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Histoire de Lamballe

Istor Lambal

 

* Ogée (1779) : Lamballe; ville sans clôture, dans un fond, par les 4° 51' 29” de longitude, et par les 48° 29' de latitude; à 4 lieues de Saint-Brieuc. son évêché, et à 15 lieues 3/4 de Rennes. Cette ville renferme la collégiale de Notre-Dame, les paroisses de Saint-Martin et de Saint-Jean; les couvents des Augustins, des Ursulines, des Filles-de-Saint-Thomas; un hôtel-dieu et un hôpital. Les cures sont présentées par M. le duc de Penthièvre. Elle a une communauté de ville, avec droit de députer aux États de la province; une subdélégation. une brigade de maréchaussée; deux postes, l'une aux lettres, l'autre aux chevaux, et un marché tous les jeudis. Sept grandes routes aboutissent à Lamballe, où 1'on compte 3800 communiants. C'est une ville du duché de Penthièvre. Elle porte pour armes d'azur, à trois gerbes d'or, deux et un, moderne de Bretagne [d'hermines], à la bordure de gueule, comme Penthièvre. M. le duc de Penthièvre en est le seigneur. La rivière de Gouessan, sur laquelle sont des moulins à grain et à foulon, passe a Lamballe. Les habitants font un commerce considérable de blé, de cidre, de parchemin, d'étoffes de laine, comme molletons, droguets et autres. Ils ont quatre foires par an, qui durent chacune six jours. — On trouve dans les Commentaires de César que Lamballe était la capitale du peuple Ambiliates. Elle dépendait jadis du comté de Guingamp, qui passa à la maison de Penthièvre par le mariage de l'héritière de ce comté, en l034, avec Etienne de Bretagne, neveu du duc Alain Fergent. Elle est divisée en haute et basse ville. — Des terres excellentes, de belles prairies, des arbres fruitiers en abondance, voilà ce que son territoire offre à la vue. — Les jurisdictions suivantes s'exercent à Lamballe : Lamballe, haute-justice, à M, le duc de Penthièvre; Coësmieux, haute-justice, à M. l'évêque de Dol; Mouexigné, la Moglais, Vaunoise, moyennes-justices, toutes les trois à M. du Bouilli de la Morandais; Saint-Maur et Saint-Meleuc, moyenne-justice, à l'abbaye de Saint-Jacut; l'Hôpital, basse-justice, à l'Hôpital de Lamballe; Mauni, moyenne-justice, à M. Poullain de Mauni; Saint-Barthélemi, moyenne-justice, au prieur de Saint-Barthélemi; la Cornillière, moyenne-justice, à M. de Kermarec de Traurout; Pont-Grossard, moyenne-justice, à M. du Bouilli de la Morandais. — En 1123, Etienne, comte de Lamballe, donne le prieuré de Saint-Melaine de cette ville à l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes. Celui de Saint-Martin dépend de l'abbaye de Marmoutier, ordre de Saint-Benoît. — En 1337, Olivier Tournemine, seigneur de la Hunaudaie, et Isabeau de Machecoul, son épouse, fondent le couvent des Augustins de Lamballe. Isabeau meurt en 1338; son époux, mort en 1342, est inhumé dans l'église de ce couvent. — En 1363, Charles de Blois étant à Lamballe, chef-lieu de son comté, porta pieds nus, et avec les marques de la plus grande dévotion, un morceau d'une côte de saint Yves, dans l'église de Notre-Dame de Lamballe. Cette église est sur le sommet d'une montagne escarpée, dont les abords sont très-rudes, de sorte que le prince avait les pieds meurtris et sanglants. Il en porta un autre morceau dans l'église des Augustins, et se rendit ensuite à Rennes, ou il fit la même cérémonie dans trois églises de cette ville. Cet excès de dévotion paraîtra ridicule à bien des lecteurs; mais tel qui en rira s`est peut-etre mis vingt fois aux genoux d`une prostituée. — Le 19 avril 1420, le duc Jean V rendit une ordonnance qu'il adressa à Fouquet Renard, commis et député pour faire démolir les fortifications des Villes, châteaux, forteresses, douves et maisons de Lamballe, qui appartenaient aux seigneurs de Penthièvre, en punition de ce qu'ils avaient attenté à la personne du duc, qui confisqua en conséquence tout ce qu'ils possédaient en Bretagne. — Le duc Jean V, par lettres datées d`Ondon, 10 janvier 1430, donna pour apanage à François de Bretagne, comte de Montfort, plusieurs villes de son duché, du nombre desquelles était Lamballe. — L'église collégiale de Lamballe fut fondée le 9 décembre 1435, par le duc Jean V, pour six chapelains, dont il se réserva, à lui et à ses successeurs, la nomination avec tous les droits de patronage, et aux évêques diocésains la collation.
