sauvagère, puisqu'ils les trouvaient placés; mais cette conjecture n'est d'aucune importance par rapport au fait. Quoi qu'il en soit, la distance éloignée et continue, en quelque façon, à laquelle on retrouve ces pierres, tantôt éparses et tantôt réunies, et même différentes dans leurs formes, m'engage à dire que ces amas de pierres énormes, et leur disposition, ne peuvent avoir aucun rapport avec un camp". Il ajoute à la page 386 : "La quantité de ces pierres, qui ne sont point l'ouvrage d'un petit nombre d'années, prouve notre profonde ignorance sur les anciennes révolutions de la Gaule; car je suis bien éloigné de donner ces monuments aux anciens Gaulois : je suis, en ce point, de l'avis de M. de la Sauvagère; les monuments mêmes certifient que les Gaulois ne peuvent y avoir aucune part, etc". Mais, en conservant pour un grand homme tout le respect qu'on doit à sa mémoire, nous hasarderons notre façon de penser, parce que nous savons que l'opinion publique est un champ libre qui appartient à tous les hommes, surtout lorsqu'il ne s'agit pas de choses relatives à la foi. Nous pensons donc, et nous disons, avec M. le la Sauvagère, que le camp de Carnac est dû aux troupes de Jules César, et que les alignements de ces hauts rochers, bien loin de détruire notre opinion, comme le prétend M. le comte de Caylus, la confirme de plus en plus. Polybe dit positivement que l'usage des Romains était de placer leurs tentes sur une même ligne, et que, lorsque l'armée était obligée d'hiverner, ils les couvraient de planches; c'est-à-dire qu'ils faisaient ce que nous appelons se baraquer; et ces pierres n'avaient été posées que pour soutenir des baraques. Quel autre motif eût pu inspirer, à telle autre nation que ce soit, le désir d'élever ces pierres sur une même ligne ? Quelle religion, parmi les anciens peuples païens, adopteraient ces arrangements ou ces décorations bizarres ? Quelle utilité en auraient pu retirer des particuliers ? A quel usages pouvaient-ils les destiner ? D'ailleurs, en admettant que ces pierres avaient été placées là par superstition ou obligation de culte, il faut admettre qu'elles existaient avant Jules César, et même avant les peuples qu'il subjugua, puisque la religion des Gaulois armoricains n'était pas différente de celle de leurs voisins, chez lesquels on n'a jamais trouvé de pareils monuments. César, qui a si bien peint les murs et la religion des Gaulois, nous aurait donné des détails sur l'usage de ces pierres. C'était donc un peuple séparé du reste de la nation, et bien plus ancien que les Gaulois du temps de César, qui les avaient placées. Mais comment s'est-il pu faire que ce conquérant, qui les vit sans doute, puisqu'il resta très-longtemp dans l'endroit, n'en ait pas parlé ? Ce monument devait l'intéresser, exciter sa curiosité. Pourquoi donc n'en a t'il pas fait mention ? Ce,'est pas depuis les conquêtes de César que ces pierres ont été posées; car les Vénètes ne changèrent très-surement pas de religion dans l'espace qui s'écoula depuis leur défaite jusqu'au moment qu'ils eurent le bonheur de recevoir l'Évangile Avouons donc que le courage seul des Romains était capable d'une telle entreprise. Ils ont laissé des monuments bien admirables en d'autres endroits. Plus on observe ce camp d'un il militaire, plus on reconnaît qu'il a été fait à dessin, tant dans ses flancs inexpugnables que dans son assiette si relative au point que César dit qu'il occupait; et la manière dont ce camp se présente, du côté de la terre, sur la ligne du front d'attaque, où les alignements de droite et de gauche forment un rentrant dans le centre, qui dénote un retranchement que César avait fait faire, dans la crainte d'être attaqué de la part des Vénètes et des différents peuples confédérés qu'il avait à craindre, et qui n'attendaient que le moment de sa défaite ou de sa non-réussite de son entreprise pour secouer le joug. Toutes ces dispositions sont aussi favorables à notre sentiment qu'elles le sont pour ceux qui prétendent que c'est un monument érigé par un peuple superstitieux, à moins de dire que ce peuple avait laissé là ces pierres éparses çà et là confusément, et que les soldats romains les auront alignées comme on les voit. Quoi qu'il en soit, elles seront toujours un monument aussi curieux que digne d'admiration. Il reste