*
A. Marteville
& P. Varin (1843)
VITRÉ;
ville formée des anciennes paroisses Sainte-Croix, Saint-Martin et
Notre-Dame; en 1790, chef-lieu du district de ce nom ; aujourd'hui
sous-préfecture avec deux cures de première classe et une de
deuxième; tribunal civil d'arrondissement; recette particulière
des finances; contrôle des contributions directes ; bureau d'enregistrement;
recette particulière des contributions indirectes; collège
communal ; bureau et relai de poste ; lieutenance de gendarmerie.
— Limit. : N. Montreuil-sur-Pérouse, Balazé, Saint-M'hervé; E.
Erbrée; S. Etrelles; O. Pocé. — Princip. vill. : La Villoux,
la Perrière, la Galienais, Ruillé, le Bois-Pinçon, Saint-Étienne,
Bouffort, les Pins, Saint-Christophe, les
Bas-Rochers. — Moulins du Pont-Billon , de Vitré, de la
Roche-Blossac. — Maisons importantes : Château de la Baratière,
la Fréminière, le Bois-Pinçon. — Superf. tôt. 3079 hect. 24 a ,
dont les princip. div. sont : ter. lab. 2007; terres plantées, 489 ;
prés cet pât. 603; chenevières, 24 hect.; landes 151; bois
et châtaigneraies 169; étangs et viviers 3 ; sup. des prop. bât.
38 ; cont. non imp. 112. Const. div. 1850 ; moulins 5, à eau ;
halles 2.
ORIGINES.
— II est presque inutile de dire ici que nous n'admettons
aucunement les origines d'Ogée sur Vitré, le Troyen Vitruvius,
le siège de Vitré par Jules César, etc. Ses temples de Pan
et de Cérés sont autant d'inventions de l'archéologie du
dernier siècle. Il aurait encore plus de probabilité a donner à
celte ville la même origine qu'à Vitry, dont le nom latin , Victorianus,
nous apprend que les Romains attribuaient parfois le nom de Victoria
aux lieux voisins d'une de leurs victoire, ce qu'ils firent
pour Victoria, dans la Grande-Bretagne. —Le mieux, quand
on n'a pas même de probabilités historiques à produire, est de
ne rien avancer. — Il est à croire
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
cependant
que Vitre dut vire un lieu (Voilai rnV: par le comtes de Rennes
pour quelque branche puînée, qui de vin! tige de la baronic de
ce nom. Eu effet, on volt ai moyen-âge le titre de vicomte de
Rennes attaché à la ha ronic de Vitré et la suivre dans la
maison de Laval. Quan à l'élymologic du nom, rien ne s'oppose a
ce que le lieu eût reçu antérieurement le nom romain de Victoria.
— Quoi qu'il en soit, il est certain que Vitré ne fut poin
primitivement établi sur l'emplacement du château qu subsiste
encore. Le premier baron connu, Robert l",qu Tivait en 1064
et 1076, nous l'apprend dans une charte rapportée par D. Morlcc
(Pr., CI, col. 424), et qu'Ogée n'a pas comprise. Cette charte
s'exprime ainsi : • Moi
• Robert
de Miré, je donne aux frères de Marmouliers une > (tic...
située près de mon château de Vitré , cl dans
•
laquelle fut jadis le vieux château... •«/).> fratribus
ma
•
joris monasterii terram quamdam... qua est lita Juxla
•
casletlum meum fittriacum, in qua fuit olim vêtus cas
•
tellum. » — C'est sur cet emplacement que fut ains
fondé le monastère ou prieuré de Sainte-Croix : donc
Sainte-Croix dut Cire le premier cbaleau de; barons de Vitré,
bien que, plus tard, ce bourg- ait pris naturellement le nom du «bourg
aux Moines.» Quant a Robert, il porla Évidemment sa nouvelle résidence
sur une colline m i 'ux défendue au point de vue de l'art
militaire du \r siècle.
11
arriva alors ce qui arrivait toujours au moyen-âge : une agglomération
de maisons se mit sous la protectiou du cbaleau, et forma un
bourg; cclul-ct eut une église dédiée à la Vierge (Notre-Dame).
Presque en même temps, une autre agglomération se formait un peu
plus à l'est, dans une partie plus fertile, mais plus exposée,
et l'on y bâtissait aussi une église, que l'on dédiait à saint
Martin. Mais il parait que, dans le Iip
siècle, l'enceinte fortifiée du premier de ces bourgs
n'existait pas encore, car la charte de fondation du prieuré de
Notre-Dame de Vitré (1157), rapportée par (D. Moricc, Pr., t. I,
col. 630), les désigne ainsi tons deux : • Burgum Sanctœ
Maria, et burgum Sancti Martini
•
i-iiin cymiterio.* — Presque en même temps, les moinct de
Marmoutiers obéissant a la charte de donation ainsi mothée : •
ad burgum œdiflcandum et ad cellam eonstruen
• dam,
• . pour y bâtir un bonne et y élever un monastère. » le
bourg Sainte-Croix venait s'étendre jusqu'aux pieds du château,
et lui former a l'est une ceinture, tellement que, \crs 1237,
lorsque le baron André III décida d'élever l'enceinte de Vitré,
telle à peu près qu'elle existe encore, il fallut abattre, vers
la porte d'enbas, un groupe de vingtquatre maisons appartenant au
prieur de Sainte-Croix !1). Le même sort frappa • l'hôpital
Saint-Nicolas • (fondé de 117S a 1192, par André 11), dont lei
bâtiments furent transportés au lieu où est encore cet
hospice (v. plus bas), c'est-à-dire dan» le Rachat, ce quatrième
quartier de Titré, qui ne se développa que postérieurement aux
trol» autres, c'est-à-dire vers la fln du xili*siècle ,2). Nous
ver
(1)
Le baron lesen récompensa comme il suit : Incambtavi et
roncessi hominibusiupradiclorummonachorum... vigenti quatuor
plateas f domot / m campa Gorantoni... pro vigenti quatuor
plateis quas occupaveram pro mûris, fostatit, et allit nids œdlflciis
PacibiÏdis. »
— (D. M., Pr., 1.1, col. 905.) Il faut remarquer que la charte
ne dit pas rcflclindi», mais /rrciendi». C'était donc
d'une construction et non d'un agrandissement qu'il s'agissail.-L'acte
dont nous vxtrayons ceci fut un accord de réconciliation ; car il
paraît qu'André III avait été excommunié, pour avoir pris d'urgeuce
ces vingt-quatre maisous aux moines de Sainte-Croix.
(2)
On a fait beaucoup de suppositions sur ce nom de Rachat ; car nous
croyons' qu'on n'a mis en avant que des suppositions. La nôtre
peut donc aussi trouver place ici. Les ducs de Bretagne avaient
jadis le droit de s'emparer du bail (héritage) des mineurs
des seigneurs relevant d'eux dlreck-ment, afin que le service
militaire dû par les héritages ne fût pas abandonné. Il
arrivait de là que les mineurs, parvenus à leur majorité,
trouvaient leurs biens dévastés. Jean-le-Ronx changea ce droit
de bail en celui de rachat, lequel consistait en une année
du revenu des héritages féodaux. Après une guerre entre le
baron de Vitré et le duc, il avait été stipulé que la baron le
serait à jamais exemple des droits de bail, garde et rachat.
Or, 11 est à noter que c'est vers la même époque ( 1220 à
1240 ) que le quartier du Rachat fut créé. On peut donc,
sans trop d'invraisemblance, supposer que ce nom, donné alors a
un quartier nouveau , eut une connexion Intime avec un fait auquel
les barons de Vitré attachaient une grande importance. — 11 est
d'ailleurs à rcmarqnerqn'en 1200 les terres et bâtiments
environnant l'hûpital SaintNicolas ne portaient encore d'autre
nom que celui de «Terre de Saint-Nicolas. • (Charte d'André
II, 1205, Arch. de Saint-Nicolas, sac n • 1 et 2. )
rons plus
bas quelles phases ont suivies les diverses parties qui
aujourd'hui composent Vitré.