Cette fondation fut ratifiée, le 23 décembre suivant, par François de Bretagne, comte de Mont`0rt. L'acte qui fut passé à ce sujet oblige les chapelains à réciter tous les jours matines, prime, tierce, les vigiles des morts à trois leçons, sexte, none, vêpres et complies, et à dire quatre messes. Chacun desdits chapelains qui se trouvera assidûment auxdits offices aura, savoir, 3 deniers pour matines, autant pour tierce, autant pour sexte, idem pour none, autant pour prime, et 5 deniers pour vêpres; à la fin desdits offices, ils seront tenus de faire tous les jours une prière, tant en l'intention du duc fondateur que de ses successeurs. Les chapelains sont forcés à résider par continuation sur les lieux, et à se trouver au chœur en surplis et aumusse en hiver, et en été en chapeaux de cuir, qui étaient lors en usage et qui ressemblaient au bonnet carré. Ceux des chapelains qui s'absenteront plusieurs jours de suite, sans cause légitime, seront obligés de mettre à leur place un chantre qu'ils paieront de leurs propres deniers, et tous
eux qui ne feront pas exactement leur devoir seront privés de leur place par l'évêque. Le duc assigna pour cette fondation 200 livres de rente annuelle pour les six chapelains, et 36 livres pour le luminaire, somme qui devait être prise sur la recette du duc à Lamballe. Ces six bénéfices sont actuellement présentés par M. le duc de Penthièvre. — Le duc Pierre Il, par lettres du 5 décembre 1450, remit à Jean de Bretagne, comte de Penthièvre, la terre et seigneurie de Lamballe, qui, après sa mort, retourna au duc de Bretagne. — Louise, mère du roi François Ier, duchesse d'Angoumois, d'Anjou et de Nemours, régente de France, etc., par ses lettres données à Saint-Just-sur-Lyon, le 28 mars 1524, donna le comté de Penthièvre et toutes ses dépendances, avec la vicomté de Loyaux, près Nantes, à Louis de Lorraine, prince de Vaudemont. Les domaines avaient été donnés au roi, son fils, qui les restitua à la famille de ce nom, par le traité de Crémieux, en date du 23 mars 1535, enregistré au Parlement de Paris le 26 août 1536; et, le 16 octobre suivant, Jean, comte de Penthièvre, fut remis en possession de cette seigneurie, érigée en duché-pairie de France, par lettres-patentes du roi Charles IX, données au Plessis-les-Tours, le 7 septembre 1569, en faveur de Sébastien de Luxembourg, gouverneur de Bretagne, pour lui et ses hoirs mâles et femelles. Ce duché comprend trois villes, qui sont : Lamballe, qui est le chef-lieu; Moncontour et Guingamp; les paroisses de Minibriac et Bourgbriac; le comté de Plorhan; l'île de Bréhat; les terres et châtellenies de Belle-Ile-en-Terre, de Beaufort, d'Ahouët, de Pont-Neuf; les ports et hâvres situés contre Grozon et Arguenon, avec les sécheries de Cornouaílles, et beaucoup de paroisses. — Au mois d'août 1591, le prince de Dombes fit le siège de la ville et château de Lamballe, siége devenu célèbre par la mort du brave la Nouë, surnommé Bras-de-Fer, qui fut tué en montant sur une échelle pour examiner ce qui se passait dans la place. La consternation que la mort de ce héros répandit dans l'armée donna moyen au duc de Mercœur de faire lever le siège de la ville. (Voy. Fresnay.) Le château de Lamballe était alors flanqué d'environ cinquante tours, avec un fort rempart pour sa défense, ce qui le rendait une place très-forte.  — Le duc de Penthièvre et de Vendôme excita quelques troubles en Bretagne, sous la minorité du roi Louis XIII, qui, pour l'en punir, fit démolir, en 1623, le château, dont on ne voit plus aujourd'hui que l'emplacement. — Les religieuses ursulines furent fondées à Lamballe en 1627, et les hospitalières, ou filles de Saínt-Thomas, en 1659. — Les paroisses de Lamballe, qui étaient jadis au nombre de quatre, y compris celle du faubourg Saint-Martin, furent réduites à deux en 1730. — Lettres-patentes de 1751, qui accordent à la communauté de ville de Lamballe la réunion de quelques offices municipaux, et permettent à cette communauté de faire un emprunt pour quelques travaux publics. — En 1753, lettres-patentes qui confirment l'établissement et union des hôpitaux, c'est à dire de l'hôtel-dieu et de l'hôpital de Saint-Thomas.