maintenant à examiner si la position des Vénètes peut se concilier avec un camp des Romains, placé à Carnac. Selon le général romain, ces peuples de l'ancienne Armorique habitaient un pays rempli de places très-fortes par leur assiette desquelles on ne pouvait aisément approcher par terre à cause des inondations des marées qui les environnent. Il eût fallu bien connaître les lieux pour y naviguer, et les ports étaient rares. Ils se fiaient, dans la résolution qu'ils avaient prise de résister aux forces de César, sur ce qu'il ne connaissait ni la rade, ni leurs îles, ni leurs ports. Cette description topographique nous peint parfaitement bien le territoire actuel de Vannes, arrosé des eaux de la mer du Morbihan, que César appelle mare conclusum. Le nom breton Morbihan, a la même signification. Mor, en langage breton, signifie mer, et bihan, petite. Dans cette étendue, qui peut avoir quinze à seize lieues de tour, on compte trois cent soixante-quinze îles ou rochers. On y aperçoit encore les langues de terre dont parle César., et les caps sur lesquels les places fortes des Vénètes étaient situées. L'accès en était très difficile par terre, parce que la marée, remplissant d'eau tous les bas-fonds de ce pays, fermait les issues par des marais impraticables. C'était dans ces îles, hérissées de pointes qui s'avancent vers la mer, qu'étaient situées les places fortes des Vénètes; donc César ne pouvait mettre son camp dans un endroit plus commode que la côte de Carnac. En 1755, on découvrit, en nettoyant le chenal de la rivière d'Aurai, les débris d'un ancien pont. On trouva dans la vase un tas de grosses poutres très-saines, très-longues, et d'un bois dur comme le fer; si pesantes, qu'après en avoir retiré quelques-unes de l'eau, on a été obligé de laisser celles qui y restent. On reconnut, en même temps, les ruines des murs de la culée maçonnés en mortier de ciment. Ce pont, si nous osons dire notre sentiment, nous paraît avoir été construit par César, et celui qui lui servit à se poster, avec son armée, dans le camp de Carnac, lorsqu'il fut obligé de renoncer au siège qu'il avait entrepris pour s'emparer de leurs places fortes et les subjugue. Quoi qu'il en soit, il est certain que César posté de façon qu'il aperçut sa flotte dès qu'elle sortit de la Loire; situation qui ne peut mieux convenir qu'à la côte de Carnac, d'où l'on découvre jusqu'à l'embouchure de cette rivière. Ce qui prouve encore que César occupait le camp de Carnac, c'est qu'il dit lui-même qu'il fut témoin de la victoire que sa flotte remporta sur celle des Vénètes; qu'il animait les combattants par sa présence, et que les soldats de son armée occupaient alors les lieux les plus élevés, et les gorges d'où l'on pouvait apercevoir sur mer l'endroit où l'action se passait. Cette narration se concilie parfaitement avec la situation du camp, où sont toutes les rangées de pierre, le long de la côte de Carnac. On remarque encore une montagne assez haute, appelée de Saint-Michel, qui a pu lui procurer ce point de vue, ainsi que celui du combat. D'ailleurs, le terrain, le long de la côte, est élevé : il s'y trouve des éminences, des buttes, des gorges d'où l'on découvre la mer, relativement à ce que raconte César, qui devait d'autant plus facilement distinguer jusqu'aux moindres circonstances de ce combat naval, que l'action se passait très-près de terre : d'où, par une suite de conjectures, qu'on peut prendre pour autant de vérités, et par toutes les liaisons vraisemblables et naturelles qui se rapportent les unes aux autres, il résulte que ce combat fut donné vis-à-vis la côte de Carnac, dans le Morbihan, et que César avait son camp dans l'endroit dot nous avons parlé.M. du Cange, dans son Glossaire, dit que Carnac se rend en latin par ossarium, cæmeterium, qui veut dire en français charnier, cimetière : d'où l'on doit conclure qu'on a donné ce nom à cet endroit, parce que les Romains tués dans cette guerre y furent ensevelis. On sait la scrupuleuse exactitude des Romains et des anciens peuples à donner la sépulture aux morts. On connaît ces vers d'Horace : At tu, nauta, vagæ ne parce malignus arenæ Ossibus, et capiti inhumato, Particulam dare ........................ et des mots de Virgile : ........................ Tu mihi terra Injice (1) Nous ajouterons à ce qu'on vient de lire sur Carnac une dissertation fort intéressante, que nous devons à M. de Pommereul, capitaine au corps royal de l'artillerie, et correspondant de l'Académie royale de marine. Elle ne peut être que très-utile pour jeter quelques éclaircissements sur la plantation des rochers dont nous venons de parler : "On voit à Belle-Île, à Houat à Hédic, à Quiberon, à Groais, dans la presqu'île de Rhuis, mais surtout dans cette autre presqu'île formée par les rivières d'Etel et d'Aurai, et que nous nommerons presqu'île de Carnac, des pierres de toutes sortes de formes et grandeur, plantées verticalement. Ces pierres sont, en général, de cette espèce de granit dont sont formées la Bretagne et ses îles adjacentes. Sont-elles toutes plantées de main d'hommes ? Quelques unes n'ont elles point été taillées dans le roc, et n'y tiennent-elles point par leur base ? C'est ce qu'on a point vérifié avec assez d'attention. Sont-elles un jeu de la nature ? Il est facile de prouver qu'on ne les doit qu'à l'art. L'opinion la pus vraisemblable est qu'elles sont un monument de la grossière industrie des Celtes, nos aïeux, et qu'elles doivent leur origine à quelques-uns de leurs principes religieux, dont les notions ne sont pas venues jusqu'à nous. L'imagination est effrayée des difficultés qu'il a fallu vaincre pour manuvrer et élever ces masses énormes. Il faut bien que leur érection ait eu un motif très-puissant, tel que celui de la superstition, car des Barbares, naturellement paresseux et dénués des secours des arts, ne font pas, sans un sujet important, des travaux aussi difficiles et aussi étonnants; Les Grecs, les Romains, les Juifs, ont eu l'usage de planter ainsi de grandes pierres, en témoignage de grands évènements arrivés sur le lieu où s'en faisait l'érection. Des Barbares n'avaient pas d'autre moyen de perpétuer le souvenir des faits qu'ils voulaient transmettre à leur postérité. Ainsi, l'alliance de Jacob avec Laban, le tombeau de Rachel, celui d'Absalon, le passage du Jourdain, furent signalés par des monceaux de pierres; ainsi les Grecs et les Romains distinguèrent, par de semblables amas, les sépultures de leurs héros. Mais aucun des monuments de ce genre, laissés par ces peuples, n'est comparable à celui qu'on voit près de Carnac. Qu'on se figure un espace de mille quatre cent quatre-vingt-dix toises de long sur cinquante toises de large, couvert de ces pierres, plantées parallèlement sur onze files dont les intervalles sont inégaux, les uns ayant six, les autres cinq, ceux-ci quatre, ceux-là trois, et même deux toises de largeur. Ces pierres sont distantes entre elles, dans la même file, de dix-huit, vingt et vingt-cinq pieds; quelques-unes ont dix-huit et vingt pieds de hauteur, et doivent peser près de cent milliers. L'étonnement augmente lorsqu'on voit que presque toutes sont plantées par leur petit bout, et que celui qui a la plus de masse est en haut. Leurs côtés aplatis sont tournés en dedans des rues que forme leur alignement, et font une espèce de parement. Sur cet espace, depuis Carnac jusqu'à la baie de la Trinité, on en compte plus de quatre mille. On en retrouve environ deux cents près d'Ardeven : c'est dans ces deux seuls endroits qu'elles sont si multipliées; partout ailleurs, on les trouve isolées et en petit nombre. On n'en voit point là de posées en jambages qui en portent un troisième, et fassent ensemble une espèce de porte. Ces détails prouvent assez qu'aucun principe physique n'est à l'origine de ces pierres, et qu'on les doit absolument au travail des hommes. Parce que les Grecs, les Romains, les Juifs ont formé des amas de pierres, on ne doit pas en inférer que celles élevées par les Celtes ne l'aient été qu'à l'imitation de ces peuples, qui leur furent toujours inconnus, excepté les Romains; mais ces monuments sont antérieurs à leur entrée dans les Gaules. L'idée de perpétuer le souvenir d'une action mémorable est commune à toute espèce de peuplade; et pour se la donner, et imaginer un moyen si grossier de la rendre, elle n'a aucun besoin de communiquer avec un autre peuple. On trouve aussi près de Lomariaker, du Port-Louis et de Hennebont, d'autres pierres plus grandes et plus larges, élevées en forme de table, à environ trois pieds de terre, et reposant sur trois pierres verticales. Le terrain occupé par les