Encyclopédie
Lexique. Glossaire
Alt- : nom celtique désignant une hauteur. En breton Aod-, Od-. Présent dans le toponyme Duault / Duod, la hauteur noire, près de Callac.
Andon : nom breton désignant une fontaine, une source d'eau pure. I.E: *aw(o)ntos, qui a donné également sanskrit : avatas; letton : avuots, lituanien : Avantà 'nom de fleuve'; gaulois : Aventia 'nymphe des sources', français : Avance, etc.
Aqueduc : du latin aquae ductus = conduite d'eau.
Termes techniques désignant les différentes parties d'un aqueduc, selon Frontinus :
arcuationes : arcades
calix : prise d'eau
caput : tête de l'aqueduc
castellum : château d'eau; réservoir de captage ou de répartition
ductus : conduit
fistula : tuyau ordinaire de parcours en plomb
fons : source
lacus : bassin d'eau public
modulus : calibre étalon
munera : fontaines monumentales
piscina : bassin de décantation situé sur le cours d'un canal
plutea : margelle de protection
rivus : canal de l'aqueduc (selon Frontin)
specus : canal couvert de l'aqueduc (selon Vitruve)
substructio : mur de soutènement plein d'un aqueduc
tubulus : tuyauterie en bois ou en poterie
Attegia : racine celtique composée ad-tegia signifiant maison, la deuxième partie étant issue d'un indo-européen *stégo = couvrir, ce qui a donné :
- par accentuation sur la première syllabe : le moyen Haut-allemand hütte, le francique hutta, le français hutte, le gallo Hôtié.
- par accentuation sur la deuxième syllabe : le celtique *teg- , le gaulois tegia, *tegis, le Vieux-breton tig , l'irlandais teach, le gallois tý , le breton ti, le cornique chý , forme palatisée de tý., tous ces mots signifiant maison.
Augusta : Titre de l'impératrice régnante.
Augustat : fonction de l'empereur.
Auguste : du latin augustus = suprême; titre de l'empereur.
Azur : terme héraldique désignant la couleur bleue.
Bande : terme héraldique désignant un trait oblique tombant de dextre à sénestre et d'une certaine épaisseur sur un blason.
Barr- : nom celtique désignant une hauteur.
Bretagne (de) : terme héraldique désignant le blason de Bretagne armoricaine moderne, composé de fourrure d'hermine blanche sur laquelle sont disposées des queues d'hermines noires.
Bretons : celtes de Bretagne ( c.à.d. l'ensemble de la Grande Bretagne).
Briga- : nom celtique désignant une hauteur (par ex. Menez-Bré, doublet de monid + briga).
Brito-romains, Britto-romains : Bretons citoyens romains. Bretons de la province romaine de Bretagne, de la Manche jusqu'au Mur d'Hadrien.
Caer / Ker :
E. Davies :
John Rhys, a fait dériver caer du latin castrum, castra, et enfin J. Glyn Davies (Y Cymmrodor, xxvii, p 148) de Cadrum = quadrum (Lat.), 'enclos carré'. Le nouveau Dictionnaire Gallois (Geiriadur Pryfysgol Cymru) le rattache à cae, 'enclos', cf. Bret. and Corn. Kaer, Ker. Cette forme dérivée a été défendue par J.E. Lloyd dans Y Cymmrodor Vol. VI.pt.i, p.26 (c.1890).