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* Marteville et Varin (1843)LAMBALLE; ville; formée des trois anc. par. et collégiale citées par notre auteur; en 1790, chef-lieu de district; aujourd'hui cure de 2è classe, avec une succursale (Saint-Martin); bureau d'enregistrement; collège communal; contrôle des contributions directes; société littéraire ayant une bibliothèque de 3,000 volumes; dépôt d'étalons des haras; chef-lieu de perception; bureau de poste et relai; brigade de gendarmerie à cheval. — Limit. : N. Maroue; N-E. la Poterie; S.-E., S. et O. Maroué. — Moulin de Saint-Lazare, à vent. — Superf. tot. 222 hect. 62 a., dont les princip, divis. sont : ter. lab. 82; prés et pât. 43; bois 2; verg. et jard. 45; étangs 7; sup. des prop. bat. 13; cont. non imp. 30. Const. div. 892; usines 5. Lamballe est une jolie ville située pittoresquement, partie sur une colline, partie dans un vallon et sur la rive droite du Gouessan. — La route royale n°12, de Paris à Brest, la traverse dans sa plus grande longueur. — L'origine de cette ville n'est rien moins que certaine; mais parmi celles qu'on lui assigne, la moins admissible est donnée par notre auteur. En effet, César ne dit nulle part que Lamballe ait été la capitale des Ambiliates ou Ambialites, et cette étymologie est on ne peut plus hasardée. Selon toute apparence, au contraire, cette ville doit son nom à quelque ancienne église dédiée à saint Pol ou saint Paul : le nom primitif aurait donc été Lan-Paul, ou église de Paul (1), et ce nom aurait été, par les vices de l'ancienne orthographe et de l'ancienne prononciation, dénaturé en celui de Lambaul, puis Lambal, puis enfin Lamballe. S'il fallait étayer de quelques preuves cette opinion toute rationnelle, on pourrait s'appuyer sur les transformations nombreuses que les anciens actes ont fait subir à ...

.../... suite après la note de renvoi 1

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note de renvoi 1 :

(1) C'est au premier article ou se présente Lam ou Lan, en composition, que nous devons examiner la question de savoir quelle est l'origine de ce radical. On a voulu que Lan fût le même que le Land des Allemands, et1'on a traduit ce mot par territoire. Nous voyons là une erreur matérielle, et les preuves ne manqueront pas à l'appui de cette opinion. En effet, si l'on ouvre Davies (Antiquœ Linguœ Britannicœ, vulgó dictœ Wallicœ, Dictionnarium), l'un des ouvrages les plus érudits qui aient été faits sur la langue du pays de Galles, langue sœur de la nôtre, on y trouve LLANN; vulgò sumitur pro templo, fano. — Il y a plus : une autre autorité nous vient en aide; c'est celle de Wottonus. Dans la traduction des lois de Hoël (Londres, 1730), Llan est, selon les manuscrits que cite l'auteur, employé absolument dans le même sens que le mot Egwlys, mot evidemment emprunté au latin, et moins original. On voit, entre autres, dans le chap. IX, où les lois de Hoël enumèrent les sept églises épiscopales de la Demétie: «Saith Ysgopty y sydd yn Nyfed Un yw, Mynyw yn Eisteddfa arbennig yng Nghymru. Ail yw Egwlys (aliàs Llan) Ismaël, etc.;›› ce que l'auteur traduit ainsi dans le texte latin mis en regard : "Septem domus episcopales sunt in Demetia. Prima est Menevia, metropolis totius Walliœ. Secunda est Ecclesia (Eglwys, aliàs Lian) Sancti Ismaëlí, etc." Dans tout le reste du chapitre, Llan est sept fois reproduit et sept fois traduit par le mot ecclesia. Quand, au Xè siècle, les lois emploient ce mot pour désigner une église, peut-on encore le confondre avec le Land des Allemands ? sans nul doute, cependant, celui-ci s'est infiltré dans notre Bretagne, comme il s'est infiltré en Angleterre, où il se retrouve dans les noms de Westmoreland, Cumberland . etc.; mais il faut savoir le séparer de Llan, qui n'a jamais la même application. — Enfin, si l'on jette les yeux sur un des pays ou la langue gallique a régné, l'île d'Anglesey, l'antique Mona, on est surpris de voir presque toutes les églises porter des noms identiques à ceux des nôtres. Ce curieux catalogue (voy. Mona antiqua restaurata, London, 1776, ín-4°) est accompagné des noms des saints auxquels ces églises sont dédiées, et prouve à suffire que Llan est tout-à-fait analogue au mot ecclesia des phrases latines correspondantes, où les paroisses sont ainsi désignées : «Ecclesia Sancti Petri de...., ecclesia Sancti Georgii... de, etc.» Llan Ildut est donc mot à mot ecclesia Ilduti, Lan-Paul, ecclesia Pauli, etc. — Ce point nous parait maintenant hors de doute, et il faut s'étonner que tant d'hommes érudits qui ont écrit jusqu'à ce jour sur la Bretagne n'aient que faiblement admis, et encore pour servir quelques opinions qui semblaient excentriques, que le mot Llan ou Lan signifiât église.