pierres de Carnac porte encore le nom de camp de César. C'est sur cette dénomination que M. de la Sauvagère a bâti un roman, peut-être ingénieux, mais bien éloigné de porter avec soi la conviction. Il voulait d'abord que toutes ces pierres fussent l'ouvrage des soldats romains, qui les avaient plantées pour mettre leurs tentes à l'abri du vent, ou servir d'appuis aux baraques qu'ils auraient pu y construire; mais, réfléchissant depuis aux objections qu'on lui a faites, que les distances des pierres entre elles, la différence de leurs hauteurs, l'inégalité de largeur de leurs rues, ne pouvaient convenir aux dispositions régulières d'un camp romain; que surtout l'extraction, le transport, l'élévation de ces pierres, offraient un travail si prodigieux et si supérieur à tous ceux dont les Romains nous ont laissé de traces dans ce qui reste de leurs camps, qu'il n'y avait pas moyen de croire que ces pierres fussent leur ouvrage; cet auteur, sans abandonner formellement sa première opinion, victorieusement combattue par M. le comte de Caylus, s'est retranché à dire que, si les Romains n'avaient pas érigé ces pierres, ils s'en étaient du moins servis pour ce camper. Rien n'appuyant cette dernière conjecture très étrangère à l'origine de ces pierres, on peut passer à M. de la Sauvagère de croire à ce sujet tout ce qu'il s'imagine. Si les Romains avaient élevé les pierres de Carnac, on leur devrait celles d'Ardeven, de Belle-Ile, de Groais, etc.; on leur devrait ces longues allées, composées de pierres verticales qui en supportent de transversales appuyées sur leurs extrémités supérieures, telles qu'on en voit au centre de la Bretagne, près de Janzey; on leur devrait ces énormes masses, posées sur des trépieds; et comme on ne saurait leur attribuer tous ces grossiers monuments, il faut bien convenir qu'on ne leur doit point les pierres de Carnac. Ces amas effrayants, annonçant la même industrie, désignent un même but dans leurs auteurs; et quel but plus commun et plus puissant que celui du culte de ces barbares ! C'est donc au système religieux des Armoricains qu'il faut attribuer tous ces monuments c'est donc dans ses usages, dans ses principes, qu'il faut rechercher l'origine. Les plus anciennes représentations des dieux, chez les Grecs, encore dans un état d'incivilisation, n'étaient que des blocs de pierre grossièrement travaillés. Quand l'art se perfectionna, une tête fut taillée à leur sommité ou y fut posée. Toute l'Europe, excepté la Grèce et l'Italie, n'en était pas encore venue au point de pouvoir sculpter des têtes, lorsque les pierres dont nous parlons furent élevées. L'Allemagne, l'Angleterre, offrent encore de nos jours des pierres semblables à celles de Carnac et de Janzey : Keifler en a donné la description. Ces amas de pierres se nomment souvent, ou du moins le lieux qui les contient, champ des fées; et ce nom rappelle d'antiques idées de superstition. Des pierres isolées et fort élevées se trouvent encore en Bretagne, près de Dol; près de la chapelle Saint-Jean, paroisse de Cuguen; près du village de Landran, paroisse de Combourg; et si les étymologies celtiques peuvent conduire à quelque vérité, on est fondé par elles à croire que tous ces lieux étaient consacrés à un culte religieux et public. La pierre levée de Poitiers, sur laquelle M. du Radier a fait une longue dissertation, n'a sans doute pas une origine différente. Parmi celles de Carnac, à l'extrémité de leur alignement vers l'ouest, on en remarque une renversée sur la terre et creusée en demi-sphéroïde allongé, dont le grand diamètres est de dix pieds, et le petit de six. Cette forme est si voisine de la régularité et si propre à recevoir des holocaustes, qu'il est difficile de ne pas croire qu'elle était l'autel où sacrifiaient les Barbares qui avaient fait de ce lieu le temple non moins barbares qu'eux. On peut donc penser, contre le sentiment de M. de la Sauvagère (exposé dans ces Antiquités gauloises, ouvrage estimable à beaucoup d'égards), que les Romains n'ont point élevé les pierres de Carnac, et qu'elles sont un monument antique du culte des Celtes, nos aïeux". Maisons nobles : en 1390, la manoir de Rumeur appartenait à Jean d'Auray; les Liens (Lessien), au seigneur de Malestroit; Kerveller, à Olivier Aradon; Le Lach (le Loch), à Olivier de Vitré; le château