I. Williams :
" ... amddiffynfa eto. Ni chydsynnir ar y tarddiad, canys tybia rhai y deillia o'r Lladin castra, gan fod cynifer o'r dinasoedd caerog Rhufeinig yn dwyn yr enw caer yn Gymraeg. Nid oes enghraifft arall o -astr- yn rhoi -aer-, ac felly tybia Thurneysen fod castra wedi troi yn casera i roi caer, a catera i roi cader 'amddiffynfa'. Ni fedraf ei ddilyn. Gwell gennyf gyda Loth darddu caer o'r un gwreiddyn â cae, a chyharu'r ferf Wyddeleg dunaim, sy'n golygu 'cau, close, shut', bar', ac yn cynnwys dun yr enw cyffredin am anddiffynfa, fel y mae caer yn cynnwys bôn y gair cae-u, cau, ac yn golygu lle wedi ei gae-u i mewn. "
Traduction faite avec l'aide de Richard Parsons, professeur à Caerffili, Pays de Galles
"... forteresse encore. Il n'y a pas d'accord sur l'origine; ainsi certains pensent que cela dérive du latin castra, car de nombreux noms de villes fortifiées romaines viennent du gallois caer. Il n'y a pas d'autre exemple -astr- évolué en -aer-. De plus, Thurneysen est arrivé à la conclusion que castra est devenu casera, ce qui nous a donné caer, et que catera a donné cader 'amdiffynfa' forteresse. Je ne peux pas être d'accord avec cela et je préfère de beaucoup le concept du 20è siècle, c'est-à-dire que caer vient des mêmes racines de cae, similaire au mot gaélique dunaim, qui signifie 'clos, fermé, barré', et aussi dun. Le terme courant pour forteresse caer a le même début que le mot cae-u, cau, qui signifie un endroit clos. "
P. Galliou et B. Tanguy :
" Devenu très fréquent à partir du XIè siècle avec le sens de ferme, village, le mot caer est rare en vieux-breton en raison de son acceptation ancienne. Issue d'un prototype qagh- ro ou qagh-ra, formé d'une racine quagh "saisir, enclore", il a étymologiquement le sens d'"endroit clos" et équivaut anciennement au latin castrum "lieu fortifié" : Chester, issu du latin castrum, se dit en gallos Caer".
JCE :
Malgré toutes les discussions savantes à propos de la racine du mot caer / Ker, il n'en reste pas moins que nous n'avons pas d'indication de ce préfixe dans la toponymie bretonne de Grande Bretagne d'avant la conquête romaine, ni en toponymie militaire ni en toponymie civile. La racine celtique servant à désigner les forteresses était :
- soit dun-, que l'on retrouve dans Camulodunum (Colchester), Moridunum (Carmarthen) ...,
- soit rat-, que l'on retrouve dans Ratae Coritanorum = forteresse des Coritani (Leicester) et que l'on trouve en gaélique irlandais rath = camp.
Bien au contraire, on peut insister sur le fait que lors de l'installation de l'organisation romaine, les castra désignaient les forteresses essentiellement à usage militaire, auprès desquelles se trouvaient les vici, c'est-à-dire les villages civils, où se trouvaient l'activité familiale, industrielle et commerciale. Certaines villes n'étaient d'ailleurs à l'origine que des villes ouvertes, pour la plupart centres de commerce et de foires. Tels étaient les cas de Venta Belgarum (Winchester), Noviomagus (Chichester), etc.
On peut même souligner que la première formation toponymique romaine en Ile de Bretagne a donné Lun-din-ium = le camp (din) près du plan d'eau (lun) = Londres, marquant ainsi l'utilisation effective par les Bretons de la racine dun-, din- pour désigner les forteresses.
Ce n'est qu'à partir des troubles et de l'insécurité de la fin du IIè siècle qu'est prise la décision d'entourer les villes de murailles, les rendant ainsi semblables à des forteresses. Venta devient ainsi Venta Castrum, (ce qui est un contre-sens absolu, puisque ce nom signifie dès lors ville ouverte fermée !), d'où le breton Cair-Guent et l'anglais Winchester.
Enfin, vers 370, le comte Théodose prend la décision d'inclure les vici à l'intérieur des castra, les deux racines servant désormais à désigner les mêmes agglomérations, tant civiles que militaires.
Calice : latin calix.
