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l'église du Yaudet Iliz ar Ioded

 

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2005

   

 

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* Pierre Barbier (1960) : "An Yaudet même, sur la rive gauche du Léguer à son embouchure, dans un cadre grandiose de falaises granitiques abruptes couvertes de landes sauvages, où nous avons visité les vestiges antiques, s'élève la chapelle Notre-Dame-de-Coz-Yaudet, auprès d'un petit village. Cette chapelle qui, dans un acte de 1483, était encore appelée « l'église de la Vieille-Cité » (M. Couffon, Répertoire, page 379), comprenait deux nefs séparées par six grandes arcades et un clocher ; elle a été complètement démolie et remplacée par un monument neuf en 1860 ; on a conservé dans le nouvel édifice les portes du XVè siècle avec arcs en accolade provenant de l'ancienne chapelle. Dans le chœur est le curieux groupe de la Vierge couchée; c'est un retable placé dans une sorte d'alcôve rectangulaire, située entre deux niches en plein cintre encadrées de colonnes à chapiteaux corinthiens et surmontées de frontons en plein cintre ornés de guirlandes ; ces niches renferment les statues de sainte Anne et de saint Joachim. La Vierge et l'Enfant sont allongés dans un lit recouvert de dentelles, seules leurs têtes  émergent des draperies; à droite, an pied du lit, est assis un personnage qui a été identifié par certains auteurs comme étant le prophète Isaïe; la scène étant une représentation évidemment assez originale de la Nativité, il se pourrait qu'il représentât saint Joseph, comme l'affirment d'autres archéologues. A notre avis toutefois, il ne peut s'agir là que de Dieu le Père, en raison de ce qu'il porte la couronne et le sceptre et se trouve dans la pose hiératique du Père Éternel des Trinités bretonnes; mais surtout, croyons-nous, du fait de la présence du Saint-Esprit voletant au-dessus du lit sous forme de colombe : on aurait ainsi dans cette scène curieuse une représentation naïve à la fois de la Nativité et de la Trinité.

Signalons que, sur le territoire de la paroisse de Lanrivain, dans l'ancien évêché de Cornouaille, existe une chapelle dédiée à Notre-Dame du Gueodet, datant de 1695, et dans laquelle une Vierge couchée se trouve dans un retable du XVIIè siècle, contemporain ainsi de celui du Yaudet qui peut dater au plus tôt de l'extrême fin du XVIè mais plutôt du courant du XVIè siècle".

 

 

La Vierge couchée Ar Werc'hez war he gwele

Skeudenn / Photographie JC Even. 2002. Copyright

 

Tchou (1966) : 

"Marie ou Isis ?

   La grande curiosité du Yaudet se trouve à l'intérieur de la chapelle. Au-dessus de l'autel, un retable de la Renaissance en haut relief représente, entre les statues de saint Joachim et de sainte Anne, la Vierge et l'Enfant couchés dans un lit. Une guipure véritable recouvre celui-ci et tend le mur. Les deux têtes apparaissent sur l'oreiller. Au-dessus de l'édredon vole une colombe, qui figure sans doute le Saint-Esprit. Au pied, est assis un personnage beaucoup plus énigmatique, coiffé d'une couronne. Il tient un sceptre dans sa main droite; sa gauche appuie sur son genou un livre fermé. On a pensé à saint Joseph : mais une telle représentation royale de cet humble ouvrier serait unique dans l'iconographie chrétienne. Il semblerait plus vraisemblable d'}' voir un Père éternel complétant la Trinité. Mais deux obstacles s'opposent à cette interprétation : d'une part, le livre n'est pas un attribut ordinaire de Dieu; d'autre part, la tradition conservée par les vieilles gens du pays veut que cette statue soit celle d'Isaïe.

   S'il en est vraiment ainsi, le livre doit être celui dont le prophète parle souvent (notamment en Is. XXIX, 11-12) et le sceptre serait la racine de Jessé (Is. XI, 11). Quant à l'association du visionnaire juif à la Nativité, on ne verra là rien que de normal, si l'on pense qu'il a annoncé : « ... Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu l'empire sur ses épaules... » (Is. IX, 5).

   Certains, toutefois, ont voulu voir dans le nom même d'Isaïe le souvenir déformé de l'antique Isis, dont le culte était en effet en grande vénération parmi les légionnaires romains répandus dans toute l'Europe et dont une garnison était installée sur cette partie de la côte. Selon cette interprétation, le retable du Yaudet serait donc la copie (ou la copie d'une copie) d'une antique effigie de l'Égyptienne donnant naissance à Horus.

   A l'appui de cette thèse, on peut rapporter l'existence d'une curieuse coutume. Certes, si le pardon de Notre-Dame du Yaudet a lieu le troisième dimanche de mai, on eut l'expliquer par la consécration que l'Église a fait de ce mois à la Vierge Marie. En revanche, on voit mal comment les usages chrétiens à eux seuls justifieraient la messe solennelle célébrée à la minuit du premier mai. Cette nuit-là, que les Irlandais appellent encore aujourd'hui nuit de Beltain, c'est à dire du feu de Belen, était en effet chez les Celtes l'une des grandes fêtes de l'année : on y célébrait le soleil nouveau et la résurrection de la nature. De là, dans toute la France, l'usage des arbres de mai, et maintes coutumes liée au souvenir de l'ancien culte (voir LOCRONAN)".

 

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Statues de procession et bannière à  Notre Dame du Yaudet Delwennoù evit ar brosessionoù ha banniel Itron Varia Koz Ieoded

 

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2article de Presse. 2004

 

 

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