Histoibe
]'i-.oi>.\i R. —
Les barons de Vitré durent sortir d'une lige des comtes de
Rennes. Selon H. Louis Dubois, auteur d'une Uisloire de Vitrl (1),
Martin, qui aurait été frère puîné de Conan-lc-Tort, aurait
aussi été le premier d'entre eux. Selon d'autres, ces seigneurs
ont eu pour origine Rivallon le Vicaire (ou le vicomte), qui
existait vers 1050. Le Ilaud donne pour successeur à celui-ci son
dis Trittan. Le premier stir lequel on n'ait aucun doute
est Robert 1",
fondateur du prieuré de Sainte-Croix, où 11 fut inhumé (1064 à
1076). 11 avait épousé Berthe de Craon, dont il avait eu une
fille, nommée Agnès, et nn fils, qui fut Awrun: 1". Cet
André épousa Agnès de Morlaix, et 11 en eut deux enfants. Elle,
qui mourut jeune, et Robert
H, fameux par sa Julie contre le duc de Bretagne, assez
inexactement rapportée par notre auteur. Il paraît que, dang l'intiTvalle
assez long pendant lequel Robert II fut expulsé de sa ville, le
ducinvestlt quelqu'un de ses chevaliers de la barounlc; car on
trouve à celte époque des actes de donatiou Mis par Geranton,
et d'autres par son fils Hervé.
— Robert
II avait eu deux dis, André, mort en 1145, et Robert III , qui
lui succéda. Celui ci épousa en premières noces Avice de Chàleaubriaut,
dont il se sépara par divorce ; et en secondes noces Emma ou Anne
de Dinan. Il eut de cette dernière cinq Ois : Andb*
II, qui lui succéda ; Alain , qui fut baron de
Dlnan; Robert, chantre de Paris ; Joscelin et Martin
; et une fille, Aliéner, qui épousa Jodouin , (ils de
Jcan-dc-Do). On trouve des actes de Robert H , de 1158 à 1172.
— André II tint vivement le parti de la duchesse Constance
contre Ricbard-Cœur-de-Lion. On trouve ses actes de 1188 à 1209.
Ce fut lui qui fonda, dans cette dernière année, la collégiale
delà Madelainc. ( V. ci-dessous, Monument! religieux. ) On
croit qu'il mourut en 1221 ; eu tout cas on le voit, en 1220 ,
faisant, en faveur de l'hôpital Saint-Nicolas, un don de 100
livres de rente à prendre sur le mi nage de Vitré. André avait
épousé l'abord Malhilde, fille de Geoffroy de Mayenne et deCons:ance
de Bretagne. 11 divorça et épousa en secondes noces jiHMi
(Blanche) de Léon; puis snccessivemenlEnstasie du Retz (1180), et
Luce, fille de Painel, seigneur normand.
— André
III, son fils, lui succéda dans la baronnie. En 222 , il
combattit, avec le duc Pierre de Dreux, contre daurice de Craon.
En 1229 , 11 fit le pèlerinage de Saintlacqucs-de-CompostelIc, et
la croisade contre les Albi;eois. Ce fut lui qui transporta l'hôpital
de Saint-Nicolas au-delàde la Vilaine, el qui obtint l'excmpiion
du rachat.
V. cl-à côté,
note 2, p. 975). André III épousa Catherine, Ille de Guy de
Tuouars (morte en 1237). 11 fut tué à la baaille de Mansourah (Egypte),
eu 1250. — Son fils, André IV, [ut avait épousé Thomassette
de Malhcfclon, survécut noins d'un au à sou père, el mourut
(1251) sans postérité. la sœur Philippettc, qui avait épousé
Guy VII de Laval, mourut en 1254, laissant i son mari la baronic
de Vitré, avec la vlcomlé de Rennes, qui y était attachée. Guy
VII ivait combatlu à la Mansourah avec son beau-père cl son
icau-frère. II épousa plus tard (1255) Thomasselle de Mahefelon.
veuve de celui-ci. — Guy VIII (dit Guyonuet), fils le Guy VII et
de Philippettc, marié, depuis 126U, à Isabelle de Beaumont, succéda
à son père en 1267. Il accompagna alnt Louis en Afrique (1270),
el suivit Philippe-lc-Hardi •outre le comle de t'oix (12711,
puis contre le roi d'Aragon 1284). Resté veuf en 1272, il s'était
remarié, en 1286, avec eanne de Bricnnc. Le22 août 1295, il
mourut au siège de alnt-Sévère, laissant de sa seconde femme
neuf enfants, l de sa première deux. Le plus jeune de ceux-ci était
mort n 128!; l'aine hérita des fiefs et prit le nom de Guy IX. Ce
.min, surnommé la Croix-Dé (la Croix-Dieu). 1 cause de on
juron habituel, traita assez mal sa baronle de Vitré, et e duc
l'admonesta à ce sujet (30 août 1308). II mourut à .audavran
(1333). De sa femme, Béatrix de Ganre (ou de avre), qu'il avait
épousée en 1298. et qui mourut en 1316, uy IX avait eu neuf
enfants. — Guy X, l'aine, lui succéda, clui-cl avait épousé,
en 1313 , Jeanne de Chcmillé, qn'll erdit en 1314. l-.n 1315, il
se remaria avec Béatrix de Brcagne.Guy X suivit Philippe de
Valois en Flandre (1328 et 330), et, lors de la guerre de
succession entre Charles de lois et Jean de Monlfort. Il prit
parti contre celui-ci, bien u'il fût son beau-frère. Le baron
succomba aux blessures u'II reçut au combat de la Roche-Drrricn
(1347), et 11 ut inhumé à la Mtdelalnc de Vitré. Guy X avait eu
de on mariage avec Béatrix (morte en décembre 1384) deux
(I)
Ogée a si imparfaitement rendu loul ce qui a rapjort à
l'histoire des barons de Vitré, que nous croyons, tile de douncr
ici une analyse rapide, extraite de l'Art de trifler les dates.
fils : Guy,
qui lui succéda ; Jean, qui succéda à sou frère, et une fille
, qui épousa Olivier de Clisson. — Guy XI, blessé à côté de
sou pure a la Rocbe-Derrleu, mourut en 1348, ne laissant pas
d'enfants de son mariage (1338) avec Uabeau de Craon. A sa uiort,
sou frère Jean prit le nom de Guy XII. Ce baron, qui autorisa les
Augustlns à s'établir dans l'un des faubourgs de Vilré , au
lieu de Guine(ÔUe, épousa Louise de Ch&teaubriaul. En
1356 , 11 se jeta dans la vil le de Rennes, assiégée par le duc
de Lancastre. En 1370, il contribua puissamment à la 'défaite de
l'anglais Robert deKernolles, et reçut a celte occasion de
Charles V 4,000 livres d'or, plus une pcnsiou de 300 livres par
mois. Lors du soulèvement des seigneurs bretons contre le duc
(1373),'Guy porta les armes contre ce dernier, qui fut forcé de
se réfugier en Angleterre. Mais lorsque le roi de France témoigna
la volonté de s'emparer du ducbé , le sire de Vitré et Lav.il
s'y opposa. Koh.m et Clisson penchaient vers le désir du roi ;
mais lui leur dit : « Vous êtes
• princes
en Bretagne,.et ne serez plus rien en France....
• Le roi
commande et le duc prie..... ; et quand le duc rc
• fuse de
vous faire justice, vous êtes assez forts pour le
• ranger
à la raison. > Guy revint avec eux en Bretagne , et contribua
au rappel du duc, qui, plus lard, le choisit pour nn de ses témoins
au traité de réconciliation signé à Guérande avec le roi, le
15 janvier 1381. te prince ayant ensuite accompagné Charles VI en
Flandre, ce fut à Gny qu'il confia la gestion de son duché. —
Celui-ci mourut en 1412, âgé de plus dequatre-viugls ans. Ayant
perdu sa preiniere femme eu 1383 , il s'étail remarié , la même
année, avec sa cousine Jeanne de Laval, veuve du connétable
Dugueslin. De ce second mariage, 11 avait eu deux flls et une
fille. L'aîné de tous se tua, en jouant à lapaume,à Laval; le
second l'avait précédé dans la tombe. Quant à sa fille Anne,
elle avait épousé, en 1404, Jean de Moulfoi t, a condition qu'il
prendrait le nom et les armes de Laval, et ce fut lui qui succéda
à sou beau-père, sous le nom de Guy XIII. Jeanne de Laval (sa
belle mûre) survécut vlngtet-un ans à son mari. Guy Xlll mourut
de la peste à Rhodes (1415) , au retour d'un voyage en
Terre-Sainte , laissant, de son mariage avec Aune de Laval, cinq
enfants mineurs : Guy , André de Lohéac et Louis de Chattllon
en-Veudelais , et deux ûlles. Leur garde fut attribuée à leur
more. Celle-ci, femme de télé et de cœur, guerroya contre les
Anglais, soutint un siège a Laval, et ne se réfugia qu'a la
dernière extrémité dans son cha teau de Vitré, c'est à cette
époque (1428) qu'elle prescrivit la réparation des
fortifications de la ville , à l'aide du droit d'octroi de 2 sous
qu'on y percevait alors sur les draps de Normandie et
d'Angleterre, vendus tant en gros qu'en détail. Ces réparations
ne furent en activité que quarante ans plus tari). — Notre
auteur a donné un compte assez exact des démêlés d'Anne de
Laval avec l'évêque de Hennés. (V. ci-dessus, p. 071).