de Kercado (Kergado), à ...; en 1500, la manoir du Laz, à Henri Champion (Jean Guillemain); Bauver (Bouver), à Gilles d'Auray; en 1520, Kergouillard et Kerdréan, à Henri Dimanach (le Dimanak). Le territoire de Carnac renferme des terres fertiles et des landes qui méritent les soins du cultivateur : c'est un pays agréable. On y voit les chapelles de Saint-Michel et de Saint-Clément. ******** * Marteville et Varin (1843) : Carnac (en breton Querrec, sous l'invocation de saint Corneille, que les pèlerins nomment saint Cornély; commune formée de l'anc. par. de ce nom, aujourd'hui succursale; chef-lieu de perception. Limit. : N. Ploemel (ruisseau qui se jette dans l'étang de Gouyandeur); E. rivière de la Trinité (passage et moulin du Laz; corps-de-garde de Kerbihan, passage du Kerisper); S. Océan (corps-de-garde et anse de Baumer, anse de Kerdual ); O. Erdeven, Plouharnel. Princip. vill. : Kervillen, la Trinité, Kerino, Kerguillé, Queric-en-Navor, Kerlearec, Kerguéarec, Kervéan, Coet-a-Toux, le Hanhan, Penhoet, le Moustoir, Kerlan, Kervinio, Beaumer, Bourgerel, Kergouellec, Saint-Colomban, Legenès, Kermalvezin, Kerbois, Kerdual, Kerguillard, Erucuny. Superf. tot. 3902 hect. 97 a., dont les princip. divis. sont : ter. lab. 1206; prés et pât. 389 bois 78; verg. et jard. 45; landes et incultes 2063; étangs 21; châtaigneraies 17; sup. des prop. bât. 26; cont. non. imp. 57. Moulins du Laz, de Gouyandeur,de Kerdrain, à eau; de Kerfréral, de Kermaux, du Manio, du Courdiec, à vent. Étangs de Gouyandeur, du Laz, du Pô. Château du Laz. L'église de Carnac est de 1639. Il y avait autrefois neuf chapelles; il y en a aujourd'hui sept, entre autres la Trinité, la Madelaine, Saint-Colomban, Saint-Michel, Saint-Guénael et Saint-Albin. A peu de distance du bourg, c'est à-dire à 800m au nord-est, se voit un monticule remarquable, sur le sommet duquel est la petite chapelle Saint-Michel. On prétend que Belen, ou le Soleil, y était autrefois adoré, et que jadis on nommait cette élévation Mont-Belen ou Melen; mots qui dérivent de la mime racine et signifient jaune, blond. Cette observation curieuse force à rappeler que près du Mont-Saint-Michel (en Normandie), il y a un autre rocher moins élevé que le premier, et qui porte aussi le nom de Tombelen ou Tombelaine. Quelques antiquaires ont prétendu que Belen avait été l'unique divinité des anciens Armoricains, ce que M. Mahé a victorieusement réfuté. M. de Penhouet voyant dans Saint-Melaine de Rennes un ancien temple armoricain, est allé plus loin : il a prétendu que ce lieu avait été primitivement consacré à Belen; et pour preuve il a allégué la prononciation populaire, qui dit toujours Saint-Belaine, et rue Saint-Belaine. Cette dernière opinion n'est appuyée sur aucun fait; mais elle a, comme la plupart de celles de M. de Penhouet, quelque chose d'original et de hardi. De tous les monuments druidiques que l'on voit en Bretagne, les pierres de Carnac sont sans nul doute celui qui laisse le plus d'incertitude dans les esprits, non quant à sa véritable origine, mais quant à sa destination première. Tout ce qui se rattache en effet au culte des druides, qui n'a jamais été qu'imparfaitement connu, comme les allées couvertes, ou Roches-aux-Fées, les Peulvens, les Menhir, les Dolmen, etc., offre plus ou moins de prise à l'imagination et aux interprétations des savants; mais jusqu'ici l'on n'a présenté aucune théorie qui eût le mérite de mettre en avant des probabilités satisfaisantes sur les pierres de Carnac. Aussi nous nous bornerons, pour notre part, à résumer en peu de mots, 1° la valeur des diverses opinions qui ont été émises à ce sujet; 2° l'origine elle-même du nom de Carnac. M. de la Sauvagère, ainsi qu'on a pu le voir par ce qu'a écrit Ogée, a pensé que cette extraordinaire réunion de pierres, la plupart d'une énorme dimension, devait être attribuée à Jules César, qui les aurait ainsi réunies pour servir aux tentes de son camp d'abri contre la force des vents. Cette opinion a été vivement combattue par M. de Caylus, qui ne s'est prononcé nettement qu'en un seul point, c'est que le monument de Carnac est antérieur aux Gaulois; et par M. de Pommereul, qui l'a attribué aux Celtes. De son côté M. Mahé (Antiquités du Morbihan) y a vu un temple druidique, se conformant en cela aux idées de Pelloutier, de Déric