Dans son acceptation moderne, quand il ne désigne pas une coupe à boire ou l'intérieur d'une fleur, le mot calice est pris essentiellement au sens religieux du terme, Saint Calice, vase dans lequel aurait été recueilli le sang du Christ et transporté en Occident par Joseph d'Arimathie ou l'un de ses descendants. Il est alors identifié au Saint Graal. Voir ce nom.
Synonymes de calix :
- baccia, bacchia : vase à vin; pot à eau.
- calix, calyx : coupe, vase à boire; calice; vase de terre, marmite; tuyau de prise d'eau d'un aqueduc; calice de fleur ...
- crater : grand vase, bassin d'une fontaine, cratère de volcan, gouffre, ouverture volcanique de la terre, Crater / Coupe = nom de constellation.
- cupa, cuppa : grand vase en bois, espèce de broc ou de quartaut;
- vas : pot, vase, vaisseau, vaisselle;
Processus d'élaboration sémantique du Calice au Graal
a) Le sens sacré du Calice est d'abord essentiellement symbolique et allégorique. Il est associé à l'idée du Pain et du Vin sacrés, symboles vitaux chrétiens de la Vie donnée par Dieu à travers la mort de son fils. Le thème est développé par Firmicus Paternus, L'erreur des religions païennes, XVIII, 2 & 3 : " ...Cherche le pain du Christ, la coupe du Christ, afin qu'au mépris de ta fragilité terrestre tu fortifies en toi l'homme substantiel grâce à une alimentation impérissable ... ". " ...Or quel est ce pain ? Quelle est cette coupe ? Dans les livres de Salomon, la Sagesse le proclame à haute voix. Elle nous dit, en effet : "Venez, mangez de mes pains et buvez le vin que j'ai trempé ..."; " ...Que ce pain divin soit dispensé par Dieu aux hommes qu'il a consacrés, c'est ce que l'Esprit saint affirme par la bouche d'Isaïe ...". " ... Douce est la pâture céleste, douce est la nourriture de Dieu ...". " ... Je suis le pain de vie. Celui qui sera venu à moi n'aura pas faim. Celui qui aura cru en moi n'aura jamais soif" ... " ...Si quelqu'un a soif, qu'il vienne; qu'il boive, celui qui croit en moi...". " ... Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'Homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous...". " ... recherchez donc la grâce d'une nourriture salutaire et buvez à la coupe d'immortalité. Le Christ vous donne un aliment qui vous appelle à la lumière ...".
Dans ces propos, il n'est pas question de nourriture terrestre, mais de nourriture spirituelle. La Coupe s'interprète seulement au sens spirituel. Elle ne désigne ni un contenant, ni un contenu.
Nous avons déjà souligné les motivations réelles de Firmicus.
b) Quoi qu'il en soit, pour représenter ces allégories auprès des fidèles, il a fallu quand-même leur donner des représentations matérielles, d'où le Pain, élément solide, sous forme de pain partagé ou de galette, devenue elle-même l'Ostie, et le Vin, élément liquide. Mais on comprend bien que là où le pain peut se présenter lui-même, puisque solide, il n'en n'est pas de même pour le vin qui, étant liquide, a besoin d'un contenant. Pour autant, à l'origine, c'est le Vin lui-même qui symbolise la Coupe d'immortalité et non l'objet le contenant.
c) Il n'en reste pas moins que l'homme a toujours cherché à sacraliser les objets qui ont été en contact avec le sacré et il n'a pu éviter un jour de sacraliser le vase lui-même contenant le vin sacré. Alors, le calice objet est devenu à son tour un calice saint, le Saint-Calice.
Dictionnaire culturel de la Bible, p 48 : " Vase à boire des Romains, de forme et de matière diverses et, par suite, simple vase à boire utilisé pour le service liturgique. Le vase en métal précieux ou en matière noble utilisé pour la célébration de la messe (culte catholique), de la Sainte Cène (culte protestant), contient le vin eucharistique...".
aboutissement de cette sémantique :
Il apparaît ainsi que le Grall, introduit dans les Romans par Chrestien de Troyes et ses successeurs (dont Robert de Boron qui en fait le Saint-Graal) correspond à la christianisation d'un vase servant à boire où à recueillir un liquide à boire.