Guy XIV ,
devenu majeur en 1429, dirigea avec succès l'administration de
ses domaines. Elevé à la cour de Bretagne, 11 devait épouser
Marguerite, fille du duc; mais celle-ci mourut en 1427. Guy
combattit les Anglais sous Charles VII, et, le jour de son sacre,
a Reims, le roi le créa comte (titre rare alors). Sa comté
comprenait quatre terres titrées, trente-six chàtellenlc» et
cent douze paroisses. — En 1430, le duc lui donna sa fille
Isabeau ( aînée de Marguerite ); et, peu après, il eut de grave»
querelles avec son beau-frère , François I" ( de Bretagne
), au sujet de levées que celui-ci voulait faire a tort dans la
barouie de Vitré. Le Parlement lui donna gain de cause. Isabeau
étant morte, eh 1443, 11 épousa (1" décembre 1450) Françoise
de Oiuan, veuve de l'infortuné Gilles de Bretagne. Guy XIV mouiut,
le 2 septembre 1486, dans son château de Chàleaubriant. De son
premier mariage il avait eu dix enfants et trois de son second.
— L'aîné des premiers lui succéda sous le nom de Guy XV, bien
qu'il eût reçu en baptême le nom de François. Guy XV, né a
Moncontonr. en 1435, épousa, en 1461, Catherine d'Alençon. Ce
baron fut comblé de faveurs par Louis XI et Charles VI H. Aussi
prit-il le parti delà France contre la Bretagne, dans la guerre
qui se dénoua (1488) par la bataille de Sdlnt-Aubiiidu-Cormicr.
Le lendemain, 11 ouvrait son château de Vitré a La Trémouille.—
Guy n'avait eu qu'un fils, mort en b.u âge aussi. Son successeur
(1501) fut Guy XVI, Ois aine de son frère Jean et d'Isabelle de
Bretagne; Jean avait été fort attachéù François II (de
Bretagne). Aussi, la duchesse Anne portail elle a son fils une
vive affection. Elle le maria (1500) a Charlotte d'Aragon.
Celle-ci mourut à Vitré le 15 octobre 1006, en couches d'Anne de
Laval, qui épousa, plus tard, le sire de La Trémouille, vicomte
de Thonars. Eu 1507, Guy XVI suivit Louis XII eu Italie, et, en
1515, il fut nommé gouverneur de Bretagne. Dans ce poste élevé,
il battit les Anglais sur terre cl sur mer (1517). Guy avait épousé
eu secondes noces (15IU) Aune de Montmorency,
qu'il perdit
en 1525. En 1526 (1), il se remaria encore arec Antoinette de
Dalllon, et mourut dans une partie de chasse (1531). — Guy XVII,
né en 1521, épousa , eu 1535 , Claude de Folx, et mourut à«viugt-slx
ans. Sa magnificence, poussée à l'excès, avait engagé ses
revenus. Ce baron ne laissant pas d'cnfanls, le comté de Laval cl
la baronlc de Vilré reviurcnl a l'époux de Renée de Riens,
petite-fille, par sa mère Catherine, de Guy XVI. Kenée laissa
sou mari prendre le titre de Guy XVlil, et se fit appeler elle-même
Guyonne XVIII. Elle était proleslaiile, et les catholiques la
surnommèrent Guyonne-ta-Fullc. ( V. k- paragraphe sur la
Ligue.) Celle femme joignait à de grandes qualités de singulières
erreurs. On l'accusa de tromper sou mari, avec lequel elle vécut,
du reste, en de perpétuels démêlés. Celui-ci, qui était érudit,
mais sans esprit, avait le cou tort et la figure ignoble. Il ne
mourut qu'en 1572; sa femme l'avait précédé dans la tombe
(1507; -,, ut, dès celte époque, la barouie était revenue à
sou neveu, Paul de Coligny, né le 11 août 1555 du seigneur d'Andelot
et de Claude de Rieux, fille.de Catherine de Laval, la fille aînée
de Guy XVI. Paul de Coligny prit, selon l'usage Invariable de la
maison de Laval, le nom de Guy XIX. Il suivit le duc d'Alençon au
siège de Cambray, en 1581, et en 1583, au siège d'Anvers. Il fit
la guerre en Saiutouge, sous le prince de Coudé, où il perdll
ses deux frères. H en conçut tant de chagrin, qu'il en mourut à
Taillebourg (1586). Guy XIX avait épousé Anne, fille du marquis
d'Aligré, ctcii avait en un fils • niai 1585). — Guy XX, élevé
par sa mère, prit, malgré elle, le mélier des armes. Dans un
voyage qu'il fit 4 Rome, ce seigneur abjura la religion réformle,
cl s'en alla combattre eu Hongrie contre les Turcs. 11 y fut tué
le 3 décembre l uu.i ; ou Ignore dans quelle circonstance. A »
mort, la ligne de Laval étant étcinle, 11 fallut remonter à
Anne de Laval, fille cadette de Guy XVI, et femme de François de
La Trémouille, duc de Thouars. De ce mariage étail sorli Louis
de La Trémouillc, qui avait élé père de Claude. Henri, flls aîné
de celui-ci, succéda à Guy XX, sous le nom de Guy XXI, mais a
charge de grandes récompenses aux autres ascendants d'Anne de
Laval.—Guy XXI, ué le 21 décembre 1508, assisla, eu 1628, au
siège de La Rochelle, cl abjura le prolcslautisine. Il servit
honorablement dans les armées du roi, et mourut le 2l janvier
1tt7i. En 1619, il avait épousé Marie, fille du duc de Bouillon,
et eu avait eu deux fils, Henri-Charles, duc de "Ihouars, et
Louis-Maurice, qui lui succéda; une fille, Marie-Charlotte, qui
épousa le duc de Saxc-Wcimar. — Guy XX11 servil en Italie, sous
le duc de Longucville et le prince de Cariguan. Ayant embrassé
les ordres, il devint abbé de Cbauoux et de Sainte-Croix de
Talmont, cl mourut en 1681. Sous le nom de Guy XXIII, le fils aine
de Henri-Cliarlca succéda n son oncle. Il avait épouse Madelaiue
de Crèqul ( 3 avril 1075), dont il eut une fille,
Marle-Annande-Viclolre, mariée au duc de Bouillon; el un fils,
Charles-LouisBretagne, qui lui succéda, en 17(19, dans le ducbé
de Thouars, le comté de Laval cl la baronic de Vilré, sous le
nom de Guy XXIV, el mourut en 1719, laissant de Madelaine de La
Fayetle un fils, Charles-Aruiand-René, qui devint Guy XXV.
Celui-ci servit avec distinction dans les guerres d'IUlic, eu 1733
el 1731.11 mourut eu 1741, laissant un fils de sa cousine-germaine
, Marie-Uoilensc-Victoire de Bouillon. — Guy XXVI, prince de
Taivnle et duc (le Thouars, président héréditaire des i.tals de
Bretagne , épousa, en 1751, Marie-Geneviève de Durfort, fille du
duc de Randan, morte en 1762 sans postérité. En 1763, il épousa,
eu secondes noces, Marie-Emmanuelle de Sulon , dont il eut quatre
enfants, savoir : Charle.^Brelague-Marie-Josrpb, prince de Tarenle
(1764), marlé'ù Louise de Chàlillou : N.. priuce de Talmont.
marié a Henriette d'Argouges: Charles-Godefroy-Augusle, chanoine
de Saiut-Asuourg, et LouisStanislas Kotska , chevalier de Malle.