et de Corret de La Tour-d'Auvergne. Tous ces auteurs, dont l'opinion mérite d'être écoutée, n'avaient pas, quand ils ont écrit, connaissance d'une théorie nouvelle née en Angleterre vers le milieu du XVIIIè siècle, et qui était dès lors antérieure aux écrits de plusieurs d'entr'eux. Le docteur Stuckeley avait été conduit, par l'étude des monuments druidiques que renferme l'Angleterre, et notamment le pays de Galles, à les considérer comme l'expression du culte du Serpent; il y a plus, leur forme rappelant les replis sinueux du Dieu, le docteur avait donné aux monuments eux-mêmes le nom de Dracontium. M. de Penhouet; se rappelant peut-être ce qu'il avait entendu dire dans le pays de Galles, où il avait habité pendant plusieurs années, fut le premier à émettre en France l'opinion que les pierres de Carnac étaient aussi un Dracontium. Un antiquaire anglais, M. Deane, vint en aide à l'antiquaire breton et proclama sa conformité d'opinions. M. l'abbé Mahé a réfuté ce système, et, en dernier lieu, M. Mérimée ayant observé Carnac, en a retiré la conviction que la brillante théorie échaffaudée sur l'ophiolâtrie devait être reléguée avec celle émise par M. de la Sauvagère, sur le Camp de César. Cette opinion est complètement la nôtre : les pierres de Carnac proviennent, selon nous, de cette religion qui a dominé l'ancienne Armorique et dont tous les monuments nous entourent encore, mais qui nous est restée complètement inconnue; et, quelle que soit l'importance du rôle que joue le Serpent dans l'antiquité, il est impossible de torturer assez le monument de Carnac pour y voir la figure de ce Dieu fabuleux. Antérieures à César et à la religion du Christ, les pierres de Carnac ont subi le sort de tous les monuments du culte druidique. Les prêtres chrétiens se sont appliqués à en dénaturer l'origine aux yeux des peuples, et à leur donner des noms qui devaient inévitablement jeter la plus grande obscurité sur les recherches de l'avenir. C'est ainsi que les pierres de Carnac ont été successivement amalgamées à une légende sur les soldats de saint Cornély, et nommées San Cornély Soudarded, et puis Camp de César, ce qui du reste s'accommodait parfaitement avec l'usage invariablement suivi par les Bretons d'attribuer à César ou aux miracles des saints toutes les choses extraordinaires que leur a léguées l'antiquité. C'est aussi ce qui a entraîné M. de la Sauvagère dans l'erreur, et l'a conduit à sa théorie si hasardeuse. Cependant, tout en repoussant l'idée que César ait fait réunir et dresser debout tant de pierres, pour la plupart gigantesques, nous sommes loin de dire que s'il les a trouvées dans un lieu où il jugeait utile de s'établir, il ne s'en est pas servi pour son campement. La seule objection sérieuse qu'on puisse faire à cette dernière opinion, c'est qu'il est difficile de penser que César n'eût pas fait même mention de la découverte d'un monument si extraordinaire et si inexplicable. Ainsi donc, tout en admettant que le lieu se rapporte parfaitement à la position qu'occupait l'armée de César pendant le combat naval contre les Vénètes, nous ne pouvons penser qu'il ait été connu de ce grand capitaine. Quant au nom lui-même de Carnac, il ne faut y voir selon nous qu'un adjectif exprimant l'idée produite par l'aspect du lieu sur ceux qui les premiers ont perdu les traces de la tradition historique, et nullement le nom que lui auraient donné ceux mêmes qui ont édifié ce gigantesque ouvrage. En effet, Carn signifie dans le vieux langage breton, ainsi que dans l'idiôme gallique, pierre, rocher (Gir. Camb., liv. I, ch. 6 ); et Carnac a dû avoir primitivement la terminaison adjective ec, par conséquent a dû être d'abord Carnec, c'est-à-dire lieu où il y a beaucoup de pierres, lieu pierreux, comme dirait la langue française. Il y a plus : les Bretons ne nomment pas entre eux ce lieu Carnac, mais Carnec et même Kerrec, ce qui signifie exactement lieu de rochers, et l'une des plus grandes pierres est dite Karreguen, ou roche séparée. C'est ainsi que les fameuses Stones-Henges, près de Salisbury, en Angleterre, se traduisent, en remontant au Saxon, par pierres en circuit, ce qui est aussi l'expression littérale de la forme du monument; et à cette occasion nous ferons remarquer que celles-ci ont subi une parodie analogue à celle qu'on a fait subir aux