Calix : tuyau en bronze de la prise d'eau entre la nappe phréatique et le réservoir ou le canal de départ d'un aqueduc.
Frontin, chapitre XXXVI : " De plus, la position de la prise (calix) a de l'importance. Normale à la paroi et horizontale, elle conserve son débit théorique; opposée au courant et tournée vers le bas (c'est-à-dire plus apte à puiser l'eau), elle capte davantage d'eau; tournée dans le sens du courant et vers le haut, elle n'absorbe l'eau que mollement et en petite quantité. La prise (calix) est un calibre de bronze que l'on fixe au conduit (rivus) ou au réservoir (castellum); c'est à elle que l'on adapte la tuyauterie. Sa longueur doit être au moins de 12 pouces (0,216m), son ouverture (c'est-à-dire sa capacité d'absorption) égale à celle qui a été fixée.
Cette prise a été évidemment faite ainsi à dessein parce que le bronze, qui est rigide et ne peut aisément fléchir, ne saurait être facilement élargi ou rétréci."
chapitre XXXVII. " Je donne ci-dessous les caractéristiques des calibres, qui sont en tout 25 (bien que, en pratique, 15 seulement se rencontrent surtout), calculées selon le principe dont nous avons parlé, après en avoir corrigé quatre, qui étaient des innovations des fontainiers. C'est conformément à ce tableau que tous les tuyaux dont on aura besoin devront être établis ou, si l'on conserve les tuyaux dont je parle, que l'on devra évaluer leur capacité en quinariae. Les calibres qui ne sont pas en usage sont chaque fois signalés..."
Les chapitres suivants de l'ouvrage de Frontin traitent des dimensions, longueurs, diamètres et débits, des différents ouvrages.
Une représentation d'un calix d'aqueduc provenant de fouilles archéologiques nous a été aimablement transmise par le conservateur du Musée du Vatican. Voir en bibliographie.
Castel / Kastell : du latin castellum = château.
En terme militaire, castellum désigne une forteresse de moindre importance qu'un castrum.
En terme d'hydrologie, castellum désigne un réservoir de départ ou de répartition (d'où le mot français château d'eau).
Castrum : voir Caer / Ker.
Le nom a d'abord désigné essentiellement une forteresse de légion ou de cohorte, exclusivement consacrée aux raisons militaires. Les civils, familles, commerçants, etc, restaient à l'extérieur, dans le vicus (= village; bret gwik), quitte à se réfugier dans le castrum quand la nécessité s'en faisait sentir. Il a ensuite servi à désigner une ville fortifiée, qui n'est autre que la combinaison d'un camp militaire et d'un vicus, que ce soit le vicus qui ait été installé à l'intérieur d'un camp, ou que ce soit un vicus qui se soit lui-même entouré de murailles.
César : du latin caesar, titre de l'adjoint-dauphin de l'empereur ( = vice-empereur).
Selon Aurélius Victor, Livre des Césars, 13,12, " ... c'est à partir d'Hadrien que les titres de César et d'Auguste furent séparés et qu'on introduisit dans les États deux détenteurs, ou davantage, de la souveraineté puissance, de noms différents et de pouvoirs inégaux".
Cependant, P. Dufraigne, le commentateur d'Aurélius Victor, note 27, page 106, dit que c'est une "Erreur: cette division des pouvoirs n'apparaît qu'au règne suivant. La mise au point exacte est ici faite par l'Histoire Auguste".