ClIATBAU KT
ANCIENNES POHTIPICATIOKS. —AinSÏ qUC nOUS le
disons plus
haul, le château de Vitré, Ici qu'il existe encore, a dû Pire
fondé vers la fin du xi' siècle. Quant à l'enceinte de la
ville, nous avons vu aussi qu'elle n'existait probablement pas en
1157 . mais que , sous André III, et notammenl un peu avant 12J7,
ces forlificalions avaient élé élevées à peu près sur le périmèlie
qu'elles couvrent encore aujourd'hui. — Le château de Vilré, réparé
postérieurement, est une belle construclion du xur au xv siècle.
Sa forme triangulaire a été déteimlnéc par celle du
(1)
Le 6 février de cette année, Guy XVII fil un règleuienl pour
les toiles de Vilré, qui alors claicnl fort renommées. ( V.
ci-dessous, nu paragraphe de la Ligue à Vilré. )
(2)
En 1563, et plusieurs fois daus les années suivantes, le
Parlement de Bretagne, fuyant Rennes, attaquée par une maladie
contagieuse, se retira a Vitré et y siégea.
cardinal
d'Albret à i'évcché de Vannes; mais, ayant su que la reine
en avait disposé en faveur de Jacques de Beaulne, il lui
accorda des provisions, pour ne pas désobliger celte
princesse. Il en avait déjà accordé au cardinal d'Albret,
qui, n'ayant pu avoir l'agrément de la reine, renonça à ses
prétentions- Jacques de Beaulne fit serment de fidélité au
roi le 30 novembre, et mourut au mois de janvier 1510.
Robert
Guibé, recteur de Saint-Julien de Vouvantes, prieur de Batz,
de la Trinité de Fougères, de Sainte-Croix de Vitré, abbé
de Saint-Gildas de Rhuys, de Saint-Melaine et de Saint-Méen,
ci-devant évèque de Tréguier, puis de Rennes, ensuite évèque
de Nantes et cardinal du titre de Sainte-Anastasie, fut fait
évêqueadministrateur de Vannes en 4511 , et mourut en 1513.
Le roi fit saisir les revenus de l'évêché. — Laurent
Pucci, florentin d'origine, fut successivement protonotaire du
Saint-Siège , clerc de la Chambre apostolique, légat du pape
Léon X à Florence, puis cardinal, et enfin évoque-administrateur
de Vannes, dont il prit possession en 1414 ; il céda son évêché.
— André Ilamon , protégé par le roi et la reine , fut
reconnu évèque de Vannes par la cession du cardinal Pucci ;
mais celui-ci se réserva le titre d'évêque, le privilège
de nommer les grandsvicaires et les bénéficiers , et
plusieurs autres droits, dont la privation ne laissait à André
que l'ombre d'une grande dignité; celui-ci s'en démit, en se
réservant une pension. — Geoffroi le Borgne, prieur du
Bon-Don et évèque de Tibériade, fut nommé, sur la démission
de son prédécesseur. — Laurent Pucci reprit son évêché
le 28 janvier 1524, et le céda à son neveu, Antoine Pucci,
en 1530; mais il en retint les revenus avec la permission du
roi ; il mourut à Rome en 1532. — Antoine Pucci, grand-pénitencier
de l'Eglise romaine, évèque de Sabine, nommé en 1530, fut
fait cardinal l'année suivante. Geoffroi le Borgne, évèque
de Tibériade, continua de faire les fonctions épiscopales à
Vannes, sous ce prélat, en qualité de vice-gérant du diocèse.
Antoine mourut en 1544. — Laurent Pucci, neveu du précédent,
qui l'avait fait nommer son coadjuteur, succéda à son oncle
en 1544, et mourut en 1548. Le siège vaqua quatre ans. —
Charles de Marillac, abbé de Melun, fut nommé par le roi
Henri II à l'évêché de Vannes, en 1551. Ce prélat ne résida
pas, mais il confia le soin de son diocèse à Bertrand de
Marillac, son frère et son grand-vicaire , qui fut dans la
suite évoque de Rennes. Charles était ferme et bien
intentionné pour l'Eglise; il fut transféré à Vienne en
1557. — N. de, Basse-Fontaine, lieutenant du roi en Flandre,
fut désigné évoque de Vannes en 1557. — Sébastien de
l'Aubespine . aussi nommé la même année, ne fut point sacré
; il céda son évêché et fut pourvu de celui de Limoges en
1558. — Philippe du Bec fut nommé à l'évê
ché de
Vannes le 17 avril 1558, pril possession et fit serment de fidélité
au roi la mômeannée. II assista au concile de Trente, où il
se fit remarquer par sa science et ses mœurs II publia des
statuts le 24 juin 4565. et fut transféré à Nantes en 1566.
— Jean le Fèvre, chanoine et chantre de l'église de
Vannes, fut pourvu le 14 mars 1566, pril possession le \ 4
août suivant, fit serment de fidélité en 1567 et mourut en
1570. — Pierre de Saint-Martin nommé le 8 juin 1572, fit
serment de fidélité au roi, en qualité d'évêque de
Vannes; mais, n'ayant pas été agréé de la cour de Rome, il
résigna dans le courant de cette année. — Jean de la Hâve,
de l'ordre de saint Benoît, docteur en théologie et
grand-vicaire de Pierre de Saint-Martin, obtint des bulles
pour l'évêché de Vannes en 1573, fil serment de fidélité
au roi en 1574, et fut empoisonné dans le courant de la même
année par un garçon apothicaire qui fut exécuté peu de
temps après , par arrêt du Parlement de Bretagne. — Louis
de la Haye, frère du précédent, lui succéda en 1575. Ce
fut sous son pontificat que fut bâti le collège de Vannes.
Il assista au concile d'Angers en 1583, et mourut en 1588, si
pauvre que le chapitre fut obligé de faire les dépenses de
ses funérailles. II fut mis dans la chapelle de NotreDame,
auprès de son frère. Le roi fit saisir les revenus de l'évêché.
— Georges d'Aradon, après avoir fait ses études avec succès,
fui reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1587. Il
s'attacha à la Ligue, qui lui procura l'évêché de Vannes
en 1590; il fut sacré dans la chapelîe du collège de
Navarre, par l'évoque de Plaisance, cardinal du titre de
Saint-Onuphre. II assista aux Etats-généraux tenus à Pans
au mois de février 1593, en qualité de député de la
province de Bretagne; il prit possession de son évêché le 6
août suivant, et fil serment de fidélité au duc de Mercceur
le 20 de septembre 1594. Les registres de Nantes lui donnent
le nom de François. Il mourut le dernier jour de mai
1596, et fut enterré dans une chapelle de son église. Le siège
vaqua trois à quatre ans.
Jacques-Martin
de Belle-Assise, natif de Bordeaux, fut nommé, par le roi
Henri IV, à l'évêché de Nantes, quoiqu'il n'eût que vingt
ans; il fit serment de fidélité, et prit possession en 1600;
assista aux États de Quimper en 1601. à l'assemblée générale
du clergé en 1610; H gouverna sagement son diocèse, y
introduisit le rit romain, et fit présent à sa cathédrale
d'une riche tapisserie. Étant informé que la pauvreté empêchait
plusieurs clercs d'étudier la théologie, il assigna un fonds
de quinze cents livres de rente pour les aider; il fit aussi
un établissement pour l'éducation de quinze pauvres filles.