pierres de Carnac, comme nous le disions plus haut; on les a appelées la Ronde des Géants, résultat frappant des mêmes besoins et des mêmes idées. Enfin, rien jusqu'à présent ne justifie l'idée de quelques antiquaires qui ont essayé de rattacher Carnac à Karnak, dans la Basse-Egypte. Pour compléter notre opinion sur Carnac, il nous reste à jeter un coup-d'il sur le monument lui-même. A ce sujet il est évident que M. de la Sauvagère a décrit ce monument avec la plus exacte vérité, et que M. de Penhouet, aidé de l'Anglais Deane, a en vain tenté de plier les lieux à des idées plus extraordinaires que vraisemblables. ( V. sur cette question : Essai sur des monuments armoricains, par M. de *** (M. de Penhouet), Nantes, in-4°, 1805: Recherches sur la Bretagne, Nantes, in-4°, 1814, par M. de Penhouet; Essai sur les antiquités du Morbihan, par M. l'abbé Mahé, Vannes,1825; de l'Ophiolâtrie . par 31. de Penhouet, Nantes, 1833, Busseuil et Sébire; Merimée, Souvenirs d'un voyage dans l'Ouest, p. 232 et suiv.; Fragments de l'abbé Déric; idem de La Tour-d'Auvergne; Lycée, armoricain, t. 7, p. 303 et suiv.; Cambry, Voyage dans le Finistère; édit. Souvestre, p. 154 et suiv.) L'assemblée, ou pardon de Saint-Corneille, qui a lieu dans la première quinzaine de septembre, est une des plus fréquentées de Bretagne. On y porte la bannière du saint dans un lieu désigné, où se vendent les bestiaux qui lui ont été offerts. C'est un produit lucratif pour la fabrique, qui profite aussi de la vente des attaches de vaches. Ces attaches passent dans le pays pour garantir les bestiaux contre les maladies contagieuses. Outre cette assemblée, une autre cérémonie annuelle a lieu en l'honneur de saint Corneille. Une épizootie désolant il y a peu de temps la commune de Plmel, les habitants firent vu au saint de faire procession chaque année, la nuit, autour de son église, eux et leurs bestiaux. L'épizootie ayant cessé, le voeu s'exécute tous les ans à la même époque. C'est une curieuse solennité. Il y a foire le 15 avril, le 17 mai, le Ier juillet, le 13 septembre; le lendemain si l'un de ces jours est férié; enfin à Saint Corneille, le dimanche qui est le plus près du 14 septembre. La route militaire d'Auray à Quibéron traverse la commune du nord au sud. Le syndicat maritime de Carnac est occupé militairement en 1792, pour forcer les paroisses à fournir leur contingent. Cette mesure reste sans effet par l'inertie des syndics de la marine et des officiers municipaux. 27 juin 1795, débarquement des émigrés dans la baie de Carnac, sous la protection de la flotte anglaise. Une petite colonne républicaine sort de Carnac pour arrêter l'invasion et est repoussée. Quinze à seize mille hommes sont débarqués par anglais, et se répandent aux environs de Carnac. Un Te Deum est chanté le lendemain dans toutes les églises de la côte. Les républicains reprennent Carnac le 15 messidor an III. Le commodore anglais Waren, en opérant une diversion dans l'anse de Carnac, appuie l'attaque des lignes de Hoche par les émigrés, et empêche les républicains de s'emparer le même jour, 28 messidor, de la presqu'île de Quibéron, où est enfermée l'armée royale. Après la défaite de celle-ci, les Anglais font débarquer douze cents émigrés dans la rivière du Morbihan, par des chasses-marées de Carnac et de Quibéron. Le curé de Carnac prend part à la chouannerie de l'an VI Géologie : constitution granitique. On parle le breton. -------------- JC Even : - Compte tenu de sa particularité mégalithique, Carnac a fait l'objet des supputations et théories les plus variées et fantaisistes. Voir discussion ci-dessus à propos de M. de la Sauvagère et de Caylus. On se doit d'affirmer clairement que les sites des alignements de menhirs n'a strictement rien à voir avec les Romains. On peut dire aussi, à l'appui des observations et études de nombreux chercheurs, que Carnac n'a pas été un camp romain et ne correspond pas à la base de Jules César lors de la guerre contre les Vénètes. - 27 juin 1795 : débarquement de combattants français royalistes appuyés par la marine anglaise et les volontaires royalistes locaux (Chouans). L'expédition est arrêtée et anéantie par les troupes républicaines commandées par le général Hoche qui, dans la foulée, a autorisé un massacre hors toutes règles de la guerre. |
Archéologie.