En effet, Aelius Spartianus, auteur de la biographie d'Aelius Verus dans les Scriptores Historiae Augustae, précise que lorsqu'il fut adopté par Hadrien, Aelius Verus prit le cognomen César. Mais le commentateur, D. Magie, dit qu'en fait, "...comme il n'est jamais devenu empereur, il n'a jamais assumé aucun des titres impériaux. A partir de cette époque, il était habituel pour le fils de l'empereur règnent de porter le nom de Caesar".
Selon P. Chuvin, p 31 : " Le lien entre César et Auguste est celui d'une filiation fictive, selon un mécanisme d'adoption entre adultes qui nous paraît aujourd'hui bien artificiel , mais qui était familier aux Romains".
JCE : C'est en fait à partir de Dioclétien (284-305) et de Maximien (286-305) que les césars ont trouvé l'application de leurs fonctions politiques réelles, les premiers de cette série étant Constance Chlore (293-306) et Galère (293-311).
Césariat : fonction du césar.
Cloche : bret : kloc'h; gall : cloch; corn : clogh; viel irl : clocc; irl : clog;
d'un celtique *klokko-, qui a donné par emprunt bas-lat. clocca : fr. cloche, angl clock 'horloge', all glockes 'cloche'; étymologie incertaine. (V. Henry. Lexique étymologique du breton moderne, p 71)
Consulat : fonction de consul. Magistrature d'origine républicaine.
Traditionnellement, le consulat, partagé par deux personnes, permettait habilement d'éviter que quiconque tente de s'emparer du pouvoir à titre personnel. A l'avènement de l'Empire, cette fonction est reléguée à un rang inférieur à l'augustat. Elle est supprimée par Justinien en 541.
Cruc : nom celtique désignant une hauteur; colline de forme arrondie (Telgruc = tal-cruc = en face de la butte).
Dies imperii : jour de proclamation ou de prise de fonction d'un nouvel empereur romain.
Dragon : du latin draco, emblème de la cavalerie (emprunté aux Perses, qui l'avaient eux-mêmes emprunté au Chinois).
Sidoine Apollinaire. Poèmes. Tome Ier. Carmen V: " Déjà le dragon de toile parcourt le front des armées: sa gorge se gonfle sous la poussée des zéphyrs; l'image du monstre à la gueule béante ferait croire à une faim dévorante et les vents donnent au tissu une fureur guerrière, toutes les fois que leurs souffles enflent le dos ondoyant et de le ventre ne peut plus contenir l'excès d'air qui le gonfle."
note 63 d'A. Loyen, dans Sidoine. Apollinaire. Poèmes. Tome Ier, p 178: " De toile ou de peau, elle a la forme d'un serpent dont la gueule béante, en métal, est fixée à une hampe. Le vent, s'engouffrant par cette ouverture, agite cette sorte de manche à air, et lui donne l'aspect d'un véritable serpent aux replis ondoyants...".
Duma : nom celtique désignant une hauteur; colline de forme arrondie = dôme.(par ex. Menez-Hom, doublet de monid + duma).
Dun : nom celtique désignant une forteresse (par ex. : Autun, Châteaudun, Verdun ...)
En Ile de Bretagne, la racine est à l'origine de nombreux toponymes, comme Londres (Lun / Len -dun = forteresse près du lac; Edinburgh, en gaélique Dun-Edin = la forteresse d'Edwin; Carmarthen, en gallois Caerfyrddin, de Castrum-Mori-dunum, lui-même un doublet, signifiant la forteresse près de la mer, etc).
Élévation : Ce rite de la religion catholique, qui a été introduit par le pape Clément III et qui consiste à élever le Calice et l'Hostie au-dessus des têtes des fidèles assemblés et à les rendre ainsi visibles aux yeux de tous au moment de l'Eucharistie, constitue la réponse officielle et définitive du Pape (et donc de l'Église), au passage du Roman de l'Histoire dou Graal, de Robert de Boron, dans lequel l'auteur attribue au Christ les paroles : " Tous ceux qui verront ton vase seront mes compagnons, ils connaîtront l'épanouissement de leur âme et un bonheur sans fin." (voir A. Michat, Histoire du Grall, p 29).