Dégoûté enfin des affaires d'un diocèse si vaste , il
permuta avec Sébastien de Rosmadec, abbé de Paimpont, et se
relira à
124
Paris, en
1622, pour ne plus penser qu'à son salut. Il voulait aller en
pèlerinage à Rome, mais il mourut, attaqué d'une violente
maladje, le 12 janvier 1624; il fut inhumé dans l'église des
Célestins, près la chapelle d'Orléans. — Sébastien de
Rosmadec, abbé de Paimpont, fut pourvu de l'évêché de
Vannes sur la résignation de son successeur, admise en cour
de Rome, et fut sacré, en l'église de Saint-Germainidcs-Prés.
le 11 de février 1624, par Bertrand Deschaux, archevêque de
Tours, prêta serment au roi, et présida aux États de la
province. Ce prélat, véritablement digne de l'être,
gouverna sagement son diocèse, et publia des statuts, qui
prouvent son zèle pour la vertu. Entre autres choses, il
recommanda aux curés de résider exactement dans leurs
paroisses d'assister aux synodes, de faire les réparations
des églises don-t ils perçoivent les revenus ; défendit les
festins scandaleux qui se faisaient aux premières messes des
prêtres, taxa le prix des messes; fit des règlements très-sages
pour l'administration des sacrements, les cérémonies de l'église,
la régie des biens des églises paroissiales, pour les
mariages , l'éducation des enfants, la vénération des
reliques, les registres des baptêmes, morts et mariages, les
enterrements, les sages-femmes, etc. A la suite de ces règlements
sont désignés les crimes dont l'absolution est réservée au
pape et à l'évoque. Les coupables qui doivent s'adresser au
Saint-Père sont les meurtriers d'un prêtre, ceux qui les
maltraitent au point de leur faire des blessures dangereuses,
les incendiaires des églises, les voleurs sacrilèges, ceux
qui auraient frappé un évèque, ou celui qui les aurait
excommuniés, les simoniaqucs, les duellistes, les
provocations ou défits, et les usurpations des biens de l'Eglise.
Ceux qui doivent s'adresser à l'évoque sont les blasphémateurs
, les magiciens , les noueurs d'aiguillettes , les
superstitieux par magie, les séducteurs des personnes consacrées
à Dieu , les homicides, les incestueux et ceux qui commettent
le péché contre nature, les usuriers , les faussaires, les
perturbateurs du repos de l'Eglise, etc. Sébastien de
Rosmadec mourut le 29 juillet 1645, et fut enterré dans la
chapelle de saint Vincent-Ferrier.
Charles de
Rosmadec, abbé du Tronchet, au diocèse de Dol, nomme évoque
en 1647, sacré en 1648 par René de Rieux, évoque de Léon,
publia des statuts la même année, assista à l'assemblée du
clergé en 1655, et fut transféré à Tours en 1671. —
Louis Cassel, ou Cozet de Vautorte, fils de Louis, président
au Parlement de Bretagne, fut transféré de Lcctoure à
Vannes en 1671 , et assista , la même année, aux Etats de
Vitré. [// mourut à Vannes le 27 décembre 1687.]
— t'rançoisd'Argouges, désigné en 1689, sacré en 1692,
approuva le catéchisme de Gilles de Beauveau, évèque de
Nantes, assista à l'assemblée du clergé de Tours en 1699,
et fut un
des
quarante évêques qui reçurent la bulle unigenilus, avec
les explications y jointes. Il publia des statuts aux années
1693, 1705 et 1708. et mourut en 1716. — Louis de la Vergnc
de Tressan, premier aumônier de M. le duc d'Oréans, désigné
en 1716, fut transféré à Nantes în 1717. — Jean-François-Paul
le Fèvrc de Caumartin, doyen de Saint-Gatien de Tours et abbé
de Buzai, nommé en 1717, sacré à Dinan en 1718, en présence
des Etats, par l'évoque de Saint-Malo , fut transféré à
Blois en 1719 (1). — Antoine Fagon, abbé deSaint-Méen, évèque
de Lombez, fut transféré à Vannes en 17i9, prêta serment
en 1730, le 12 mai, cl mourut au mois de février 1742.
Jean-Joseph
de Jumillac, abbé deBonncval, grand-vicaire de Chartres, désigné
au commencement d'avril 1742, sacré le 12 août suivant, fut
transféré à Arles en 1746.
Charles-Jean
de Berlin, sacré en 1746, fut député au roi par les Etats
en 1752 [et mourut le 23 septembre 1774].
M.
Amelol gouverne aujourd'hui le diocèse de Vannes (2).
VANNES,
actuellement chef-lieu de préfecture, d'une population de
12,000 habitant*. — I.imil. : N. Saint-Ave; E. Theix et Séné
: O. Pleren et Aradou ; S. le Morbihan.— l'rincip. vill. de
la banlieue : Conlo , Trus-sac, Brrnus. — Supei f. lot.
3046 hcct. 12 a. 22 c., dont les princip. dlv. sont : tir.
lab. 993 62 02; prés :>7'i 02 10: vcrg. M 00 05; pM. 146
15 80; marais 11 24 06; courtils et jard. potagers 74 11
1>; étangs, unies, abreuvoirs 25 il 34; marais salant» 8
6701: bois taillis 20 13 70; bois fulaica 20 71 11 ; châtaigneraies
0 0 62; parterres, terrains d'agréments et pièces dVau 4
0112; landes, vagues, bruyèresOl3 8039; sup. des prop. bat.
39 30 04; conl. non itnp. 157 57 45. CS=~ Cette ville
po.-ii-de un tribunal de première instance, un tribunal do
commerce, deux juslices.de paix; une subdivision militaire, un
rapitainc de gendarmerie, un commissaire de marine, un
sons-inlendant inililairc, une inspection, une capitainerie et
une recette principale des douanes: un évecbé, deux cures
canlounales de première classe : une recelle générale des
finances, une direction de l'enregistrement, une direction des
contributions directes, âne direction
des
contributions indirectes, nu bureau de l'enregistre ment, un
bureau des hypothèques; une poste aux lettres une poste aux
chevaux; deux collèges : nue école d'hyUro graphie et de
navigation; un séminaire; deux maisons d't dacatiou pour les
jeunes personnes, tenues par des reli Bieusrs: plusieurs écoles
prima ires, tenues par les frères d la doctrine chrétienne
cl les sœurs do la charité; une école d'enseignement mutuel
; nnr salle de spectacle. Elle ren ferme eu outre tous les
autres établissements d'n lilile pu blique communs à la
plupart des chefs-lieux de départe ment.
Vannes
anciennement s'écrivait et se prononçait Venue Ce mot
vient de guenned ou reinieU, qui est encore le
nom de Vannes en langue bretonne. Guenn-ed, dit G. de
Ros trenen, est composé de guenn ou venn, blanc,
et de id blé; et comme le pays de Vannes a toujours
produit beau coup de froment, il pense que telle est l'origine
du nom de cette ville. Les Latins en ont fait l'cm-liu.
Plusieurs
antiquaires prétendent que l'ancienne capl talc des Vénèlcs
était située à l'embouchure du Morbihan ou petite mer, sur
l'emplacement du bourg actuel de I or Maria - Caer. Il est
inconteslable que Ibs Celtes-
Vénète avaient à Loc-Maria-Cacr un de leurs principaux lien
de sacrifices, et même nue de leurs principales villes, l.r
nombreux dolmens et les gigantesques menhirs qui, âpre deux
mille ans , couvrent encore le sol en seraient au be soin uni:
preuve irrécusable. Il est également iucontes table que les
Romains, pendant l'occupation des Gaules se sont fortifiés a
Loc-Maria-taer. Tout prouve sur ce poin le séjour des légions
conquérantes.
La
ville de Vannes peut aussi fournir des preuves de son
ancienneté, et revendiquer le titre glorieux d'avoir été la
capitale du peuple vénéte.
Six
voies romaines, parfaitement reconnues par JUH. Gall lard et
Cuyot-Délaudre, rayonnent sur Vannes comme sur le point le
plus central et le plus important.
L'examen
seul des anciennes murailles dont cette ville est encore
entourée suffit pour donner l'idée d'une hauU antiquité ;
elles paraissent, dans quelques parties, remon ter au-delà de
la conquête. Vers les douves du Mené et le Marché-au-Seiglc,
il y a des portions entières de mur qu sont construites en
pierres de petit appareil, coupées a di verses hauteurs par
des cordons de briques qui datent de l'occupation romaine.
Toute la
plaine comprise entre l'église Saint-Paterne , l'étang du
Duc et le village de Saint-Guen, est couverte de débris de
briques et de poteries romaines. Les murs di clôture qui séparent
les diverses pièces de terre sont en partie formés de
petites pierres appareillées, provenant de constructions
anciennement existantes en cet endroit. S ces muets débris
des anciens jours ne peuvent trancher complètement cette
question, laissée obscure pour l'histoire, ils prouvent, du
moins, que Vannes a été une des plus importantes rites île
la Véiiétie.