Patrimoine : seules les fenêtres ouvertes (blanches) ont des liens actifs.
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i Alignements de Carnac. 1888 |
Étymologie : * Ogée (1780) : Carnac. * Marteville et Varin (1843) : "Carnac, en breton Querrec ..." * J-Y Le Moing (1990) & Erwan Vallerie (1995) : Carnac, 1387 * Éditions Flohic (1996) : "cairn, en breton, signifie amas de pierre". * Hervé Abalain (2000) : " de karn, amas de pierre". |
Personnes connues | Tud brudet |
James MILN | |
Zacharie LE ROUZIC |
Armorial * Ardamezeg
d'Auray | Cadoc | ||||
seigneurs
de Kermadio, en Pluneret;
Beaumer, en Carnac
"échiqueté d'or et d'azur" "gwezboellek etre aour ha glazur" (PPC) |
seigneurs de Coaterallen
"d'azur à la fasce de gueules chargée de trois besants d'or, et accompagnée et trois étoiles d'argent" 'en glazur e dreustell en gwad karget gant tri bezantenn en aour, hag heuliet gant teir steredenn en arc'hant" (PPC) |
Vie associative | Buhez dre ar gevredadoù |
i 1905 |
Communes du canton de Quiberon | Parrezioù kanton Kiberen | |
Carnac | Karnag | |
Hoëdic | ||
Houat | ||
Plouharnel | ||
Quiberon | Kiberen | |
Saint-Pierre-Quiberon | ||
La Trinité-sur-Mer |
Communes limitrophes de Carnac | Parrezioù tro war dro Karnag |
Plouharnel | Ploemel | Crac'h / Krac'h | la Trinité-sur-Mer |
Sources; Bibliographie : * OGEE : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne; vers 1783; * Marteville et Varin, continuateurs, commentateurs et critiques d'Ogée. 1843. * Adolphe JOANNE : Département du Morbihan. Hachette. 1888. - Éditions Albin-Michel : Dictionnaire Meyrat. Dictionnaire national des communes de France. 1970. - Albert Dauzat et Charles Rostaing : Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. Librairie Guénégaud. 1978. - Éditions Flohic : Le patrimoine des communes du Morbihan. 1996. * Michel FROGER et Michel PRESSENSE : Armorial des communes du Morbihan. Froger SA. 1999. - Hervé Abalain : Les noms de lieux bretons. Universels Gisserot. 2000. |
Liens électroniques des autres sites traitant de Carnac / Karnag : * lien communal : * pajenn Wikipedia brezhonek : * forum du site Marikavel : Academia Celtica * Autres pages de l'encyclopédie Marikavel.org pouvant être liées à la présente : http://marikavel.org/heraldique/bretagne-familles/accueil.htm http://marikavel.org/broceliande/broceliande.htm * solidarité nationale bretonne avec le département de Loire Atlantique : Loire-Atlantique * sauf indication contraire, l'ensemble des blasons figurant sur cette page ont été dessinés par J.C Even, sur bases de GenHerald 5. * Introduction musicale de cette page : Bro Goz Ma Zadoù, hymne national breton, au lien direct : http://limaillet.free.fr/MP3s/BroGoz.mp3 hast buan, ma mignonig, karantez vras am eus evidout vas vite, mon petit ami, je t'aime beaucoup go fast, my little friend, I love you very much |