Fasce : terme héraldique, désignant des barres horizontales d'un certaine épaisseur.
Fédérés (Foederati) : soldats barbares au service de l'Empire.
Foedus : convention (traité) selon laquelle une peuplade étrangère est autorisée à s'installer sur une partie bien définie de l'empire romain, à condition de reconnaître la légalité de l'Empire et de la légitimité de l'empereur et de le servir militairement, contre paiement.
Frout / Froud : hydronyme breton, servant à désigner un ruisseau assez rapide et fredonnant. Plusieurs ruisseaux portent ce nom. Plusieurs noms de communes en sont issus (voir B. Tanguy, Les noms de lieux bretons, p 85). La racine indo-européenne est *bhr°w-(t), qui a donné également le latin fretum. Les correspondants celtiques sont: en gallois ffrwd (stream, torrent), en cornique fros (stream, torrent).
Gallo-romains : gaulois citoyens romains.
Gaulois : celtes des Gaules, englobant ceux de Narbonnaise, de Gaule Chevelue, de Belgique, d'Aquitaine, et de Novempopulanie. On peut aussi ajouter les Gaulois du nord de l'Italie, c'est-à-dire de Gaule cisalpine, correspondant au bassin du Pô.
Giamonios : nom celtique du semestre d'hiver. A donné en gaélique geimhreadh, en gallois geaf, breton gouanv, en cornique gw(°)af.
Graal : voir paragraphe consacré à ce mot, dans les noms issus de la légende.
Graduel / Gradual :
Larousse : en liturgie, verset qui se lit entre l'épître et l'évangile; livre qui contient tout ce que l'on chante au lutrin pendant la messe.
DDM, Larousse étymologique : mot du XIVè siècle, attribué à Philippe de Maizières; du latin gradualis, adjectif; substantif ecclésiastique, désigne d'abord la partie de l'office entre l'épître et la prose; elle se dit sur les degrés de l'ambon ou de jubé.
L'organisation des graduels dans le cadre des offices religieux est attribuée à Leoninus, en 1175 : Magnus Liber organi de Graduali (Grand Livre de la célébration des Graduels)
JCE : la racine de graduel est donc le latin médiéval gradualis, issu lui-même de gradus = marche, degré. On a pu être tenté par une confusion avec cratalem, d'autant qu'en langue anglaise, selon Onions, Oxford Dictionary of English étymology, le mot grail désigne aussi bien le graduel de la messe que le Saint-Graal. Pour ce dernier toutefois l'auteur précise qu'il s'agit d'une racine inconnue, ce qui tend à dire qu'il ne rattache pas obligatoirement les deux mots à la même racine. Une autre source de confusion vient probablement de la proximité de l'introduction des thèmes à la fois en en liturgie et en poésie : 1175 pour le Magnus Liber organi de Graduali, de Leoninus et 1185 pour la Légende du Graal, de Robert de Boron, consacré de fait par l'introduction du rite de l'Élévation au moment de l'Eucharistie par Clément III entre 1187 et 1191 (voir son article biographique).
Cette hypothèse d'une racine unique est effectivement à écarter, car il s'agit en réalité de racines différentes. Voir Graal et cratalem.
Gradualis : racine latine issue de gradus = marche, degré, qui a donné le latin ecclésiastique graduel. voir ce mot.
Gueule : terme héraldique désignant la couleur rouge.
Hermine : terme héraldique désignant la fourrure de l'animal du même nom, blanc avec des petites queues noires, abusivement lues d'argent aux hermines de sable.
Hosp- : racine latine, commune aux mots désignant l'étranger bienvenu (hospes, hospia, hospitaculum, hospitalie, hospitalis, hospitalias, hospitaliter, hospiticida, hospitolium, hospitium, hospitivus, hospitor, hospitus (par opposition à host- = étranger ennemi, hostile...).