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ce nom. C'est ainsi que l'on trouve Lampaulium, Lambaulium et Lambala dans le XIè siècle; Lambalium, Lambolum et encore Lambaulium dans le XIIè; enfin Lambalia et Landebalum dans le XIIIè. — Quoi qu'il en soit, cette cité fut détruite dans le Xè siècle par les Normands, et reconstruite, dit-on, plus au nord. En effet, on voit au sud de la ville actuelle un terrain que l'on appelle encore Vieil Lamballe (1).

Autrefois la plus grande partie de la ville de Lamballe était en la paroisse de Maroué. Le 16 mai 1730, les paroisses Saint-Sauveur, Notre-Dame et Saint-Jean, furent réunies, ainsi que la paroisse Saint-Martin, à ce qui, dans la ville, dépendait de Maroué, et le tout forma le territoire de Lamballe.

Anciennes fortifications. — On a dit, mais nous ne savons sur quelle autorité on se fonde, que cinquante-quatre ans après la destruction de Lamballe, la nouvelle ville fut rétablie où elle est actuellement, et que, peu après, le château de Lamballe fut construit. (Hab., t. 11, p. 379.). Quoi qu'il en soit, il devint une des places principales de la famille des Penthièvre, fut plusieurs fois pris et repris, et son histoire se lie à toute l'histoire de Bretagne. La porte de Barrio, celle de Saint-Martin, et quelques débris d'une vieille tour dite la Tour aux Choux ou aux Chouettes, voila tout ce qui reste aujourd'hui de ces fortifications.

Culte et éclificcs consacrés au culte. — Les anciennes églises de Notre-Dame, de Saint Jean et de Saint-Martin existent encore. La première (cure de 2è classe) est sous l'invocation de saint Jean, patron de la paroisse; elle passe pour etre la plus ancienne de toute la ville, et pour avoir été comprise dans l'enceinte des murailles. — L'église Saint-Martin, qui donne son nom à un des faubourgs, est succursale, et fut bâtie en 10811 par Geoffroy Ier. Ce prince, en la fondant, avait accordé aux Bénédictins qu'il y établissait le droit d'avoir jurisdiction avec un sénéchal, et le pouvoir de faire exécuter les criminels à la justice patibulaire des moines de Lamballe. Il leur accordait de plus la dîme de toutes les marchandises dont on trafiquerait dans leur fief. — A l'extrémité orientale de la ville s'élève l'église Notre-Dame, la plus remarquable des trois, et qui jadis était renfermée dans l'enceinte du château, dont elle a primitivement été chapelle. Cette église, pittoresquement située sur un rocher taillé à pic, a un aspect des plus remarquables. C'est un vaisseau long de 44 mèt. sur 22 de largeur, flanqué de contre-forts, et garni vers le nord d'une dentelure de pignons aigus; sa tour est carrée. Nul style ne semble au premier aspect dominer dans cet édifice, à tel point que l'on distingue quatre ou cinq époques dans la seule face nord. Le portail accuse le XIè siècle, chose rare en Bretagne : car il concorde avec la date de la construction (2). L'intérieur n'est pas moins bizarre par le mélange de ses constructions; mais il est remarquable par les rosaces qui couronnent les fenêtres du chœur, partie de l'édifice attribuée à Charles de Blois. Le 15 août 1447, ce  chœur fut foudroyé pendant que les fidèles assistaient à la solennité de ce jour. Le clocher fut également frappe en 1455; les flammes le consumèrent. Il était alors terminé par une flèche en plomb et fort élevée. On la remplaça par une nouvelle qui tomba peu après. — Charles de Blois avait fait don à Notre-Dame d'une croix en vermeil ornée de pierres précieuses. Cette croix fut brisée en 1793; il fut alors reconnu, dit M. Cornillet, que les pierres étaient fausses. — Cette église n'est plus desservie, mais on y célèbre l'office les jours des fêtes de la Vierge; le peuple y accourt lorsque quelque calamité publique appelle les prières de l'Église; c'est encore à Notre-Dame que se font les neuvaines pour les maladies épidémiques, et surtout la touchante cérémonie de la première communion. — La paroisse Saint-Sauveur n'existe plus; c'est sur ses ruines qu'on a établi le cimetière actuel, à l'entrée duquel est une petite chapelle non desservie, et qui a été mise sous la même invocation. Cette chapelle est placée dans un site admirable pour la vue dont on y jouit. 