Vannes,
distant de l'Océan de 16 kilomètres, et de Paris de 464
kilomètres, s'élève au fond d'une petite baie intérieure
improprement appelée Rivière de Vannes. Ce bras de mer se réunit
à l'archipel du Morbihan par l'étroil canal de Conlo, entre
les pointes de Rahgueldas et de l'Ile de lioédic. Si, de la
mer ou des hauteurs de Kérino, on aperçoit Vannes étagée
en amphithéâtre sur une colline exposée nu midi, cette
ville apparaît blanche et riante. L'effet n'eu est plus le même
lorsque l'on parcourt ses rues sombres, étroites, sinueuses,
où il existe encore nombre de maisons gothiques construites
en bois. Ses limites sont, au nord, les marais de l'étang
l'Evêqne; à l'est , l'étang du Duc; au sud, la
baie de l'Armor. Luc petite rivière, formée par la jonction
de deux ruisseaux, la traverse dans sa partie basse et coule
entre la promenade de Garennes et ses vieilles murailles, pour
se jeter dans le port à la porte Saint-Vincent. De ce côté,
rien ne paraît chaugé depuis le séjour des ducs de
Bretagne.
Des
constructions modernes cachent presque partout ailleurs
l'enceinte bien conservée des anciens murs , qui paraissent
remonter au xir et an xvi'siècles, sauf les parlies dont uons
avons déjà parlé.
Vannes
n'est pas restée enfermée dans l'enceinte étroite de ses
fortifications : de nouveaux quartiers plus populeux et plus
considérables que l'ancienne ville se sont groupés à
l'entour.
Les deux
tours qui défendaient la porte du levant ont servi, jusqu'à
ces dentiers temps, de prison criminelle; ce qui leur a fait
donner le nom de Porte-Prison. Entre celte porte et la porte
Poterne s'élève la tour du Connélable. I Ile a long-temps
servi de prison pour les femmes. Son nom et sa réputation
historique paraissent usurpés : Clissou fut enferme dans une
des tours du château de l'Hermine, dont il n'existe aucune
trace, et qui était
construit
entre la porte Poterne et la porte Saint-Vincent. Des fenêtres
de sa prison , il pouvait voir la mer, dit I» chronique ; ce
qui serait impossible de la tour qui a couserve son nom.
On prétend
que la fondation du château la Motte remoutc au-delà du vr
siècle. Il fut entièrement rebiiti.daus le xnr. En 1720, on
construisit sur son emplacement le palais épiscopal. qui sert
aujourd'hui de préfecture. Il est question de rebâtir cet édifice,
mal construit et manquant de solidité, dans un style plus
monumental et plus approprié à sa destination.
Le
château Gaillard est devenu une propriété particulière.
Pour
faciliter l'entrée du port et remplacer l'ancien chenal, une
tranchée a été ouverte dans le roc, en 1824, à travers la
bulle de Kérino. La marine attend a\ec impatience le
prolongement de la chaussée de hallage, que l'on doit porter
jusqu'à la pointe de la presqu'île de Conlo. L'achèvement
de ces utiles travaux permettrait l'entrée du port a des
navires d'un plus fort tonnage. Ils sont d'autant plus
indispensables que, depuis l'Ile de Conlo. il n'existe pas,
dans un trajet de près de quatre kilomètres , une seule
escale où l'on puisse débarquer à marée basse. Aussi,
malgré l'état florissant de la marine des Iles et des
villages du golfe du Morbihan , le port de Vannes est resté
stationnairc, et, comme du temps d'Osée, il n'est fréquenté
que par de petites barques de caboteurs. Les navires qui
sortent chaque année de ses chantiers sont renommés par la
solidité de leur construction. Ils ne revoient jamais le port
natal, leur tirant d'eau étant trop considérable pour
pouvoir ; revenir avec un chargement.
La
Gareune, qui n'était il y a cinquante ans qu'une colline
rocheuse, a été convertie en une charmante promenade formée
de terrasses superposées en amphithéâtre, et couronnée par
une plate-forme ; à ses pieds coule la petite rivière de
Plaisance, bordée d'un rideau de peupliers. . .
La
belle promenade de la Rabine occupe le côté droit du port;
elle s'étend malnlcuantjusqu'à la butte de Kérino, que l'on
s'occupe également de convertir en promenade, en y ajoutant
l'emplacement de l'ancien canal. An lieu de lu combler, il
aurait été plus utile et moins coûteux d'y établir un
barrage et une écluse de chasse pour balayer le chenal à marée
basse.
Une
troisième promenade a été plantée, en 1847, sur
remplacement des anciens chantiers. Elle embellit le côté
gauche du port.
La
cathédrale, dédiée a saint Pierre, fut^ brûlée par les
Normands dans le ix' siècle. Reconstruite à cette époque,
elle était encore en ruines à la fin du \v. Ou attribue généralement
sa restauration à Validité, promu é\eque de Vannes en 1433,
et mort en I4'i'i. M. Cayot-Déandre prétend que les parties
menaçant ruines ne furent relevées que dans le xvi* siècle.
11 cite plusieurs brefs du différents papes à l'appui de son
opinion.
l'.n
effet, d'après un bref du pape Calixlc 111, celle église était,
en 1455, complètement découvert)1,
totaliler iluriiuprrtii. En 14S9, le pape Pie H fit un
appel à la piété des fidèles, pour les engagera concourir
à la réédiflcation de l'église et du cloître, lu bref de
Sixte IV, de 1470, et un autre bref de Léon X. en date de
1514, apprennent qu'à cette époque l'église était encore
en ruines, et que les chanoines ne pouvaient plus se rendre au
chœur. Cet édifice manque d'ensemble ; on y retrouve a peu
près tous les styles d'architecture, depuis le xnr jusqu'au
xviii' siècle. Il n'a de bas-côtés quu dans la partie du chœur;
sa nef unique est accompagnée de chapelles latérales, dans
lesquelles se trouvent les tombeaux de plusieurs évêqucs de
Vannes, entre autres celui de CharlesJean lieiiiu, mort eu
1774- Dans l'une des chapelles du transept on voit le tombeau
de saint Vincent- Ferrler, >.iti on de la ville de Vauues,
né à Valence, en Espagne, •n 1357 , et mort en cette ville
en M1U. On y remarque deux belles statues, en marbre, de saint
Pierre et saint '.ml , et plusieurs tableaux modernes, parmi
lesquels on distingue la mort de saint Vinceut-Fcrrler, une résurrection
du Lazare, par Dcslouche, et une prédication de saint Vincent
de Paul en Afrique, par Mauzaisse.
In
clocheton informe a remplacé l'élégante flèche en lierre
qui fut détruite par le tonnerre le 18 février 824.
La
seconde église paroissiale, dédiée à saint Patcrn, >remier
évoque de Vannes, est moderne. I.n 1721, une einpêle ayant
abattu quiuzc pieds de l'ancienne tour, •Ile s'écroula
d'elle-même en 1726. On eoii.meuca , eu 727, à construire la
iiomellc église, et, le 1" mars 1770, m posa la première
pierre de la tour actuelle, qui a été achevée en 1828.
Sur
remplacement de la petite place ouverte pour dé gager l'entrée
du lriluiu.il clail située l'église paroissiale de
Saiut-Saloinon, la seule du diocèse qui fût sous l'in
tocatlou de cet anciea roi de Bretagne. Cette paroisse, ainsi
que celle de Nolrc-Dainc-du-Mené, a été supprimée depuis
le Concordat.
Le
collège de Vannes fut fondé en 1577, par René d'Ar rddon.
Un 1631, la direction de cet établissement fut confiée aux Jésuites;
elle apparticut aujourd'hui à l'Univer •lié. Son église
est la plus élégante de la ville. Elle fut commencée eu
1662 , par le P. Adrien Daran, et achevée par les
largesses de Catherine de Fraocheville, qui voulut qu'on gravât
sur le frontispice ces mots tirés du Psaume 86 : Ipte
fundavit eam Altillimut. Le cœur de cette donatrice y est
déposé. Un 1815 , les élèves du collège, s'étant (Oulcvé»,
formèrent une compagnie dite des écoliers, et furent
rejoindre l'armée royale. Chateaubriand a célébré le
courage et le sang-froid qu'ils montrèrent dans plusieurs
rencontres. Après la campagne, la plupart de ces jeunes donna
vinrent reprendre la soutane qu'ils avaient momentanément
quittée pour la carabine : le mousquet était trop lourd pour
leur âge.