Du latin hospitalis domus sont issus les mots hospice, hôpital, ...
En Vieux-français, le mot oste dérivé d'hospitem, désigne, selon A.J. Greimas:
- 1 Hôte, celui qui donne l'hospitalité, qui héberge.
- 2 Étranger, celui qui reçoit l'hospitalité.
- 3 Homme jouissant d'un statut social intermédiaire entre les hommes libres et les serfs.
Il a comme dérivés
- ostesse = Hôtesse, celle qui accorde l'hospitalité.
- ostoier, verbe qui signifie se loger. De la racine hospitale (cubiculum) = chambre pour les hôtes, on trouve ostel = demeure, maison, logis, hôtellerie, auberge, etc.
En dialecte gallo-roman, on trouve le mot Hôtié, qui signifie maison, demeure, habitation, avec ses dérivés. Mais à ce niveau, il y a déjà confusion avec la racine celtique attegia. voir cette racine.
Dans le Roman, le mot hostie peut donc aussi être une métaphore désignant non pas le pain béni, mais soit le propriétaire du lieu ou se trouve le graal, soit l'étranger qui vient le visiter.
Hostie: du latin hostia, victime.
Larousse :
- Antiquité hébraïque : animal immolé à Dieu par sacrifice.
- Rite de la messe : pain mince, sans levain, que le prêtre consacre à la messe.
Dauzat : du latin hostia. mot du XIIIè siècle. "victime sacrifiée aux dieux"; puis spécialisé comme terme chrétien;
JCE : Le thème de l'Hostie du Saint Graal constitue une confusion fortuite ou recherchée avec le mot Vieux-français oste = celui qui héberge. Voir host, hospitem.
Insula : mot latin ayant plusieurs significations : maison isolée, maison en location, temple. Il a donné en français Ile et en breton Enez. Elles figurent en toponymie sous les formes Isle, Enez, Nenez (an enez) et désignent très souvent aujourd'hui des villages situés à proximité des anciens chemins gaulois ou gallo-romains. Cela permet de mettre en évidence une certaine concurrence entre le mot insula et le mot stabulum qui signifie domicile, gîte, séjour, retraite, auberge, chaumière, étable, écurie, bergerie, asile...
Ker : pour la ville fortifiée, voir castrum. Par extension, ker- a fini par désigner en Petite Bretagne tout village clos, synonyme en quelque sorte de l'espagnol hacienda (= enceinte; propriété entourée de palissades ou de murs) et de l'anglais worth.
Lai : Petit poème narratif ou lyrique, à vers courts, généralement de huit syllabes, à rimes plates, qu'on accompagnait de la harpe et de la viole.
Lètes (Laeti) : Barbares du Nord, admis au service de l'Empire.
Lieue (du gaulois Leuga) : mesure de longueur.
- lieue romaine = 2222m.
- lieue gauloise = 1500 pas, soit 2250 < L < 2420m.
- lieue bretonne = Corde de six-vingt pieds posée par six-vingt fois, soit 4752m au pied de 33cm.(E. Guyomard, Voies romaines, chap III, note de renvoi n° 1)
Lampassé : terme héraldique désignant la langue d'un animal.
Magister equitum praesentalis : maître (commandant) des troupes de cavalerie de ligne; traduit en celtique Penn-dragon. (voir explication au mot dragon)
Magister militium : maître (commandant) de la milice.
Magister peditum praesentalis : maître (commandant) de troupes de ligne à pieds.
*Metl- : racine celtique évoluée rentrant en composition dans le nom de la ville de Melun (Dottin, La Langue gauloise ..., p 55 et 336), dont on trouve des variantes meclo-sedum, metlo-sedum, metio-sedum, qui ont laissé le champ libre à de nombreuses supputations.
a) Il peut s'agir d'une variante de mollo- = colline, hauteur, permettant de désigner une pays de collines;
b) Il peut s'agir d'un dérivé de medio-, midios-, mid- = milieu, à l'instar des formes germaniques et anglo-saxonnes *mitt°l, *midd°l, permettant une interprétation en pays du milieu.