Édifices publics et promenades. — l'Hôtel-Dieu et L'hôpital ont toujours la même destination qu'autrefois; l'un et l'autre sont desservis par les religieuses de l'ordre de ...
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(1) Par un accord passé entre Alain des Réteaux et le prieur de Lamballe, en 1224, le premier cède aux moines de Saint-Martin tous ses droits qu'il peut faire valoir sur les dimes dans le vieux Lamballe, in veteri Lamballiâ (Dom Morice, Preuv.. t. I, col. 853). - Un autre litre porte : « Totam terram quœ est inter NOVAM LAMBALAM et aquam quœ vocatur Goissan. (Ibid., col. 458.)

(2) La dédicace de Notre-Dame fut faite, selon M. Laporte (Recherches sur la Bretagne), en 1200, par l'évêque de Saint-Brieuc.
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— Saint-Thomas de Villeneuve. — L'Hotel-Dieu a vu naître cet ordre religieux. Quatre dames de la ville, qui depuis long-temps consacraient leurs soins aux malades, se réunirent en communauté et furent organisées sous ce nom, le 11 mars 1061, par le père Ange le Proust, prieur des Augustins. Lamballe compte aujourd'hui vingt-six de ces hospitalières, et l'établissement est chef-d'ordre. C'est là que l'on envoie, pour y prendre leurs invalides, toutes les vieilles hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve. — Les Ursulines sont rentrées dans leur communauté et y tiennent une école de jeunes filles. — Les bâtiments du couvent des Augustins ont beaucoup souffert, mais existent encore. Ils sont affectés maintenant au tribunal de justice de paix et à l'école mutuelle. L'on n'y voit plus les tombeaux dont parle Ogée; ils ont été détruits pendant la révolution. — Le Roi vient d'accorder 3,300 francs et les bâtiments nécessaires (qui lui appartenaient) pour établir en cette ville l'institution des sourds-muets de Plestan. — Le bâtiment destiné au dépôt d'étalons, et que la ville et le département ont fait construire sur les dessins de M. Frolichier, architecte, mérite d'etre vu. Il peut contenir quarante chevaux. — La principale promenade de Lamballe est celle qui domine la ville et qui entoure en partie l'ancienne église Notre-Dame. Cette promenade est sur l'emplacement de l'ancien château: on y jouit d'une vue fort belle. Il y a aussi sur la place dite du Champ une allée plantée. Il faut enfin citer la Place-Royale, qui est
entourée de maisons pour la plupart neuves et élégantes, et qui certes est digne d'une ville plus importante. 