C'est au
zèle de M. l'abbé de Rilivio et aux libéralité!» de
Catherine de Frauchcvillc, dout l'amour pour le bien, dit
l'abbé Mahé, était an dessus de tout éloge , que l'on doit
la construction du grand séminaire en 1674; mais l'église
qui y est annexée ne fut construite que de 1720 à 1742, :i
la place d'une église paroissiale plut ancienne.
Au
nord de la ville se trouve l'Hôpital-Général, tenu par les
sœurs hospitalières de la Sagesse ; ou y reçoit les enfants
trouvés et les aliénés. Il fut construit vers 1700.
L'hospice
des Incurables, voisin de la promenade de la Garenne, en a
pris le nom; il est tenu par les soeurs hospitalières de
Salnt-Vincent-de-Paul.
L'ancien
Hôtel-Dieu, qui était situé dans le quartier Saint-Nicolas,
sur une petite rivière qui passe au bas de la ville, ayant été
renversé par une inondation, le comte Daniel de Francbeville,
évoque de Pérlgueux, employa à sa reconstruction des sommes
considérables. Depuis la Révolution, il occupe les
batiuieuls de l'ancienne communauté du Sacré-Cocur-de-Jésii8,
vulgairement appelé le Petit-Couvent. Il est maintenant
desservi par les religieuses hospitalières cloîtrées de
Saint-Augustin; il sert d'hôpital civil et militaire.
Il
ne reste aucun vestige du couvent des Cordellcrs et de leur église,
dans laquelle se trouvaient deux magnifiques tombeaux en
marbre , surmontés des statues d'Arthur II, duc de Bretagne,
et d'Yolande d'Anjou, femme de François 1".
Les
religieuses ursuliues ont établi un pensionnat dans l'ancien
couvent des Capucins.
l.,i
maison des retraites pour les femme», qui avait été fondée
par Catherine de Franchcvillc, est maintenant occupée par le
tribunal de première instance et la Cour d'astiscs.
Le
couvent des Carmes déchaussés, fondé en 1625, visa-vis la
chapelle Saint-Julien, actuellement démolie, est devenu le
palais épiscopal.
La
gendarmerie est logée aux Dominicains.
Le
couvent des Visitaudiucs, rue Sainl-Tvcs, a été transformé
eu caserne d'infanterie.
Une
maison centrale pour les femmes a été construite »ur
l'emplacement du couvent de Nazareth, autrefois occupé par
les Carmélites. Cet établissement pénitencier est dirigé
par les religieuses de Marie cl de Joseph, qui se dévouent au
service des prison.-:.
En 1632,
les Ursulines s'établirent dans le quartier du port. Leur église,
qui est toujours ouverte aux fidèles, e»l devenue propriété
communale. Les jésuites, ayant acheté les vastes bâtiments
de celte riche communauté, y ont établi, en 1848, un collège.
La
maison du Père-lilcrncl fut fondée dans le xvnr siècle pour
les femmes qui voulaient se retirer du monde et vivre dans la
retraite, sans prendre aucun engagement religieux. Cet état
de liberté dura pou. Bientôt la plupart des pensionnaires
entrèrent en religion et fondèrent une nouvelle congrégation
sous le nom de religieuses de la Charité Saint-Louis, qui a
eu pour fondatrices M"" de Mole etdcLamoignou. Ou y
reçoit gratuitement une soixantaine déjeunes filles pauvres,
sans compter les externes qui viennent y apprendre a lire, a
écrire et & travailler.
Une
autre maison, tenue par des personnes charitables, connue sous
le nom de la Petite-Providence,«e livre également à
l'instruction des jeunes filles pauvres.
Les
dames de la Retraite viennent, rn 1847, de fonder, .ni
Graft-Dor, un nouveau couvrut de leur ordre. Le penlionnat,
pour les jeunes personne», qu'elles ont établi dans leur
maison, est déjà prospère.
Pour
compléter l'histoire de Vannes, il reste peu d« choses îi
ajouter aux événement*raconté» par Ogée
Pendant
la période révolutionnaire, la guerre civile ne cessa de régner
dans le département, et les communes voisines su firent
constamment remarquer par leur esprit royaliste: mais, grâce
au bon esprit de sus habitants il n a été commis dans cette
ville aucun de ces regrettables excès auxquels se livrent
trop souvent les passions politiques. Peu de temps avant son
arrestation. Carrier le farouche proconsul, avait annoncé son
arrivée à Vannes, et ordonne de lugubres préparatifs
semblables a ceux qui oui rendu, à Nantes, son nom
odieusement célèbre. Il voulait venir lui-même présider à
leur ciécutiou. Sa ruort mil heureusement obstacle a .-es
projets, et les prisonniers arrêtés par ses ordres furent
mis eu liberté.
La
première attaque des royalties coulro Vannes eut lieu le 15 février
1791. Les habitants de l'île d» Hhuys avant choisi pour chef
le comte Guillaume de Fraucbeville du Péliiicc, et s'étant
grossis en route des coiiliiu;enls des paroisses voisines,
marchèrent sur Vannes pour s'en emparer, lia furent repousses
par le régiment irlandais \\aslch, qui y tenait garnison. Le
général de division comte Bourck, un des plus illustres généraux
de l'Empire, et qui a été reconnu brave parmi les braves ,
servait alors dans ce régiment comme spus-lieuteuant. Quoique
né en Bretagne il était d'origiue irlandaise. Il est mort
dernièrement à ta terre, auprès de LorleuL fon corps était
sillonné de blessures.
Après
la fatale expédition de Quibéron , le 28 juillet 1795 la
commission militaire créée .1 Auray, sous la présidence du
brave Lapradc, chef de bataillon à la 72* demi-brigade s'étant
déclarée incompétente, fut cassée. Due partie de»
prisonniers furent alors conduits & Vannes, et, des le 30
juillet, la nouvelle commission qui y fut formée condamna à
mort vingt-deux prisonniers. Les chasseurs de la 19'
demi-brigade ayant été commandés pour les fusiller
officiers et soldats refusèrent d'obéir. On remarquait parmi
les officiers de ce brave régiment MM. Pracial, Fayard et
Saint-Clair. Le bataillon des volontaires de Paris d'autre»
di»ent des Belges, se chargea de l'exécution.
Le
comte Charles de Mornbreuil, l'evéque de Dol, onze ecclésiastiques
et plusieurs chefs, en tout vingt-deux personnes, furent
fusillés sur la Garenne. Le reste des prisonniers fut, plus
lard, conduit sur la rive droite de la baie de l'Armor, et le
lieu où ils tombèrent a conservé le nom de l'ointe des
Emigrés.
Pendant
les Ccnt-Jonrs, le général de division de Bigarre , ni; à
Belle-Ile-en-Mer. commandant en chef la Bretagne, établit a
Vannes son quartier-général, d'où il fit rayonner ses
troupes dans toutes les directions. L'insur
en
pourparlersrinc première entrevue eut lieu à Trémoir sans
rien produire.
A
la suite d'une seconde entrevue il Boclgo, entre le général
Rousseau et M. de Floirac, ancien préfet, des conventions
furent signées,par suite desquelles l'armée royale occupa le
2Î juillet le» faubourgs de Vannes, tandis que le» généraux
de Bigarré et Rousseau continuèrent de se maintenir dans l'encctntc
des murs. Le 30 juillet, on cbanla un Te Deian solennel
comme gage de paix et d'union. Le» troupes royalistes et le»
troupes Impériale» v assistèrent également.
Les
roule» de Nantes, de Quimper, de Brest, de Rennes, de halnt
Rrieuc, de Kednn traversent la ville, ei fervent autant que la
voie de mer a l'écoulement des produits de» communes qui l'avoisluent
(1).