Mille : mesure de longueur.
- mille romain ( mille passuum) = 1000 pas de 5 pieds = 1500m environ.
- mile anglais = 1609,432m.
- mile nautique = 1852m.
Nemeton : mot celtique signifiant sanctuaire, lieu consacré à une divinité.
Or : terme héraldique désignant la couleur jaune, couleur du soleil.
Parti : se dit d'un blason divisé en deux parties dans le sens vertical, chacune des parties représentant en général une des familles associées.
Patrice : du latin Patricius, " ... honneur extraordinaire, créé par Constantin dans la première moitié du IVè siècle pour récompenser des personnages importants".(D. Roques, dans Procope; la Guerre des Vandales; note II,6,3; page 250).
"Le patriciat n'est attaché à aucune fonction déterminée; c'est une dignité conférée en principe pour services exceptionnels, permettant une sorte d'anoblissement de personnes de basse condition" (P.Maraval. Procope. Histoire secrète. note III.10; page 154).
Le mot latin patricius a donné le prénom Patrick, Padrig, Padraig, Patrice, etc.
Patriciat : fonction de patrice.
Penn Dragon : traduction bretonne du latin magister equitum, commandant de cavalerie, tiré de l'emblème de la cavalerie romaine du Bas-Empire qui était un dragon (voir ce nom).
Piscine : latin piscina.
Selon Frontinus, terme d'une partie d'aqueduc, servant à désigner un bassin de décantation.
Dans le N.T selon X. Léon-Dufour, p 430 : "du grec kolymbèthra. En raison de la sécheresse estivale, des réservoirs d'eau, souterrains ou à ciel ouvert, étaient creusés dans le roc et alimentés par la pluie et par des sources, parfois éloignées, dont l'eau était amenée par une canalisation. A usage public, abreuvoir pour les troupeaux et cuve pour les artisans."
Run : mot celtique désignant une petite hauteur.
Samonios : nom celtique du semestre d'été, qui a donné en gaélique samhradh, en gallois haf, breton hañv, en cornique hàf. Le mois de juin, °medio-samînio-, a donné en gaélique Maitheamh, gallois Mehevin, en breton Mezheven, en cornique Metheven.
Tribun (Tribunus) :
Dans la Notitia Dignitatum, le tribun correspond au commandant en chef d'une cohorte, unité à pieds. En Bretagne (G.B), toutes les unités militaires dépendant de la VIè Victrix et de la IIè Augusta sont issues de l'Empire romain, englobant outre des Bretons, aussi des Gaulois, des Germains, des Espagnols, des Italiens, des Maures, des Dalmates et même des Thraces.
En Gaule, on trouve en outre des unités barbares, soit lètes, soit fédérées :
- Praefectus laetorum Batavorum (Bataves) et gentilium Suevorum (Suèves), Baiocas (Bayeux) et Constantiae (Coutances) Lugdunensis secundae;
- Praefectus laetorum gentilium Suevorum (Suèves)...Cenomannos (Le Mans) Lugdunensis tertiae;
- Praefectus laetorum Francorum (Francs) Redonas (Rennes) Lugdunensis tertiae;
La hiérarchie militaire, dans la Notitia, est donnée comme suit:
- Praefectus : général de légion;
- Preapositus : commandant d'un numerus (section), ou d'une ala (aile de cavalerie).
- Tribunus : commandant de cohorte.
Selon l'historien Tite-Live, certains tribuns militaires ont pu jouir, du fait de leur fonction, de l'autorité de consuls virtuels.
Tumulus : tombe, constituée d'une allée couverte mégalithique, recouverte elle même d'un tertre de terre.