Commerce, industrie. — La tannerie et la mégisserie sont les principales branches de l'industrie. On compte aujourd'hui à Lamballe six ateliers de tannerie et neuf de mégisserie. On exporte chaque année pour environ 200,000 fr. de peaux et de cuirs apprêtés. Les berlinges et les serges sont une fabrication beaucoup moins importante; cependant on en exporte annuellement pour 30 ou 40,000 fr. Seulement les cuirs vont à l'étranger et les berlinges ne quittent guère le pays environnant. — Il y a à Lamballe une blanchisserie de cire et un moulin à tan. —  Autrefois le parchemin de Lamballe était renommé. Aujourd'hui, c'est à peine s'il en est fabriqué douze ou quinze cents peaux destinées à la reliure. — On vend sur le marché de cette ville une poterie grossière fabriquée dans la commune voisine dite la Poterie. L'argile qui sert à cette fabrication est assez belle pour que l'on puisse désirer voir cette industrie s'améliorer.

Hommes célèbres. — Lamballe s'honore d'avoir vu naître, 1° 1'abbé Gallet, auteur des fameuses Notions historiques dans lesquelles est traitée à fond la grande question du passage des Bretons dans l'Armorique; 2* Cormeaux, auteur de 3 vol. in-12, Paris, 1790, intitulés ma Vie et mes Sermons. Il fut curé de Ploërmel et a été décapité en 1794; 3° Lecorgne de Launay, chanoine, mort a Paris en 1804, auteur de plusieurs ouvrages philosophiques: 4° le docteur Johert, auteur d'un Ouvrage en 2 vol., intitulé Etudes du Système nerveux; 5° M. Aulanier, jurisconsulte distingué, auteur de plusieurs ouvrages sur les domaines congéables; 6° enfin Alain Chiquet. Ce dernier fit partie des braves bretons qui accompagnèrent Sylvestre de Buttes quand il força en 1379 le passage du Piémont, et qui figurèrent au fameux combat des Dix, dans lequel dix Bretons battirent dix Allemands (1).

Additions historiques. — Lamballe a été plusieurs fois ravagée par les maladies pestilentielles. Elle en a souffert surtout dans les années 1472, 1490, 1563, 1564, 1583, 1584, 1593, 1630, 1631, 1632, l633 et 1634. Ces cinq années consécutives de maladies épidémiques avaient fait de cette ville un véritable désert. En 1472, les rues Saint-Ladre et Mouexigné furent tellement dépeuplées que le petit nombre d'habitants qui restait, ne pouvant acquitter les fouages, quitta le pays et fut s'établir ailleurs. En toutes ces années on transféra la jurisdiction ducale à  Planguenoual ou à Morieux. — Une enquête faite en 1491, à la demande des fermiers-généraux du devoir sur les boissons, apprend qu'alors on récoltait encore du vin aux environs de Lamballe, Jugon, Moncontour et Quintin; mais que la guerre avait été cause de la destruction de beaucoup de vignes. — Outre les maladies épidémiques, Lamballe a souffert de plusieurs orages terribles. Celui qui éclata notamment en 1436, foudroya le clocher de Saint-Jean et le détruisit; tous les autres clochers de la ville furent plus ou moins endommagés. — En 1571, le Gouessan déborda et fit écrouler beaucoup de maisons dans les rues du Val et de Saint-Lazare. — En 1642, un autre débordement en- (suite après la note)

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(1) Voy. la relation de dom Martenne, et l'histoire de Bretagne de dom Lobineau, t. I, p. 1127.

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-leva le pont Saint-Jacques et le pont Doré. — Le 18 mai 1831, enfin, un orage fit à Lamballe des dégâts évalués à plus de 100,000 francs.

Routes et voies de communication. — Outre la route de Paris à Brest, qui traverse Lamballe, la route de cette ville à Lorient prend naissance, par embranchement sur la première, à 200 mètres environ à l'est du moulin de Saint-Lazare. A l'angle de la rue dite le Bourg-Hurel s'embranche enfin la route de Lamballe à Dinard.

Foires et marchés. — Il y a foire le premier mardi de carême, le jeudi après l'Ascension, le 25 juin, le 24 août, le 9 octobre, le 28 du même mois. — Marché le jeudi. Ce marché est important, surtout par la quantité de blé qui y est apportée des communes environnantes.

Archéologie : Dom Morice, Preuves, t. I, col. 558, 888, 931, 932, 1090, 1187; t. II, col. 540, 546. 554. 631, 718, 795, 825, 1001, 1031, 1032,1075,1285, 1287,1303, 1304, 1418, 1519; t. Ill, col. 152, 348, 456, 457, 755, 954, 965.
1021, 1538, 1539. — Géologie : schistes au nord et à l'est; au sud quelques schistes modifiés; granite à l'ouest. — On parle le français.

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