(1)
Selon M. Bizcul, plusieurs voies romaines accédaient a Vannes
comme il suit : !• celle qui allait à Corseul sortait de
cet te ville par la route actuelle de Locminé. Suivant côte
à côte, jusqu'à Saint-Gnen , la route moderne, cette vole
se dirige de la vers Saint-Ave ( voy. ce mot ) ; — 2- celle
de Vannes à Blain se dirigeait sur Saiut-PiollT par le
village actuel de Bohalgo ; — 3- celle de Vannes à Heimcbon
sortait de la ville par la route d'Anray jusqu'à la chapelle
d^- la Madelaine, on elle commençait a séparer Plcereu de
Picscop ( voy. ces mois ) ; — 4' la roule de Vannes a Rennes
se séparait, à Saint-Gucu, de celle de Corseul ; elle est,
du rcsle, fort incertaine :5'euûn, la route de Vannes à
l.ocmariaker sortait aussi de la ville par la roule d'Auray,
sur une longueur d'< nvlron 2,000 m.; la , elle «e jetait
au S.-O., traversait l'étang de Vincin , passait il Lequel
las. Langal. Nai buulte . cuirait en Plœreu par la chaussée
de l'étang
Vannes
était, en temps de guerre, l'entrepôt d'uue grande
partie de la Bretagne. Son port reçoit de l'extérieur du
vin,
des eaux-de-vie, des matières résineuses, et les transmet
!>
l'intérieur. Son commerce d'exportation consiste en sel,
miel, beurre, lin, chanvre, froment, seigle et fer prove-
nant des usines du département On n'arme pas A Vannes
de l>.1lime.nlsde commerce. Tous les nombreux navires qui
sont francisés à la douane de cette ville appartiennent
aux populations maritimes et industrieuses de Séné, de
l'Ile d'An, de l'Ilc-aux-Molnesclde la presqu'île de Rhuys,
formée des communes d'ArzOn, de Saint-Gildas, de Sar-
zeau (1).
Vannes a
donné naissance à quelques hommes remar-
quables. Mazeas, Beurrier, les jésuites K \ ill.i- et
Beaudori;
Autissler, habile peintre eu miniature; le général de dlvi-
•:
«Ion baron Favre, et M. Billaul, qui a conquis a la tribune
nationale une des premières places parmi les célébrités
parlementaires du xix' siècle, ont vu le jour dans celte
ville. Cayot-Délandre . auteur d'une histoire de France et
«l'un ou\rage sur les antiquités du Morbihan, qui * long-
temps demeuré a Vannes, oii il est mort dernièrement,
était natif de Rennes.
Depuis
trente ans, les frères de la doctrine chrétienne
donnent aux jeunes enfants, dans plusieurs écoles primai-
res, les piemiers enseignements de la religion et de* let-
tres; Ils s'en acquittent avec le zèle et le succès qui leur
sont habituels.
La
ville de Vannes a deux marchés, qui se tiennent le
mercredi et le samedi de chaque semaine. Il y a foires tons
les mois, et souvent deux fols par mois. Comme la plu-
part de ces foires suivent les fêles mobiles, il serait pres-
que Impossible de les designer ici exactement (2).
L'hippodrome,
pour les courses est situé à deux kilomè-
tres de la ville, près la route vicinale du bourg de Séné.
Le
peuple parle le français, sans accent et avec la plus
grande pureté: il purlc aussi le breton.
L'archipel
pittoresque du Morbihan, formé de soixante
liés ou Ilots, a donné son nom (composé des mois bre-
tons tnor, mer, et bihan, petite) au déparlernrnt dont
Vannes est le chef-lien , et qui est compris entre les
Ali- 1Y cl 48' 10' de latitude, et entre les 4" 25' et 6*
0' de
longitude a l'ouest du méridien de l'Observatoire de
Paris. Il est limité, au sud, par le département de la
Loire-Inférieure et l'Océan; a l'est, par le déparlement
d'Ille-et-Vllaiue; au nord, par le département des Colcs-
du-Nord; a l'ouest, par le département du Finistère.
Sa
plus grande largeur, de Test .. l'ouest, est de 128 ki-
lomètres 152 lieues): sa largeur du nord au sud , entre la
rivière du Blavel (l'un! de Quénécan) cl la pointe la plus
méridionale
de l'île de Belle-Ile, est de 104 kilomètres
[26 lieues). La superficie du département est de 099,641 hec-
tares , ee qui correspond à 6,996,410,100 mètres carrés, ou
437 lieues carrées.
Il
est divisé en quatre arrondissements communaux :
Vannes, 11 cantons. 75 communes, 129,816 habitants; I o-
ricnt, 11 cantons, 48 communes, 146,212 habitants; l'en
livy, 7 cantons, 49 communes, 106.433 habitants; l'Iocr-
nirl, 8 cantons, 61 communes, 90,312- habitants. Eu tout
." cantons et v.Vi communes. Sa population officielle est
de 472,773 habitants.
Il
est distant de Paris de 500 kilomètres, ou 50 myria-
mètres.
Il ressorl de la Cour d'appel de Renues, el il fait
partie de la 15' division militaire.
Le
département est arrosé par plusieurs cours d'eau. Lei
rivières qui le Iraverscnt se jettent dans le golfu du Mor-
bihan et dans l'Océan. La profondeur de leur lit, jusqu'à
plusieurs lieues dans l'intérieur des terres, leur permet,
avec l'aide de la marée montante, de porter bateau à une
assez grande distance du leur embouchure. La plupart des
anciennes villes maritimes du département du Morbihan,
comme toutes les vieilles cités de la péninsule armori-
caine, sont bâties à l'endroit où le flux et le reflux de
l'O-
céan commence a se faire .sentir; les villes modernes du
Port-Louis et de Lorient sont des exceptions. Les princi-
pales de ces petites rivières sont l.i Vilaine, et ses
affluent*
l'Oust, le Lié, la Du, la Claye, l'An et l'Artz; le Scorri,
l'Ellé, le lilavetctson affluent l'Eve); la rivière de
lirech,
ou d'Auray, qui se jette dans le golfe du Morbihan en face
la poiule du fort-Lspuguol. Amédée De
Fbahcuevillx.
Vanilles
; sur la route de Nantes à Angers;
à 10 I. V* de Nantes, son cvôchéetson ressort;
à 21 1. de Rennes, elà 2 1. s/3
d'Ancenis , sa
subdélégation. On y compte 3000 communiants;
la cure est à l'ordinaire , et le prieuré de Saint-
Martin est présenté par l'abbé de Marmouliers.
Le territoire, bornéau sud parla rivière de Loire,
coupé par un bras de celte rivière el par deux
autres ruisseaux qui coulent dans deux vallons,
offre à la vue un pays riche, très-bien cultivé,
des champs de grains, des vignes, dont le vin
est de bonne qualité, et de très-belles prairies.
La salubrité de l'air et la beauté du pays ajou-
tent encore à l'agrément de ce séjour, dont les
habitants n'ont point à envier le sort de leurs
voisins. — Ce pays est fort peuplé de villages
ou hameaux, el l'on y voit plusieurs maisons
de remarque, qui sont : le Château, le Coteau,
l'Auvrière, la Blancberie, la Basse-Boulière,
le Jartier, la Haute-Boutière, l'Epinay, la Fi-
chelrie, l'Hopilcau, le Doucet el la Boullière-
Lon. — Le prieuré de Rieux existail dès 1400.
Il n'y avait alors aucune maison noble dans le
territoire de Varades. — Quiriac, évèque de
Nantes, étant à Tours, ratifia de nouveau, mais
pour sa vie seulement, la donation que Rodoald
ou Rouaud leur avait faite de l'église de Saint-
Pierre de Varades, sans le presbylérat, c'esl-à-
dire sans le patronage ou la nomination du
prêtre. Voilà le plus ancien titre qu'on ait trou-
vé pour constater l'existence de cette paroisse.
L'an 1120, Briand, seigneur de Varades, exemp-
ta les effets des moines de Marmoutiers des
droits qui lui étaient dus par toutes les mar-
chandises qui passaient sur la Loire. — Olivier,
fils do Briand, seigneur de Varades, confirma,
l'an 1150. àl'abbaye de Marmoutiers, la posses-
sion de l'église de* Varades. Les moines, alors
très-puissants, prétendirent que cette église était
indépendante clé la jurisdiction de Bernard ,
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