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Les frontières du nord de la Bretagne

( compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)

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                IV. Révolte chez les Brigantes. c 158.

            Le souci de sécurité est tellement focalisé sur ces terribles Caledones que les légions ne voient pas arriver, vers 158, une violente révolte de l'intérieur même de la province romaine, qui embrase tout le haut pays brigante et les tribus nouvellement soumises au nord du Mur d'Hadrien.

            Prises à revers dans ce qui devient pour elles un piège mortel, les légions romaines sont contraintes d'abandonner le Mur d'Antonin pour revenir en toute hâte sur le Mur d'Hadrien, mieux conçu et plus facile à défendre.

            Malheureusement pour eux, l'absence d'occupation de dix sept ans a fait que le Mur d'Hadrien est lui-même en assez piteux état, et cela oblige les légionnaires à consacrer beaucoup de temps à le restaurer afin de le rendre à nouveau opérationnel. Des travaux de remise en état sont en effet archéologiquement confirmés à Vindolanda, sur le Mur lui-même, ainsi que dans les forteresses d'appoint et les forts situés en arrière, comme à Corstopitum, Bremetennacum, Olicana, Virosidum, et Lancaster, situées bien plus au sud.

            Finalement, cette révolte est contenue par Caius Julius Verus, grâce aux renforts importants amenés de Germanie pour les trois légions permanentes qui ont visiblement été sérieusement endommagées pendant cette guerre. Les tribus du nord sont une nouvelle fois soumises, et une nouvelle fois voient passer les Romains sur leurs territoires, en 161, qui vont reprendre position sur le Mur d'Antonin. Mais cette fois ci, le Mur d'Hadrien reste lui-même doté d'une garde permanente, de façon à maintenir les tribus dans un étau formé par ces deux lignes de front, l'une au nord, l'autre au sud.

            De cette façon, le pays va connaître une paix relative durant tout le règne de Marc Aurèle, l'empereur philosophe, qui parvient par ailleurs, grâce à sa perspicacité et à la valeur de ses généraux, à venir à bout des diverses difficultés qu'il rencontre sur les frontières de son vaste empire.

            (clin d'œil : voir le film Gladiator. Si l'histoire y est sujette à caution, les reconstitutions sont conformes et honnêtes, en particulier la bataille de Germanie).

 

            V. Nouvelle révolte. 180/184.

            L'avènement de Commode, fils de Marc Aurèle, apporte une nouvelle modification au système de défense. En effet, le nouvel empereur, plutôt que suivre l'exemple glorieux de son père préfère, afin d'avoir la paix, traiter purement et simplement avec les ennemis de son empire. L'exemple le plus typique est son comportement vis a vis des Quades et des Marcomans révoltés.

            Les tribus du Nord de la Bretagne, trouvant l'occasion propice, en profitent pour se soulever à nouveau. En 180, elles attaquent en force deux les murs, détruisent de nombreuses forteresses, y compris celle de Corstopitum récemment remise en état, et massacrent un légat de légion et sa garde.

            Une contre attaque vigoureuse, conduite par Ulpius Marcellus, permet aux Romains de rétablir la situation devenue extrêmement dangereuse pour leur sécurité au nord de la province.

            Mais, aussi politiquement incapable qu'il est sanguinaire et stupide, Commode abandonne en 184 définitivement le Mur d'Antonin pour revenir une fois de plus au Mur d'Hadrien, maintenant reconnu comme frontière officielle par les deux camps belligérants. Et c'est ainsi que les Bretons du Nord, que ce va et vient n'étonne plus, voient passer chez eux, mais en sens inverse, ce qui reste des armées romaines des frontières et leurs bagages.

notes : les frontières du nord de la Bretagne

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